De père en fils

L’alvéole principale de l’Empereur était étonnamment emplit de plusieurs conseillers et autres dignitaires officiels servant l’Empereur Noir, ceux-ci vaguant à patienter la venue d’une personne en particulier, la raison même pourquoi ils étaient tous ainsi rassemblés, chose plutôt rare en dehors des préparations de guerres. Les conversations respectueuses entres les différents insectes émanaient ici et là, occupant la grande salle de divers bris de paroles n’ayant parfois aucun rapport avec la raison qui les avait tous regroupée ici. Au centre de tous ces nombreux entretiens se tenait l’Empereur Noir, patientant à quelques pas du trône où il avait toujours l’habitude de recevoir les plus ou moins pertinentes convocations que ses sujets avaient pour usage de faire lorsqu’ils voulaient personnellement parler au dirigeant d’Irianeth. Prenant lui aussi part à une discussion avec quelques un de ses conseillers impériaux, Nemesis n’affichait cette fois-ci aucune émotion négative, parlant plutôt aux hommes-insectes d’un ton plus aisé, puisque le rassemblement de tous ces hommes n’avait rien d’une mauvaise nouvelle. L’autre homme avec qui il partageait ses dires n’était rien de plus qu’un de ses plus proches conseillers avec qui il avait partagé de nombreux évènements depuis le début de son règne, il y a de cela de nombreuses années. C’est avec une joie visible sur le visage cicatrisé de l’homme-insecte que celui-ci s’adressa à l’Empereur en ne cachant pas à son vieil ami son contentement.

-Je suis bien heureux de cette décision, l’Empire d’Irianeth ne s’y verra que plus avantagée par cette attribution qui facilitera le bon fonctionnement de l’armée noire. Et puis cela lui permettra d’acquérir de nouvelles capacités qui pourront lui être plus qu’utile dans son apprentissage à vous succéder. Et avec tous cela, quelques poids vous seront retirés pour que vous veilliez avec constance et légèrement plus de sérénité sur votre peuple qui demande davantage d’attention depuis les dernières conquêtes sur Enkidiev.

Accueillant les paroles de l’homme avec un sourire en coin, Nemesis ne pu empêcher le souvenir de l’entretien qu’ils avaient tous eux concernant son fils Nagare de refaire surface. Se remémorant la difficulté plus moins soutenue avec laquelle il avait réussi à convaincre le reste de ses nombreux conseillers d’adhérer à sa décision. Non pas qu’il ait l’habitude de demander la majorité pour ces nombreuses conclusions, toutefois celle-ci nécessitait l’accord de plusieurs dignitaires, dont certains n’acceptant toujours pas la présence d’un héritier de demi-sang insecte dans la hiérarchie royale. Enchainant à la suite des allégations de l’homme une réponse ne dévoilant pas entièrement son propre opinion sur le sujet, Nemesis ne rétorqua qu’avec une brève explication de cette inopinée nomination.

-Mon fils à plus que l’âge requis pour débuter son apprentissage en temps que futur détenteur du titre d’Empereur Noir. Bien qu’il ait vraisemblablement acquis quelques notions de base sur les futures responsabilités qui seront bientôt chose du quotidien, devenir chef de mon armée lui apportera beaucoup plus d’expérience que n’importe quelle mission de second rang.

Sans en dire plus, n’envoyant qu’un regard intransigeant à l’homme-insecte, le seigneur détacha son attention d’Assileth pour la porter vers la venue de son fils à qui on avait demandé de se présenter le plus rapidement possible, ce qui ne devait bientôt plus tarder, sa présence ressenti par tous les hommes présent dans la salle, l’arrivée du prince ne demeurant pas un secret pour aucun des hommes-insectes ici présent. Prenant les dernières minutes qu’il lui restait pour faire part, à son seigneur, de quelques faits divers le préoccupant, un des conseillers impériaux prit la peine de s’adresser à Nemesis en ne veillant qu’à inclure le peu d’insectes qui se trouvaient déjà aux côtés de l’Empereur, n’espérant pas de ceux-ci qu’ils disposent pour le peu de temps qui lui restait. L’insecte à la large carrure, n’ayant étrangement jamais été sur un champ de bataille, posa néanmoins ses yeux empreints d’une vive intelligence sur le suzerain, lui partageant ses pensées sur un sujet bien en particulier qui semblait hautement le tourmenter.

-Je sais que vous êtes plus que préoccupé ces temps-ci mon seigneur, toutefois je tiens à cœur de vous mentionner, même si vous avez probablement déjà eu vent de se qui se passe sur votre royaume, que certaine chose plus ou moins désirées de la part de quelques un de vos fidèle sujet se produises ici et là. J’ose espérer que des conséquences seront prises pour veiller à ce que les tanieths fautifs soient réduit au silence…

Le reste de sa phrase resta en suspension, sous-entendant le désire qu’avait cet homme de régler le problème que causait ces supposés partisan d’Irianeth. Toutefois, ces craintes à l’égard de ce problème en particulier ne semblaient pas être partagées par son Empereur qui n’usa que d’un sommaire sourire confiant en réponse aux allégations de l’insecte conseiller qui conserva néanmoins l’air morne qui creusait son visage noir.

-Ce genre de chose ne devrait pas t’angoisser plus que nécessaire, je suis plus qu’au courant de ces supposés plans visant à un but quelconque et de moindre importance qu’on élaboré ces ingrats sujets et je dois dire que rien de ce que j’ai entendus ne constitue une réelle menace pour l’Empire Noir…se sont des actions futiles qui ne mèneront qu’à leurs pertes ces sujets supposément m’étant fidèle.

Gardant un calme insoupçonné, l’Empereur Noir mit fin à cette discussion, sachant pertinemment que ses insistants conseillers allaient fort probablement revenir sur la question dans les jours, ou même dans les heures suivantes, pour parler en profondeur de ce sujet, chose qui s’avérait inutile aux yeux de l’Empereur qui perdait rapidement la tranquillité qu’il avait obtenu en venant participer à la nomination de son fils. Revenant ainsi sur ce sujet, l’un des gardes posté devant les massives portes noires qui composaient l’entré de l’alvéole de l’Empereur fit part au seigneur par un lien télépathique que le prince d’Irianeth se trouvait désormais à ses côtés et qu’il était prêt à pénétrer dans la salle. Sans plus t’attente inutile, Nemesis lui répondit d’une simple voix forte et ferme qui traduisait dans l’ensemble tout le sérieux de cette convocation.

** Faites- le entrer**

(HRP : Désolé pour l’attente, j’étais dernièrement plus ou moins dans le mood, mais prends ton temps pour répondre, vue ta situation. On n’a heureusement tout notre temps!)

"Voici votre armure, mon prince."

Le concerné glissa ses mains sous le drap transportant sa seconde peau de combat et la plaça sur son lit, attendant que le serviteur sorte de son alvéole. Lorsqu’il sortit, Nagare se déshabilla pour enfiler une tunique plus courte. Cette tenue n’était, certes, que de la soie, mais le prince ne s’encombrait pas de protection insignifiante. Il savait que la plupart des armures cédaient sous la plupart des armes… A quoi bon se fatiguer encore plus si notre mort est assurée ? Ce type d’armure était réservé aux épéistes qui possédaient des sens moins affûtés, un temps de réaction beaucoup plus lent et souvent qui maniaient des armes extrêmement imposantes. En fait, le prince pensait aussi que ces combattants étaient surtout là pour faire de la figuration : ils portaient ces armures de plate dans le seul but d’intimider leur adversaire. Leur carrure était renforcée et leur protection était pratiquement imparable, néanmoins ils restaient lents et il y a toujours une faille dans leur équipement ; il suffit d’avoir l’œil attentif et d’être très rapide aussi. Une seule entaille, et la victoire était à portée de main… Bien évidemment, il avait lut ceci dans les manuels d’entraînement de l’armée impériale. Car, malgré ses affrontements du Colisée et ses quelques missions de second rang, il restait qu’un prince, possédant une bonne expérience militaire, mais qui n’égalait pas celle des soldats noirs. Eux étaient des vrais guerriers ; Nagare, quant à lui, n’a apprit l’art de la guerre que chez des paysans, des humains… Sa discipline martiale était admirable pour certains, mais le prince se sentait faible. Il admirait ces soldats parés de leur armure sombre et reluisante, se battant pour une cause qui leur semble juste ; la survie ; et pour un homme qu’ils vénèrent plus que n’importe qui ; l’Empereur. Qu’était, le prince, pour être au milieu de ces guerriers ? Un autre homme que ces soldats respectaient, pas tous évidemment. Le prince ne leur en voulait pas de ne pas l’honorer pour l’instant, car même s’il avait affronté maints dangers sous les yeux du peuple entier, il n’était toujours pas parti à la guerre. L’idée de partir rejoindre le champ-de-bataille en compagnie de l’armée ne lui déplaisait aucunement. Il voulait y participer, prouver son courage et sa force pour être considéré comme un égal de l’élite. Cependant, l’Empereur et ses conseillers le retenaient. Ils craignaient qu’il perde la vie inutilement. Nagare tentait parfois de les persuader, en argumentant sur le fait que s’il ne survivait pas sur un champ-de-bataille, il ne méritait pas de monter sur le trône. Une raison sage, selon eux, mais si l’Empereur mourrait en même temps que lui, l’Empire plongerait dans une époque de désespoir. Ils devaient partir tous les deux à la guerre seulement si Nagare était jugé assez fort pour les accompagner. Ils ne doutaient pas de sa force, ses compétences ont été évaluées maintes fois et sa soif de vengeance et de conquête ne faisait aucun doute. Toutefois, il devait encore apprendre les fondamentaux de la politique pour monter sur le trône à tout moment ; de ce fait, il serait mieux préparé à affronter les rouages du système très complexe de l’Empire. Le prince était bien conscient qu’être Empereur n’était pas un gros plaisir malgré ses avantages. La gloire, la richesse, le respect, l’honneur… Tout ceci était accompagné d’une gestion compliquée et délicate. Chaque décision pesait sur la balance, chaque acte devait mener le peuple vers la victoire, au risque que la réputation de l’Empereur bascule en sa défaveur. En ces temps de guerre, le peuple était très confiant envers l’Empereur Nemesis ; il possédait un charisme inestimable, une puissance trop grande pour être estimé et une soif de conquête beaucoup plus grande que son prédécesseur. Nul doute que son père méritait sa place et que le peuple l’accueillait comme un guide spirituel. Cette pensée arrêta le prince dans son geste d’enfiler son armure pour jeter un coup d’œil par la fenêtre qui donnait sur l’ensemble du littoral.

Une question le taraudait : pourquoi a-t-il fait ça ? Pourquoi avoir visé si haut ? Nagare admirait ces conquérants, ces soldats faisant parti de l’élite. Il était également envieux de leur statut, car c’étaient eux et l’Empereur qui menaient leur espèce vers leur gloire absolu. Nagare n’était que l’héritier, le prolongement du but de l’Empereur actuel. Il ne faisait pas totalement parti de ces hommes et femmes courageux et puissants ; il les suivait. Ainsi cette question survient dans son esprit : pourquoi devenir prince alors que sa place était parmi les soldats ? A son arrivée sur Irianeth, il avait déjà acquit les compétences militaires de base. Même si ses entraînements en tant qu’humain n’étaient pas aussi ardus que ceux de l’armée, il se battait presque aussi bien que n’importe quel soldat. En outre, il se devait d’être soldat pour continuer dans cette lignée… Seulement voilà, sa soif de vengeance et son orgueil d’humain l’ont poussé à se reconnaître comme l’héritier légitime du trône, et non comme un simple serviteur de l’Empereur. C’est tout de même un bond hiérarchique ahurissant que le prince a réalisé : passé de garde roturier à noble prince est un exploit en soit. Peut-être était-ce cela qu’il recherchait : la gloire… Sans doute voulait-il posé ses marques sur l’Histoire, être le meneur de ce fléau qu’enduraient les Enkievs, leur faire payer leur fausse compassion pour lui. Ils étaient tous aussi dépendants les uns que les autres ; Irianeth est une grande famille où chaque membre se serre les coudes. Là était la faiblesse des humains, ils ne possédaient pas la collectivité. Nagare les méprisait tous autant qu’ils sont, c’était certain, mais il tendrait le bras à ceux qui veulent rejoindre ses rangs, ceux qui sont assez intelligents pour comprendre que l’avenir se situe en Irianeth. Les dieux seront ainsi affaiblis et connaîtront ce que les humains endurent en ce moment : le désespoir. Si les humains sont victimes d’une invasion, c’est à cause de ces gamins imbus de leur grandeur qui semblent croire que les mortels n’étaient que des pantins, une fourmilière géante avec quoi on peut s’amuser. Nagare ne l’acceptait pas, cette destinée était indigne des mortels, c’est pour cela qu’il rejoignit les tanieth, un peuple fort par sa lignée et ses colonie. Pour lui, ces conquêtes, ce n’étaient pas des attaques, mais des purges qui sauveront plus de vie qu’elles en détruiront. Les faibles mourront tandis que les forts marcheront sur leur cadavre pour montrer leur grandeur à ces immortels et ces dieux… Cette ambition, jamais il ne pourrait l’accomplir seul. C’est pour cela qu’il rejoignit les rangs d’Irianeth en tant que "prince" et non en tant que "sous-fifre".

*Du nerf, Nagare d’Irianeth. On compte sur toi, plus besoin de revivre le passé.* se dit-il intérieurement pour se remonter le moral.

Se tournant fièrement vers l’armure entreposée sur ses couvertures, le prince vit son reflet à l’intérieur : un homme jeune, plein de vie, son corps était en pleine santé ; c’était son esprit qui était atteint, des balafres immatérielles mais bien visibles pour le prince. Quoiqu’il en soit, ce n’était point son sang à moitié humiliant qui renierait ses compétences. Il enfila l’armure perfectionnée à sa manière. Quand il se regardait dans la glace, il ne se voyait plus comme le fils de l’Empereur mais comme son soldat, son bras armé. Nagare empoigna le fourreau qui contenait son sabre à la lame noire et l’attacha à la ceinture de métal. S’il y avait bien quelques choses qu’il gardait d’humain, à part son physique, c’étaient bien ses armes. Certes plus sophistiquées que les armes standards mais tout de même de facture humaine. Nagare devait tout de même une fière chandelle aux humains : sans eux, il ne serait jamais devenu ce qu’il est aujourd’hui… Une dette qu’éphémère, puisqu’il allait s’en acquitter en les tuant ou en les soumettant. Et si ce n’était pas lui, ce sera ses successeurs, cette haine sera transmisse de père en fils, de maître en apprenti…

Décidé à montrer qu’il était loin d’être qu’un simple prince, Nagare décida de rejoindre les cours d’entraînement pour se mettre dans le bain. Il était loin de se douter qu’il n’allait pas que s’entraîner avec les soldats noirs, puisque les hauts conseillers de l’Empereur lui réservaient un tout autre sort. A peine sortit de son alvéole, la main sur son fourreau, qu’il se fit interrompre par un garde insecte qui lui fit une courte révérence. Le prince lui tonna de transmettre le message qu’il devait lui faire parvenir : l’Empereur convoquait le prince dans la salle du trône. Nagare se demandait ce que son père désirait lui faire part. Sans plus attendre, il se fit escorter par le garde dans les sombres couloirs du château. Il connaissait parfaitement le chemin mais le garde avait pour ordre de l’escorter, donc il ne le congédia pas sur le champ. Une fois arrivé devant les imposantes portes de la salle du trône, Nagare sentit non seulement la présence de l’Empereur à l’intérieur de la pièce, mais également celles de plusieurs de ses plus proches conseillers. S’ils étaient tous réunis ici, c’était que cette réunion était importante. Nagare ne savait pas si c’était une bonne chose de se présenter dans cette tenue de guerrier, mais il ne s’en faisait pas : ne s’était-il pas dit qu’il n’était pas qu’un prince ? Tout le peuple le savait… Loin d’être un gamin sans défense, ce n’était pas surprenant de voir Nagare porter armes et armures. Par l’intermédiaire de la collectivité, le garde de la porte fit savoir à l’Empereur que le prince était arrivé. Une fois l’ordre donné, les portes s’ouvrirent sous ses yeux rougeoyants. Il avança d’un pas ferme et juste, regardant avec attention les personnes présentes dans la salle : l’Empereur était entouré de ses nombreux conseillers. Ils devaient débattre d’un sujet important s’ils étaient tous réunis ainsi, et cette affaire devait le concerné s’ils avaient exigé sa présence. Nagare s’arrêta à quelques pas de ses interlocuteurs, faisant face à son père. Il pencha la tête en signe de révérence, contrairement aux autres sujets qui devaient poser un genou à terre.

"Père. Conseillers." se taisant soudainement, le prince les regarda d’un air interrogateur. Il n’avait pas besoin de leur demander la raison de cette réunion, ils s’en doutaient qu’il voulait savoir. Il s’était contenté de les saluer, cela suffisait amplement pour un être de son rang. Étrangement, le prince sentit une pointe d’approbation envers les conseillers : ils semblaient admiratifs en sa présence. Pour quelle raison ? Est-ce cet accoutrement qui le favorisait ? Qu’importe leur opinion, tout ce qu’il voulait savoir c’était la raison de cette convocation.

(Oh ne t'inquiète pas, j'ai pris mon temps. J'espère que mon post un peu juste t'inspirera.)

Ce fut finalement en s’introduisant avec une certaine humilité dans la grande salle du trône que le prince d’Irianeth fit son entrée auprès des conseillers impériaux et de son Empereur qui avaient tous, avec plus ou moins quelques exceptions, attendus avec impatience la venue du jeune héritier. Se présentant adéquatement de l’unique façon qu’il lui ait été enseigné en présence de dignitaires et surtout en présence de son père, Nagare s’inclina légèrement en signe de révérence sous le regard plus qu’omniprésent des hommes-insectes présent dans la salle. Arborant une armure d’une confection astucieuse, proposant ainsi une toute nouvelle image beaucoup plus convenable aux yeux des dignitaires, le jeune héritier du trône porta un regard interrogateur sur l’ensemble de ces hommes influents, questionnant silencieusement ceux-ci de la raison de cette convocation inopinée.

Un court silence vint ainsi s’insinuer par la suite parmi tous ces hauts dignitaires tanieths, ceux-ci partageant discrètement quelques regards complices devant la présence de l’héritier du trône qui demeura un bref moment sans qu’une réponse ne fût prononcée par rapport à son arrivée. L’atmosphère sérieuse qui écrasait de sa présence les personnages prenant place dans la salle devient, somme toute, moins lourde au moment où l’un des conseillers de l’Empereur prit la parole en s’avançant avec prestance vers le jeune prince qui patientait toujours la réponse à cette convocation inhabituelle. L’homme-insecte, paré de ses plus beaux habits officiels aux couleurs de l’Empire Noir, fit à son tour une courte révérence au jeune héritier du trône en s’inclinant respectueusement, suivant le code d’éthique hiérarchique qui ordonne aux sujets de l’Empire d’adéquatement se faire paraitre en présence des membres de la famille royale, peu importe leurs rangs. Une fois le geste terminé, le conseiller impérial pris finalement la parole en langue tanieth, accentuant ses dires d’un timbre de contentement au moment où il débita ses propos devant répondre au questionnement muet du jeune Nagare.

-Je m’adresse à vous mon prince au nom de tous les conseillers impériaux ici présent dans cette salle en prenant la responsabilité de vous annoncer la raison de votre convocation en ces lieux. Il va s’en dire que le motif de cet appel demeure d’une importance non négligeable pour ainsi rassembler les hauts membres d’Irianeth dans une seule et même salle. Néanmoins, en prenant en considération vos aptitudes et vos antécédents militaires, votre attitude générale et vos actions en tant qu’unique prince d’Irianeth, nous avons décidés avec un commun accord de vous offrir un nouveau grade au sein de l’Empire Noir…

Le dignitaire insecte marqua une courte pause entre ses allégations et le reste de son discours pour reprendre rapidement et silencieusement un bref souffle sous le regard neutre de l’Empereur Noir qui était resté d’une parfaite taciturnité depuis l’arrivée de son fils et héritier, n’ayant pourtant jamais quitté celui-ci de ses yeux vermeil et critique, préférant porter davantage son attention sur son fils qu’au discours prononcé par son conseiller, discours qu’il connaissait par cœur pour l’avoir entendu et lui-même prononcé maintes et maintes fois. Reprenant promptement la parole, l’homme-insecte usa cette fois d’un ton de voix beaucoup distingué à l’adresse de Nagare, finissant par lui dévoiler ce pourquoi il était ici.

-Nous vous offrons mon prince, l’important titre de chef de l’armée noire du royaume d’Irianeth.

La réaction du prince à une telle annonce fut grandement anticipée par l’assemblée d’hommes-insectes qui eurent tous, excepté les quelques insectes indifférents, une légère satisfaction à la mention de cette proclamation. Car il était vrai d’affirmer que la majorité des conseillers gravitant au alentour de la famille royale voyait en Nagare, unique héritier de l’Empereur Nemesis, un espoir grandissant en tant que futur détenteur du titre d’Empereur et sa nomination au titre de chef de l’armée noir, fonction longtemps occupée par son père dans les années passées par faute de candidats adéquats, ne pourra que lui donner davantage le savoir nécessaire pour gouverner le grandissant territoire d’Irianeth. Bien que cette fonction bien particulière soit irrémédiablement synonyme de grandes responsabilités et de lourds fardeaux, car le chef de l’armée se devait de représenter son Empereur et Irianeth par ses actes sur le champ de bataille, le jeune fils de l’Empereur était l’être tout désigner pour succéder à son père, peu importait s’il était prêt ou non à endosser le poids des vies des soldats de l’armée noire.

Ce ne fut qu’après le dévoilement de sa nomination, laissant un court sursis au prince Nagare pour assimiler l’information, que l’Empereur Noir Nemesis prit la parole. Dardant de son regard autoritaire son jeune fils posé à quelques pas de lui, l’imposant homme vint à son tour s’approcher d’un pas lent vers le nouvellement attitré chef d’armée, gardant un visage sévère à l’endroit de Nagare, ne laissant paraitre aucune émotion de contentement vis-à-vis celui-ci. Le ton de voix qu’il usa à ce moment fut d’autant plus direct que cassant, tentant ainsi de traduire la tangibilité qu’amenait un tel titre

-Sache mon fils que dès aujourd’hui tu te présenteras principalement en tant que chef de l’armée noire de ton Empereur et père. Je ne suis pas sans savoir que tu es garant des responsabilités qu’engendre cette fonction et de tous les devoirs que tu devras inéluctablement suivre. Néanmoins prends conscience que si j’ai approuvé cette nomination c’est avant tout parce que je place en toi une confiance toute particulière qui n’est cependant pas à l’abri des possibles erreurs que tu commettras. En tant que mon unique héritier, le fardeau de l’excellence se doit d’être d’autant plus élever, car malgré que je prenne inévitablement part aux tactiques de guerre, c’est en absence de ma présence que tu devras te montrer le plus apte à commander l’armée impériale. Es-tu prêt mon fils, à guider notre armée vers nos ennemis pour sortir vainqueur de ces confrontations et à participer à la mise en place d’un Empire plus fort et puissant sur le continent d’Enkidiev?

Attendant une réponse digne de son rang, Nemesis demeura ferme devant le jeune prince d’Irianeth à qui on avait imposé ce nouveau titre avec le commun accord des nombreux dignitaires impériaux qui désormais patientaient l’explication du prince face à toute cette situation.

(HRP : Je suis vraiment mais vraiment désolé pour l’attente de la mort, je n’ai aucune excuse à donner! Pour me faire pardonner, nous irons à la pêche un de ces jours, entre père et fils ;D )