Un nouveau frère?

Disparut.

Disparut...

Mes yeux parcouraient ce message, dont l'écriture finement ouvragé alourdissait mon cœur. Naryu, le commandant des Chevaliers d'Émeraude...Enlevée...

Je lisais et relisais encore ces quelques lignes, dans la grande salle du royaume de Rubis. Le Roi me regardant avec un air interrogateur, le page qui venait de me délivrer se message était partie suite à un de mes ordres.

Voyant mon visage devenir de plus en plus pâle, je finis par expliquer à la Royauté que Naryu avait été capturé.
Ma mission "diplomatique" venant de prendre fin, je demandais l'autorisation au Roi de rentrer sur le champs à Émeraude, son signe de tête fut pour moi une délivrance.

Je me levais et disparaissais de la salle à manger dans un mouvement de cape verdâtre. D'un pas rapide j'arrivais aux écuries, la nuit était avancée, je ne réveillais pas les palefrenier, je sellais moi même Mandarb, ce grand étalon noir dressé pour la guerre.

En me voyant arrivé, fier comme un paon, il tendit son coup jusqu'à moi, ma main gauche se posa sur son museau tandis que l'autre lui frottait amicalement le front. Le lien entre Mandarb et moi était puissant et je ne voulais pas qu'il ressente ma détresse.

Je finis par quitter l'écurie et sortir du château de Rubis puis disparaissais grâce à ma magie, nous matérialisant à l'intérieur de la cours extérieur du château d'Émeraude.

A cet heure ci les grandes portes et le pont levis étaient fermés, d'où mon choix d'arrivée. La nuit était sombre, je descendis de ma selle et menais Mandarb dans l'écurie, je le conduis dans sa stalle et le pansait en prenant mon temps.

A cet heure ci, seul quelques domestiques devaient roder dans les couloirs. Une fois mon devoir effectué avec diligence à mon habitude, j'entrais dans le château, la démarche lourde, l'esprit vague.

Passant devant la chapelle, je me mis à regarder l'endroit avec une interrogation. Je n'avais jamais eut d'apparition divine mais Théandras et Parandar m'avais, au final, toujours protégé. Je décidais donc de leur rendre hommage ce soir encore.

Poussant la porte, j'allumais quelques cierges par magie et m'agenouillais, les mains jointes, commençant ma prière.

Au bout de quelques minutes, j'entendis quelqu'un avancer.

- Pardon, loin de moi l'idée de vous
déranger. J'ai seulement été intrigué par la lumière. Personne ne veille
à cette heure habituellement.

Je me relevais, la lumière des cierges faisant briller les quelques pierres de ma cuirasse.

- Il n'y à pas de mal, je viens de rentrer, ne trouvant pas le sommeil...Et bien, je me suis rendu ici.

- Vous êtes sûrement Ashod... Je ne vous ais
jamais vu au palais.

- Je viens de rentrer du Royaume de Rubis à l'instant en apprenant la triste nouvelle, je n'ai rien de trouver de mieux que de revenir ici...

- Les choses vont de mal en pire...

La tête légèrement incliné sur le côté, j'étudiais cette sœur que je ne connaissais pas, son visage était un torrent d'émotion, même sans mes dons, j'aurais pu capter sa tristesse.

J'étendis mon esprit jusqu'au sien pour découvrir le visage d'une petite fille. Perplexe, je la laissais donc continuer.

- Bientôt, une équipe de chevalier partiront à la recherche de Naryu. J'espère que vous serez des nôtres.

Ses mots me rappelèrent à la réalité avec une violence terrible, comme un vague capable de détruire tout un royaume, je retins mes jambes de trembler. J'avais toujours eut l'esprit imaginatif, et je ne pouvais m'empêcher d'imaginer ce que ces maudits insectes infligeait au commandant des chevaliers d'Émeraude.

Sans mot dire, je m'approchais à pas de loup et posais mes deux mains sur les épaules de Suki, avec un sourire enjôleur.

- J'irais jusque dans la chambre de l'Empereur Noir pour la récupérer s'il le faut.

Ses yeux commencèrent soudainement à se remplir de larmes sans pour autant couler, je lui envoyais alors une vague d'apaisement pour la calmer et la rassurer.

- Nous avons également...Enfin, j'ai également trouvée l'écuyère de Naryu morte dans la forêt. Apparemment, deux sorciers se seraient introduisent sur notre continent sans que nous le sachions. L'un d'eux est mort mais l'autre reste introuvable...

D'instinct ma conscience, jaillit de mon être, pour couvrir le plus de distance que je pouvais en dehors d'Emeraude, balayant les villages voisins, je ne trouvais rien. Le sorcier devait sans doute être bien plus puissant qu'un simple chevalier.

Puis je me mis à penser à la réaction de Naryu, l'avait elle ressentit ? Je soupirais, les choses étaient encore pire que je ne l'avais pensé. Qui allait prendre les rennes en attendant notre chef ?

- Le corps de l'écuyer... L'as tu ramener ? l'avez vous brulé ou attendez vous que nous ramenions Naryu pour qu'elle lui rende hommage ?

Je parlais vite, l'émotion m'avait envahit de toute part, je ne remarquais même pas que je tenais toujours ma soeur et d'ailleurs je ne remarquais pas non plus que je ne connaissais pas son nom.

Je suivais ses pensées et comprenais ses douleurs et ses peurs et surtout, sa colère. Nous étions en mauvaise posture mais ça ne durerais pas. Les dieux finiraient par intervenir soit par leurs envoyer, soit eux même en nous envoyant des signes. Parandar ne laisserait jamais le monde qu'il avait créé, disparaitre aux mains de l'envahisseur.

- Les dieux nous aideront et nous repousseront les envahisseurs. Je suis resté trop longtemps loin de vous...Mais mes lames sont toujours aiguisées et réclament le sang de Nemesis. Nous retrouverons notre chef saine et sauve.

M'apercevant que je tenais toujours Suki par les épaules, je la lâchais subitement, me frottant l'arrière de la tête un peu gêné.

- Je pense que nous devrions commencer par les choses les plus importantes...Par exemple...

Je fis mine de réfléchir.

- Votre nom ? je ne le connais toujours pas.Je ris de bon cœur, un peu de bon humeur ne pouvait pas nuire à la situation.

Il se faisait tard maintenant, et il s'était passé quelques années depuis que j'avais quitté le château et j'étais un peu perdu.

- Les dieux... Nous ne sommes que des pions pour eux, de vulgaire jouet. Ce sont tout de même eux qui ont créer ses monstres! Nous aidez? Tu crois qu'ils le veulent vraiment?


Je remarquais l'amertume et les idées noires qui volaient doucement autour de sa tête. Je fronçais les sourcils non pas par colère mais par concentration. Je pris une grande inspiration en haussant les épaules, puis soufflais les épaules s'affaissant.

- Je pense que tu te laisse aveugler par ta haine ma sœur. Les dieux ont créé cette terre, avec tous leurs peuples. A la base, je pense que tous les peuples étaient humble et neutre. Les immortels ont été envoyer sur terre pour guider ces peuples. Peut être que l'immortel qui devait se charger du peuple de l'empereur à mal fait son travail ? Je pense que les dieux ont beaucoup de travail et qu'ils pensent que leurs envoyés font leur travail. Mais si notre situation remonte jusqu'à je suis sur qu'ils agiront. Avec un cœur pur, nous pourront parler aux dieux. Je suis certains que Théandras nous aidera.

Soudain elle lui dit son nom et le brouillard de sa mémoire s'effaça quelque peu.

- Suki... Le chevalier Suki d'Émeraude.

- Suki...Je me souviens ! Tu dois te souvenir de moi...Une petit garçon turbulent, prêt à relever tous les défis, qui passait son temps à se faire gronder par le magicien...

Mes yeux couleur argenté se fixèrent, si elle ne se souvenait pas de lui, ses yeux lui rafraichiraient la mémoire. Il n'avait jamais vu quelqu'un avec les mêmes yeux que lui.
Un grand sourire éclatant se forma sur ses lèvres découvrant ses dents immaculés, un air taquin sur le visage, les yeux plissés. On aurait presque pu voir le petit garçon qu'il était à ses côtés.

- Je dois avouer que je suis plutôt heureuse que tous les poils ont fini par tombé. J'étais couverte de la tête aux pieds tu te souviens?

Je revis alors dans mon esprit la petite boule de poil qui était soudainement arrivé au château et qui avait été assigné dans notre classe.
Je me souvins de notre première rencontre, ou ma curiosité m'avait fait dire pas mal d'ânerie. Mais la jeunesse ne pouvait être blâmer pour si peu.

Soudain je vis à son expression qu'elle remettais ses souvenirs en ordre et qu'elle venait de se rappeler de la petite terreur qu'il était.


- Oui, je me souviens de toi! À l'attribution! Tu m'avais jeter un sac d'eau dans la figure et tu m'avais dis que si je n'étais pas contente que je n'avais qu'à sortir les griffes!


Mes yeux argents la fixaient intensément. Je revoyais notre enfance à chacun des détails qu'elle donnait. Les fois ou je l'avais malmener sans le vouloir de part ma franchise et ma naïveté. Mais cela n'avait pas duré, en grandissant j'avais appris à la connaître.

-Oui je me souviens, javais frôler de me faire pincer par Nikokage d'ailleurs.

Je soupirais. Tant de souvenir...

- Oui, c'est vrai que Nikokage était toujours sur ton dos. Et je dois avouer qu'il n'avait pas tort non plus!

Je fis comme si j'étais outré par ses dires puis me mis à rire.

- Je ne vois absolument pas de quoi tu parles !

Puis je la vis se rembrunir soudainement, surement un mauvais souvenir.

- Tu dois sûrement te souvenir de Rhafaelle, celle qui me protégeait tout le temps contre vous et vos moqueries.

Je me souvenais d'elle, mais comment en parler alors qu'elle était morte à présent. Surtout que Suki avait beaucoup d'admiration et de respect pour elle.

- Oui je me souviens d'elle, j'espère qu'elle à trouvé le repos dans les grandes plaines de lumière...

Bien que Ashod fessait quelque peu l'innocent face à mes souvenirs, je détecta tout de même son rire intérieur. Pour ma part, s'était du passé. J'avais dix-neuf ans aujourd'hui, et malheureusement, j'étais toujours la plus jeune des premiers chevaliers. J'étais aussi, toujours la plus petite d'ailleurs, même les écuyers de certain de mes frères avaient ma taille. En parlant de Rhafaelle, Ashod sembla soudainement se souvenir d'elle.

Oui je me souviens d'elle, j'espère qu'elle à trouvé le repos dans les grandes plaines de lumière...

Je lui fis un petit signe de tête en guise d'accord.

- Rhafaelle a toujours agit comme une grande sœur pour moi. Et je n'oublierais jamais se qu'elle a fait.

Un petit sourire réapparu soudainement sur mes lèvres. Après tout, je devais me contenter d'avoir croiser son chemin dans mon existence plutôt que de me ruer sur sa mort. Même si je me souvenais d'Ashod, ses traits avaient pourtant bien changés. Seul ses yeux étaient toujours les mêmes, le même regard réfléchit où on se demande toujours se qu'il a derrière la tête était là!

- Mais dis-moi, où était tu passé toutes ces années?

La question se posa d'elle-même. Je me rappelais son départ sans pour autant me rappeler de la cause de celui-ci. J'espérais par contre ne pas éveiller de vieux démons par ma demande. Je l'observa soudainement d'un autre œil en guettant sa réaction.

- Je ne veux pas être trop curieuse non plus...

De ces mots, je voulais qu'il comprenne qu'il n'était pas dans l'obligation de tout me révéler, il avait tout de même droit à son propre jardin secret. Même si je dois avouer que tout savoir se serait pas de trop.

[ Désoler c'est court!]