Manger ou être manger [PV Nemesis]

Sujet: Manger ou être manger [PV Nemesis] Sam 23 Jan 2010 - 17:42

Et voilà. Après voir vécu une grande partie de sa vie, cet homme était devenu l’un des monstres qu’haïssaient les Enkievs, la créature féroce dont parleraient les mères à leur enfant pour qu’ils se résignent à enfin dormir. A chaque fois qu’il pensait à cela, il souriait et rigolait brièvement des fois. Les humains étaient si ridicules de penser qu’il représentait le mal et qu’eux étaient les sauveurs du monde, les chevaliers qui viennent secourir la princesse enfermé dans le sinistre château, gardé par un puissant dragon tout aussi ténébreux que sa demeure. Nagare se posait beaucoup de questions, cela tout le monde le savait dans le château, et il pouvait en parler des heures avec n’importe qui. L’une d’entre elle était une question ridicule dont le prince en apportait une réponse ridicule : Quel est le bien et le mal ? Et qui est qui ? La réponse : Rien, juste des pensées malsaines pour soulever son front contre celui qui est en face. Sérieusement, pourquoi penser qu’une cause est juste ? Les pensées des personnes étaient toujours entrain de s’opposer, jamais ils ne se mettaient en accord, soit par orgueil, soit par plaisanterie. Le problème ici était plutôt causer par l’orgueil, ce n’était pas souvent que l’ont voyait des batailles éclatées juste par plaisanterie. Et heureusement, sinon où irait le monde ? Et voilà pourquoi Nagare est devenu le prince légitime de l’Empereur d’Irianeth, pour ramener toutes ces créatures des dieux sur le droit chemin. Contrairement à ce que pouvait penser les autres, Nagare n’était pas croyant. Surprenant et pourtant c’est la vérité. Malgré qu’ils vivent dans un monde où les dieux étaient les maîtres, le jeune homme savait qu’il se ferait prendre pour un fou s’il disait que Parandar et ses semblables n’existaient pas. Il cachait cela pour suivre sur cette voie qu’on emprunter les hommes, il n’arriverait jamais à les raisonner s’il était tout à fait contre leurs idéaux. D’ailleurs raisonner, le mot est faible… Il lui fallait en quelques sortes les raisonner par les armes, pour deux raisons. La première est que c’est de cette manière qu’on parle entre homme sur ce monde, de simples mots ne marchent pas, autant laisser couler tout cela sinon. La deuxième est que si on se retrouve sur les célèbres plaines de lumière, alors on est au centre de la paix, puisque qu’on les décrivait de cette façon. Si on peut y trouver la paix, alors autant tous se suicider et se donner rendez-vous là-bas. Dommage qu’ils ne voulaient pas y aller, ne pas se diriger vers un monde paisible alors qu’ils veulent y aller. La seule solution était de les forcer à y aller, pour qu’ils reposent enfin en paix.

Comme l’avait dit l’Empereur, ses premières années seraient rudes, il devait faire ses preuves en tant que futur héritier du trône si par malheur il arrivait malheur à son père. Pendant ces trois dernières années, il était jugé comme étant le bon choix. Il montrait sa détermination à anéantir à jamais les Enkievs, il voulait devenir l’Empereur pour continuer ces guerres et essayer de terminer le travail, il voulait venger ses ancêtres qui ont été repoussés il y à 800 ans, il éprouvait une profonde idée de vengeance contre l’Ordre d’Emeraude, un puissant ordre qui venait tout juste d’être sortit de sa cachette… Au début, il était toujours en léger conflit envers les insectes, certains n’étaient pas d’accord qu’un humain (c’est comme cela qu’ils le qualifiaient) soit le futur Empereur des insectes, il n’avait aucun aspect insecte hormis son sang que l’ont ne pouvait pas voir. Quelques uns de ses semblables ont même essayé de voir son sang pour vérifier qu’il n’était pas totalement humain, et la seule façon de voir du sang est la bagarre. Alors que Nagare rôdait au crépuscule dans le village, il fut pris en embuscade par quelques insectes, qui étaient en état d’ébriété. Nagare les repoussa sans ses armes, ils furent tout de même coriaces et par mégarde il en avait tué un des leurs. Lorsque la nouvelle fut rependu dans le château jusqu’à l’Empereur, ce dernier garda le garçon dans son château et ne devait jamais en sortir, comme les apprentis sur Enkidiev. A peine 2 jours qu’il était proclamé comme étant le prince noir qu’il fut frappé par ses frères… En conséquence, peu de personne autour du château connaissaient le prince, mais en même temps il passait donc plus de temps avec son père et apprenait à mieux le connaître. Au bout de ces 3 ans, l’Empereur avait une assez bonne confiance en son fils pour qu’il puisse enfin sortir de l’édifice, en prenant aussi ses précautions : tout tanieth qui oserait malmener le prince serait enfermer dans les donjons ou tuer. Malgré qu’il ait l’autorisation de sortir, il ne restait guère longtemps dehors, mais il avait une autorité suprême sur les tanieths à présent. C’était devenu en quelque sorte le petit Empereur, on le respectait comme son père, le prince n’avait plus de souci à se faire envers son peuple ; restait maintenant à détruire les Enkievs à jamais. Comme tous les soldats de l’armée, il fut initié aux stratégies des insectes, néanmoins cet enseignement ne dura que peu de temps : l’entraîneur n’avait vraiment rien à apprendre au prince, il savait très bien se battre. Ce qui lui manquait c’était l’expertise sur un champ-de-bataille, seulement cela ne s’apprenait pas. Lorsque l’Empereur avait fouillé les souvenirs du prince, il avait remarqué cet anecdote sur les bandits, ce n’était pas une bataille à proprement parler, mais cela suffisait amplement. Depuis il n’eu que peu de bataille, Irianeth va certainement bientôt lancer son prochain assaut mais il fallait encore attendre, mieux valait garder ses distances avec ce léger avantage qu’ils avaient obtenus. Quant Nagare y pensait, son avis restait mitigé : il voulait bien sûr qu’Irianeth continu à gagner ses conquêtes sur les royaumes d’Enkidiev, seulement depuis que ce fameux Ordre des chevaliers fut instauré en Emeraude, plus question de sous-estimer l’ennemi, personne ne savait de quoi ils étaient capables… Et s’ils avaient réussit à repousser leurs ancêtres, cela restait un problème. Nagare n’était pas inquiet et ne tournait pas son dos sur ce désagrément. Pour l’instant, le prince laissa cela à l’armée noire et à l’Empereur, il était encore sur la touche après-tout.

"Ô prince noir, vous devez vous réveiller, votre père vous attend pour déjeuner…", dit une servante en donnant quelques coups à la porte de l’alvéole du prince."

Nagare n’était pas paresseux à ce point mais tout de même, il préférait vouloir se réveiller à l’heure qu’il souhaite. Petit désavantage en tant que prince, il faut se réveiller très tôt, heureusement l’extinction des feux n’était pas instauré. Cependant, vu à l’heure qu’on le réveillait, il fallait mieux dormir très tôt pour profiter pleinement de son sommeil. Ainsi, alarmé par une servante, le jeune home lui demanda de sortir et s’habilla avec sa tunique royale habituelle. Ce n’était néanmoins pas du luxe, Nagare n’était pas vraiment attiré par cette mode. Lorsqu’il finit de se coiffer rapidement les cheveux, le jeune homme sort de son alvéole et se dirige vers la salle à manger, la riche et sinistre salle à manger. Riche pour sa décoration intérieur, sinistre puisque justement c’était riche, signe qu’une certaine catégorie d’homme n’était pas autorisé à pénétrer dans cette pièce. Nagare vit en effet son père, assit sur une grande chaise et attendant Nagare ainsi que son repas.

"Bonjour mon père, j’espère que vous avez passé une bonne nuit", dit le prince en se grattant les cheveux et laissant apercevoir quelques cernes sous ses yeux.

Sujet: Re: Manger ou être manger [PV Nemesis] Ven 29 Jan 2010 - 23:42

Le crépuscule venait à peine de porter ses rayons de fin de journée sur le continent noir. Aucune âme qui vive n’arpentait les sombres couloirs de la forteresse, seul un homme s’éveilla au moment même où les rayons orangâtre filtraient à travers les lucarnes à découverts de ses appartements. L’Empereur Noir était éveillé, se préparant déjà à amorcer sa journée fortement chargée, chose habituelle pour l’unique dirigeant du continent noir. À peine la journée était-elle entamée, que l’homme se devait de régler des problèmes ou autres détails au sein de l’Empire et cela, bien avant de pouvoir prendre le premier repas royal en compagnie de son fils. Enfilant la dernière étoffe noire traditionnelle sur ses larges épaules, Nemesis se préparait ainsi à se diriger vers la grand salle, retrouvant sont héritier pour la première fois de la journée, chose à la quelle il avait dû s’habituer, de part l’absence significative d’un quelconque héritier il y avait de cela à peine trois ans. Arrivant au final aux portes de la salle, les poussant d’un simple geste, l’Empereur constata sans surprise l’absence de Nagare, encore fort probablement endormi à l’heure qu’il était. Ordonnant à une servante insecte d’allez quérir le prince sans attendre, l’hybride tira brutalement la chaise à l’extrémité de la table, s’assoyant en attente de l’arrivée du prince, fronçant les sourcils devant cette flagrante perte de temps. Après un certain moment, Nagare arriva finalement dans la salle, visiblement encore quelque peu endormi, de part les légères cernes sous ses yeux rouges. Quelque peu irrité par la courte attente qui paraissait pour l’Empereur une éternité, celui-ci ne pu répondre autrement que par une réponse rapide et froide à la question de son fils.

-t’import-il réellement de savoir si j’ai bien sommeillé? Ce que tu peux poser comme question futile…

D’un geste rapide de la main, l’Empereur repoussa sèchement le couteau à découper qu’il tenait entre sa main griffue. Sans jeter le moindre regard au nouveau venu, l’homme lui fis signe d’un simple mouvement furtif de venir rapidement s’assoir à la table. Ne désirant pas étirer plus que nécessaire le déjeuner qui commençait déjà à trainer en longueur, au goût personnel de l’hybride, celui-ci était hâtif d’en finir avec tout ceci. Attendant toujours le repas qui tardait, Nemesis posa finalement son regard sur celui de son fils. Cela faisait maintenant trois ans qu’il connaissait l’existence de Nagare, le résultat d’une regrettable erreur de parcours… trois ans maintenant que ce garçon suivait les enseignements et les préceptes appartenant au continent noir, habitant sur ces terres en tant que qu’héritier du trône d’Irianeth. Depuis sa venue en ces terres, beaucoup de choses avaient évoluées et sa présence dans la famille royale avait graduellement été acceptée par le peuple des hommes-insectes. Néanmoins, certaines méfiances persistaient, étant de par son passé en terre ennemie, il avait passé les vingt premières années de sa vie en compagnie d’insignifiants humains, ce qui laissait de froid plusieurs personnes. Ne détachant pas son regard de sur son protégé, Nemesis joignit les mains, appuyant les coudes sur le bord de la somptueuse table, près à entamer le début de la conversation qui allait fort probablement devenir plus distrayante à mesure que le repas avancerais.

-Toujours autant de difficulté à ce réveiller à l’heure convenue, après trois ans, j’aurais cru que tu finirais par t’habituer…mais enfin, certains hybrides ont plus de difficultés que d’autre à s’ajuster, surtout en sachant où tu passé la majorité de ta courte vie.

Décochant un simple sourire narquois en direction de son fils, Nemesis ne prêta pratiquement pas attention à l’arrivée des serviteurs insectes qui servirent finalement le repas, en s’excusant auprès de l’Empereur et du prince de la lenteur du service, desservant de riche plat d’argent contenant un simple déjeuner. N’attendant pas la fin du service pour poursuivre la discussion, entre les bruits d’ustensiles s’entre choquant et les verres se remplissant, l’hybride reprit la parole en regardant Nagare directement.

-J’espère que tu as l’intention de t’entrainer aujourd’hui, tu as peut-être reçus un certain entrainement par le passé, mais rien de vraiment valable si tu veux un jour pouvoir combattre convenablement notre ennemi. Puis nos méthodes diffèrent de celle des humains, ce qui te donne du rattrapage à faire, surtout au niveau de tes pouvoirs…mais en fait, ce qui m’intéresse est de savoir si tu serais capable de soutenir un combat avec un vrai soldat de l’Empire, rien qui puisse se comparer à tes bagarres de rues des années passées.

Sans plus un mot de plus, le dirigeant d’Irianeth saisit sa coupe en jetant un regard partagé entre l’amusement et la provocation à son fils, attendant de celui-ci une réponse appropriée de sa part.

(HRP: Désolé fils, poste vraiment médiocre, je suis tellement rouillé...)

On ne s’attendait jamais à bien être accueillit par l’Empereur de bon matin, ce n’était jamais le cas de Nagare bien sûr, d’ailleurs le lendemain où il fut promu héritier il avait justement posé cette question et que ne fut sa stupeur lorsqu’il s’était fait radicalement prendre un vent par l’Empereur. Malgré son comportement à chaque matin, Nagare n’est pas du genre provocateur, cela fait des années qu’il avait perdu cette arrogance en lui, seulement il à déjà passé assez d’heures la nuit pour parler et réfléchir philosophiquement qu’il laisse la matinée pour taquiner son père. Ça l’aide à se réveiller, la froideur du ton de son père suffit largement à lui faire ouvrir les paupières. Après quoi, lorsque tout va bien il reprend ses belles-paroles comme certains qualifient ses dires. Beaucoup pensent que c’est une stratégie pour s’attirer les faveurs de son peuple, ou même de son père, mais beaucoup également savent qu’en fait c’est du Nagare tout craché, ce qui le rend unique. Parler à Nagare, c’est totalement différent, on pense plus, on parle moins. Sans lever le petit doigt, juste par des phrases, il arriverait à faire arrêter un assassin qui est sur le point d’éliminer sa cible. Son pouvoir de persuasion rend le respect sur les uns et met sur les gardes les autres. Comme à son habitude, Nagare fut refoulé froidement, et comme d’habitude il était maintenant bien réveillé mais gardait une légère once d’arrogance. Tout de fois, il éprouve toujours un profond respect pour son père. Sacré père, toujours à se lever du pied gauche, se disait-il. Lorsque son père lui fit signe de s’asseoir, Nagare obéit et commença à regarder son reflet dans les verres, il avait toujours ses cernes et des légères traces de sang sur les joues, rien de très visible mais au moins il prenait l’habitude de s’essuyer le visage régulièrement. Chaque matin il voyait son visage légèrement ensanglanté par ses larmes de sang qui apparaissent lors des nuits, s’il arrive à s’endormir malgré la douleur. Non seulement il subissait ses somnolences pour ses écrits philosophiques mais aussi ces larmes qui n’arrêtent pas de venir, du coup pas étonnant que Nagare n’arrive pas à fermer l’œil de la nuit. D’ailleurs, son père lui fit cette remarque sur le fait que son fils n’arrive pas à s’habituer à ses nouvelles horaires.

"L’habitude se lever à une telle heure n’est pas la cause de mes grasses matinées… Ces foutus larmes de sang n’arrête pas de couler la nuit et la douleur est atroce. Lors de ses premières apparitions, alors que je n’étais qu’humain, j’en criais la nuit. Depuis, je me suis habitué, cela m’empêche toujours pour autant de fermer l’œil. J’écris tard aussi, je ne peux pas m’empêcher d’arrêter de remplir mes manuscrits, du coup je dors toujours tard et je dors jamais pratiquement. Vous me faites ressortir un vieux discours, je suis sûr de vous en avoir déjà parlé… "

Nagare fut interrompu par une porte qui s’ouvre, les serviteurs arrivèrent les bras remplis de couvercles, plats et tout ce qui se mange. Ils s’excusèrent de l’attente trop prolongé, cela devait plutôt gêner l’Empereur, Nagare ne venait à peine qu’arriver et cela le gênait jamais d’attendre, il trouvait toujours une chose à faire : écrire, réfléchir, observer. Même si on considère ça comme s’ennuyer, le prince n’est jamais attrapé par cette émotion de voir le monde autour de lui bougé d’une lenteur insupportable. Il est très posé, sans doute. L’Empereur profita de ce dérangement pour continuer à s’adresser à son fils, en changeant de sujet évidemment. Nagare n’esquissa aucun sourire concernant cette provocation, peut-être aurait-il rigolé brièvement mais non, cela lui apportait une sorte de répit, du calme… Maintenant qu’il y pensait, le prince ne s’était pas vraiment mesurer à un soldat digne de l’armée impériale, cela ne lui faisait ni chaud, ni froid et il le fit savoir.

"Pensez-vous que mes capacités sont nettement inférieures à celles de vos soldats ? J’observais vos sujets s’entraîner, il faudrait peut-être diversifier leur séances d’entraînement car à part taper sur un mannequin et rigoler beuglement avec ses potes, je n’ai rien vu… Lorsque les verres furent remplient, le prince saisit l’un d’entre eux et but quelques gorgées du breuvage avant de reprendre, sans adresser ne serait-ce qu’un regard à son père. Je présume que vous m’avez déjà préparé une petite surprise, alors qu’est-ce que je vais devoir faire ? Affronter un soldat en face-à-face ? Devoir passer les tests habituels des apprentis pour leur promotion en tant que soldat ? Peu importe, dîtes-moi quoi faire pour prouver ma force et je le ferais, sans vous décevoir, bien évidemment." A cela, le prince sourit à son tour, déposant son verre et détournant son regard de la table pour voir et écouter la réaction de l’Empereur.

[HS : Désoler, un peu de mal pour celui-là]

L’Empereur écouta patiemment les propos de son jeune héritier. La compagnie de son fils au premier repas de la journée pouvait parfois paraitre sans intérêt, mais malgré cette façade indifférente qu’il affichait la plupart du temps, Nemesis demeurait tout de même attentif aux quelques discussions qu’apportait son fils et ce, malgré les croyances de celui-ci. Ce fut donc en arquant légèrement un sourcil que l’homme s’adressa à Nagare, quelque peu embêté par ce phénomène étrange, de larmes de sang qui sévissait, provoquant des douleurs soutenues au jeune prince noir.

- Et je t’avais déjà fait le même discours, celui de te faire examiner pour ce problème. Cela pourrait très bien être plus grave que tu ne le pense et la dernière chose dont j’ai envie est le décès prématuré de mon unique héritier. Alors sois tu consulte les guérisseurs, sois je m’en charge personnellement et sur ce, il n’y a pas de discussion possible.

N’ayant guère touché au plat posé devant lui, l’Empereur continuait plutôt à regarder son fils, cette fois, sans qu’aucune émotions ne se reflète sur son visage, ni amusement, ni colère. Ce qui fut de courte durée, car à la mention de Nagare sur les méthodes d’entrainement de l’armée noir, Nemesis laissa échapper un bref et court rire sans joie, manifestement plus proche du soupir laconique que du rire.

-Avant de cracher sur les méthodes de formations des soldats de l’Empire, devrais-je te rappeler les origines de ton présumé entrainement? Rien de vraiment comparable à celui de l’armée noir et puis, simplement entre nous, cela ne leur à pas si bien servit à tes petits humains…car à part des cadavres et des cris d’agonies, je n’ai rien vu…

Posant sur le jeune prince son regard écarlate, l’Empereur n’afficha aucun sourire, dû à la simple mention de ces misérables scélérats qu’étaient les humains. Refusant d’accorder le moindre mérite à ces bandes de vermines qui prétendaient savoir combattre, le fait que son unique héritier ait appris ses bases de l’art du combat de ceux-ci, suffisait à faire monter en lui un profond sentiment de dégout et de mépris. Ce dédain soutenu n’était pas spécifiquement dirigé vers Nagare, mais plus particulièrement vers cette tribu qui s’était fait passé pour la sienne, lui enseignant des bêtises grotesques, uniques aux humains et qui n’avaient fait que brimer son véritable potentiel et l’origine de sa nature unique. Reprenant la discussion sur un ton plus léger, sortant des ses réflexions personnelles, l’hybride s’adressa à son fils, portant cette fois le sujet vers une annonce jusqu’à maintenant restée en suspense, attendant la bonne introduction pour surgir.

-Toutefois il serait injuste de dire que je te considère comme étant inférieur aux soldats de l’armée, ce que je n’ai en rien sous-entendu. Dommage que tu arrive si vite à tes propres conclusions. Et puis pour ce qui est de l’affrontement, je ne saurais pourquoi tu joue l’ignorant, sachant très bien ce qui t’attends aujourd’hui même, sachant que tu devras te soumettre aux combats du colisée. Tu es conscient que le peuple n’attends que cela, voir au grand jour les si puissantes et présumées capacités de l’héritier noir…

Ignorant la supposée réaction de la part de son fils Nagare, Nemesis marqua une pause, laissant le temps à l’Empereur Noir d’apprécier une simple bouchée du repas qui patientait depuis un moment, reportant pas la suite son attention sur le prince, prenant un ton faussement étonner, ajoutant à cela des paroles d’excuses, loin d’être réellement pensées.

-Aurais-je omis de te mentionner ce léger évènement? Et bien ma fois, tu m’en vois grandement désolé…je peu parfois être si distrait, mais je suis persuadé que tu me pardonneras ce regrettable oublie, qui plus est, cela ne devrais en rien t’inquiéter, toi dont la force dépasse la moyenne, ce ne sera qu’une simple promenade de santé.

Les évènements au Colisée étaient en fait de redoutable rite de passage pour les apprentis soldats noirs, la dernière étape avant leurs promotions définitive au sein de l’armée d’Irianeth en tant que puissant soldat noir. Ce, s’ils réussissaient à passer cette étape finale, qui était réputée pour sa violence et sa difficulté, qui ne pardonnait pas aux plus faible l’erreur. Le peuple était ainsi invité à contempler le succès et la bravoure de leurs futurs gardiens, évènement que tous attendaient avec impatience. Les épreuves composant un tel spectacle, variait énormément, passant tantôt par le simple massacre d’esclaves humains, parfois guerriers improvisés, tantôt par l’affrontement de dragons de l’Empire. Cela se modelait grandement à l’humeur de leur fondateur, l’Empereur Noir, qui n’y allait pas de main morte concernant l’avenir des protecteurs et guerriers de l’Empire d’Irianeth. Toutefois, aujourd’hui était un jour plus particulier que les autres en ce qui attrait de la façon de se déroulerait les évènements. Le fils de l’Empereur, l’héritier noir, ne l’ayant pas fait par le passé, se devait d’accomplir le rituel, confirmant ainsi une bonne fois pour toute, son appartenance au continent. Ainsi donc, pour une unique exception, le prince devra affronter seul les multiples adversaires et épreuves qui lui seront présentés, chose qu’un groupe entier d’apprenti soldat devait habituellement faire. Bien qu’une aide, une personne toute désignée pour porter secours au prince en cas d’urgence, fut choisie par le suzerain, seul le déroulement de la journée permettra de poser un verdict final sur les actions de Nagare et seul son père pouvait passer ce même jugement.

Enchainant la suite de ses idées à son fils, qui se devait maintenant de se préparer pour le colisée, l’Empereur s’assura que tout était bien clair dans l’esprit de son héritier, des questions sur le sujet jusqu’aux attentes sous-entendues.

-Alors j’espère que tout est parfait pour toi, je ne voudrais en rien qu’il t’arrive de mauvaises surprises. Je veux aussi que tu sois pleinement conscient de mes attentes à ton égard et ainsi comme tu l’as si bien souligné plus tôt, je ne veux en aucun cas que tu me déçoives, le peuple entier contemplera tes agissement et portera ainsi un dur jugement sur tes actes. Je n’attends rien d’autre de ta part qu’un parcourt sans failles, l’excellence autrement dit, la moindre erreur et tu verras à quel point je peux être cruel…

Les dernières paroles de l’Empereur furent prononcées durement, reflétant à peine la véracité de ses mots.

Tout en écoutant attentivement son père, le prince commença à déguster le plat proposé par les servantes. Toujours aussi simple mais riche, ça lui déplaisait pas de toute façon, mieux valait ça que la nourriture rudimentaire des humains, cela devait surtout provenir du fait qu’il n’était qu’un simple voyageur avant et maintenant un héritier, donc plus de nourritures, moins de maladies. C’était la belle vie, même au sein d’un Empire puissant et très militarisé, quoique fallait être bien gradé pour profiter des bons petits plats. Nagare fut limite au bord de la résignation lorsqu’il entendait son père lui demander de consulter des guérisseurs pour ses larmes de sang, il ne voulait pas les consulter car pour arriver à ses buts il avait soif de pouvoir, or ses illusions ne sont apparus que quelques temps avant que ces larmes apparaissent, ce n’était pas une coïncidence mais une évidence. De plus, abuser de ces illusions provoque ces larmes, mais maintenant il ne s’en servait qu’en dernier recours pour éviter de provoquer une hémorragie et aussi d’en être aveugle. De plus il à vécu presque une dizaine d’année avec ce handicap, et cela ne s’est jamais aggravé, c’était même tout le contraire : plus le temps passe, plus il s’atténue, question d’habitude sans doute. Dans ce cas, il ne répondit pas à son père, non par résignation. Après cela, Nagare lâcha un bref soupir et leva ses yeux vers le haut par réflexe, concernant le point de vue de l’Empereur sur les méthodes d’entraînement que le prince venait d’évoquer. Sans attendre de trouver une réponse valable, le prince posait ses coudes sur la table et joignit ses mains.

"Père, vous savez très bien que je ne critique pas vos méthodes, je n’interprète qu’une analyse. Peut-être plus un argument erroné et stupide en réponse d’un semi-affront sur mes capacités, mais ça c’est parce-que je réfléchis mal le matin, surtout lors du petit déjeuner…" rétorqua enfin le prince, signe qu’il voulait terminer cette discussion sur le sujet dès maintenant.

Un silence se fit soudainement ressentir, les deux protagonistes pensèrent, tout en dégustant leur plat. Le prince ne réfléchissait qu’à peine, à quoi penser en ce moment ? Le matin était toujours un moment de la journée très ennuyeux, c’est comme l’aube d’une naissance : on ignore tout et on dit rien, on pense à rien et on laisse passer le temps. C’est surtout que du haut de sa fenêtre, le prince ne voyait personne hormis les marchands qui ouvrent leurs échoppes. Tiens, voilà une chose à quoi y passer du temps, il ne s’en était jamais vraiment rendu compte, ça fera l’affaire. Quand il y pense, il à pitié d’eux, ces pauvres marchands… Se lever très tôt, sortir toutes les caisses, affaires, produits, les exposer sur leur plan de travail, attendre patiemment sur les premiers clients s’amènent, ils arrivent, ils regardent pendant des minutes interminables et s’en vont sans rien demander, sans poser un seul regard sur le commerçant, juste du vent. Il attend, encore, et encore, enfin un autre client ! Un autre vent ? Non, celui-là il achète, place aux négociations, ça marche pratiquement jamais, tant pis, le produit retiré, les pièces d’or fusent et tout le monde est content. Rester planté derrière un comptoir pendant une journée entière, tous les jours, c’était vraiment une vie qui n’était pas enviable. Après quoi, certains font passer le temps d’attente par des recherches, des calculs… Comme le marchand que Nagare avait rencontré à Emeraude, celui qui lui à offert la lame secrète, ce dernier ne gagnait pas très bien sa vie mais au moins il innovait des choses intéressantes, peut-être que cette hausse de technologie font plus peur aux clients que de les émerveillés. Malgré cela, ce n’était pas non plus ce qui avait de mieux. Nagare interprète ces marchands comme des gens qui gaspillent leur vie pour le bonheur des autres, comme on dit : le malheur des uns fait le bonheur des autres. C’est un acte courageux et respectable, voilà des hommes de bonne foi. Le prince ne s’attarda pas longuement sur le sujet que son père l’interpelle de nouveau, et il le fallait car l’annonce de son passage au colisée aujourd’hui était inattendu pour le prince. L’héritier regarda d’un air étonné son père qui remarqua directement la surprise de sa progéniture. A cela, l’Empereur s’excusa de cet oubli… Que Nagare passe des tests au colisée comme les apprentis noirs n’était pas un problème, ce qui le gênait c’est que tout le peuple allait assister à cet évènement et, connaissant son père, nul doute que les épreuves habituelles seront remplacées par des défis plus corsés. Après tout, Nagare n’était pas un apprenti, mais bien plus que ça et maintenant il devait le prouver. C’est en réfléchissant quelques secondes que le prince se rendit compte que ce qui considérait comme un problème était maintenant une occasion. Si le peuple d’Irianeth n’assisterait pas à cet évènement, là ce serait un problème, or s’il y participait… Nagare devra tenter le tout pour le tout. Voilà l’occasion ou jamais de prouver à ses frères qu’il était pour Irianeth jusqu’à sa mort, la preuve de sa loyauté, de son serment. Ce serait comme le rite qu’il à passer quand il était humain, seulement c’était moins de blabla et plus de sang, ainsi le prince était conscient qu’il devait mettre ses idéaux philosophiques derrière lui pour pouvoir mieux manier son sabre. Peu importait l’adversaire, les conditions de réussites, le prince ne devait pas se soucier de questions inutiles, ce sera certainement ça le plus dur, lui qui aime tellement analyser avant d’attaquer. A moins que ses adversaires ne soient pas des insectes en rut, il aura le temps de réfléchir avec sa conscience intérieur. Ne s’attardant pas sur ce qui va se passer, le prince accorda son pardon.

"Ma foi, c’est peut-être mieux que je le sache au dernier moment, sinon je ne sais si j’aurais mangé aussi aisément. Je connais bien la réputation de ces épreuves sanglantes et j’ai toujours voulu y participer, vous avez pensé que c’était le moment alors je ne peux qu’accepter. D’ailleurs cela me permettra d’enfin prouver ma loyauté envers mon peuple et que les bruits de fond s’estompent à jamais, j’en ai assez qu’on me prenne pour un simple humain… soupira-t-il en frappant avec son poing la table, deux ou trois verres sont tombés et quelques couvercles ont légèrement lévité avant de retomber. Désoler, mais subir 3 ans tout en écoutant les mêmes injures et rumeurs sur mon cas… Cela n’affectera pas ma motivation concernant ces épreuves, même cela me mettra plus en forme. Je paris que j’en saurais pas plus sur ces épreuves avant d’y assisté, je présume ? Après tout, on ne sait rien d’une bataille lors de l’avant-guerre. J’aimerais juste savoir, quand est-ce que cela se déroulera ? Cet après-midi ou ce soir ?" questionna le prince tout se rasseyant et en attendant une réponse, peut importait le moment, Nagare devait les passer et il en était pleinement conscient.

L’annonce de sa participation au Colisée sembla créer en Nagare un enthousiasme soutenu. Nul ne pouvait trouver cette réaction déplacée même qu’il aurait été étrange de voir l’héritier Noir se rétracter devant cette épreuve importante. Ce fut donc avec une satisfaction dissimulée que l’Empereur approuva les dires de son fils d’une simple inclinaison de la tête, n’attendant rien de moins de la par du jeune prince que cette envie de prouver sa valeur aux yeux du peuple du continent noir. L’importance de cet évènement était à peine sous entendu dans la discussion, toutefois Nemesis jugea qu’il était parfaitement inutile de souligner davantage ce que représentait le combat de Nagare, conscient que celui-ci devais pleinement être au courant des nombreux enjeux de ce rituel particulier, uniquement destiné au prince d’Irianeth. Ce fut donc avec un réel intérêt pour la chose que Nagare évoqua les possibles avantages de cet affrontement sous le regard du peuple insectes, ne posant qu’une simple question à son père, sachant qu’il n’obtiendrait pas grand-chose de celui-ci. À la suite des propos du prince noir, l’Empereur prit la parole, s’adressant au jeune hybride de façon calme et posée.

- Tes motivations pour le combat sont bonnes Nagare, mais tu ne peux toutefois pas réellement en vouloir au peuple pour la manière dont ils t’on traités par le passé. Tu connais parfaitement leur haine pour tout ce qui se rattache de près ou de loin aux humains et même l’héritier du trône d’Irianeth est susceptible de leurs attaques tant et aussi longtemps que tu ne gagneras pas leur respect. Néanmoins cette situation changera dans l’avenir si tu sors vainqueur de toutes les épreuves qui te seront imposées et comme tu l’as si lucidement mentionné plus tôt, toutes les rumeurs, les injures envers ta personne disparaitrons pour faire place à un profond respect de leur part. Cependant le contraire pourrait s’avérer réalité s’il advenait qu’une défaite vienne obscurcir ta brillante ascension…mais il est inutile de s’attarder sur cette vision négative des choses, impensable serait l’idée que tu échoue ne serait-ce qu’une seule épreuve…n’est-ce pas?

La dernière phrase du suzerain n’avait aucunement l’intonation interrogative d’une question posée à autrui, mais bien celle d’une affirmation lourde en conséquence, comme un avertissement sous-entendu dans cette simple question. Prenant une courte pause entre deux discours, Nemesis fit d’un simple geste de la main, signe aux serviteurs insectes posté non loin, attendant patiemment la fin du repas, de venir débarrasser son assiette à peine entamée, n’ayant davantage d’appétit pour ce premier repas. Reportant de nouveau son attention sur le sujet de tout ceci, l’homme poursuivie la conversation concernant la future bataille de la journée, qui n’allait certes pas laisser le peuple dans l’indifférence.

-Ton combat aura lieu un peu de temps après le milieu de la journée, non seulement pour éviter le levé du soleil s’il advenait que ton combat prenne plus de temps que prévus, mais aussi pour que toute la cité puisse venir voir tes accomplissements et tes prouesses. Puis, cela te permettra de soit te reposer avant que le tout ne commence ou tu pourras toujours en profité pour élaborer une quelconque stratégie, quoiqu’inutile à vrai dire…même si tu as déjà assisté à l’un de ces affrontements, tu te doute sûrement que celui d’aujourd’hui n’aura rien en commun avec ceux des apprentis soldats noirs.

À la suite de ces simples paroles, l’Empereur se leva de son siège, mettant ainsi fin au court repas, indiquant qu’il allait quitter la salle pour revenir à ses occupations principales, n’interdisant cependant point à son fils que terminer convenablement son repas, même sans la présence de son paternel. Ne prêtant guère plus d’attention aux insectes serviteurs qui débarrassèrent rapidement la vaisselle et le reste des ustensiles, Nemesis poursuivit en posant sur son fils un regard neutre, ponctué d’un faible éclat de confiance, tout de même persuadé et surtout convaincu que Nagare mettra tout en œuvre pour mener à bien son combat.

-Il va sans dire que tes épreuves seront rudes, ainsi, s’il advenait une simple faiblesse de ta part, une aide sera mise à ta disposition, plus par précaution qu’autre chose en fait. Néanmoins, soit conscient que si tu demande l’assistance de cette aide, cela compromettra grandement les résultats finaux de ton combats, donc il serait sage de ta part de ne l’utiliser qu’en dernier recourt. Mais en fait, il est presque inutile que tu t’en fasses pour si peut après tout, j’ai moi-même choisi tes opposants et les conditions dans lesquels tu devras les affronter et à moins que tu n’ais guère confiance en moi, le tout devrais se passer avec une certaine facilitée. Puis il serait étrange de la part du suzerain d’Irianeth de saboter, en quelque sorte, l’étape cruciale de la vie de son héritier en lui faisant combattre des adversaires ô combien plus puissant que lui. Non, cela ne me ressemble point…

Affichant un sourire en coin non pas méprisant, simplement amusé, Nemesis laissa le soin aux insectes de proprement terminer le repas, observant son fils à quelques pas de lui, probablement pour la dernière fois avant qu’il ne parte pour se préparer au colisée, avant qu’il ne l’observe cette fois-ci du haut des gradins où la population entière d’Irianeth n’auras de yeux que pour lui. Prononçant quelques paroles avant de quitté la salle, l’hybride fit savoir au jeune prince ses réelles impressions devant son futur affrontement.

-Il serait tout de même mensonger d’affirmer mon indifférence face à ton affrontement, en fait, cela sera probablement le moment le plus intéressant de ma journée et j’espère que tu sauras décemment divertir ton peuple et ton Empereur…

(HRP : Vraiment désolé pour la longue attente, en plus pour donner un poste pareil…)

» Nemesis, Empereur Noir