Enfin au bercail. [Pv Nagare]

Sujet: Enfin au bercail. [Pv Nagare] Sam 24 Sep 2011 - 19:16

Règle numéro 1:
Ne jamais revenir les mains vide.
Two Steps From Hell - Iron Soul

Après la bataille qui avait fait rage sur l'île des lézards, je dois avouer que mon échec avait été une dure leçon. Comment un elfe et un loup avait-il plus me vaincre moi? C'était inconcevable, je ne pouvais tout simplement pas l'accepter. Suite à mes blessures qui m'avaient presque coûter la vie, je dériva pendant un moment sur les flots, me laissant flotter sur les vagues, j'étais si faible... Ce fut finalement Markovo qui me trouva. J'ignore comment avait-il plu nager jusqu'à moi, ou ne pas se noyer, mais une fois de plus son éternelle fidélité me surprise. J'étais épuisée, et il en fallu de peu pour ne pas que je me laisse couler tout bonnement, après tout, j'avais échouée. Je sentis ses dents agripper mon avant bras couvert d'une armure métallique. J’ouvrai alors les yeux étonnée. Sans un mot, il me tira à travers les flots. Mon félin était également mort d’épuisement, je ne sais combien de fois que l'ai sommée de me laisser là et de sauver sa propre vie, mais jamais il ne m'a écouter. Je sombrais peu à peu dans une vague noir où mes yeux n'arrivaient plus à distinguer quoique se soit. Ce fut finalement un matin, alors que le soleil chauffait violemment mon visage que je repris conscience. Éternuant plusieurs fois pour extraire l'eau qui s'était accumuler dans mes poumons. Je me releva sur un coude, tentant de trouver Markovo. Je le vis alors étendu près de moi, bien endormit et sûrement à bout de souffle. Me traînant lâchement sur le sable, j’allai jusqu'à lui pour m'assurer qu'il était bien en vie, chose qui était le cas. Un profond soupire de soulagement passa mes lèvres. Je me leva alors, chancelante sur mes jambes et je tenta de faire quelque pas. Je n'allais pas très loin que je m’effondra de mon long, alors qu'une bulle mauve m’enveloppa pour guérir mes blessures et me rétablir.

~~

À mon second réveille, le soleil brillait de milles feux, ma peau me brûlait comme si j'avais été jeté dans un feu de joie, mes lèvres semblaient fissurées de mille entailles. Une ombre se posa sur moi, alors que j’aperçus Makovo, qui me regardait soucieusement. Un bref sourire étira mes lèvres alors que du sang s'échappa de mes plais. Du bout du museau, il m'aida à m’asseoir, j’entourai mes bras autour de son large cou avant de le serrer du plus fort que je le pouvais. Il ne semblait pas vraiment comprendre mon geste, mais quoiqu'il en soit, jamais plus au monde je ne douterais de lui. Les coups de soleils me faisaient souffrir mais peu m'importais en ce moment que de montrer à mon cher félin ma reconnaissance.

Markovo... Merci. Chuchotais-je à son oreille alors que je me cachais le visage dans son épais pelage. Un rire aigu passa mes lèvres et j’ajoutai : Je crois que le soleil m'a un peu trop cuit. Je ne suis plus tellement comestible maintenant...

À première vue, Markovo semblait des plus étonné de ma remarque sans la moindre importance, et surtout, du fait que je riais. Depuis notre première rencontre, je n'avais jamais réellement ris avec lui, ou même plaisanter. C'est sans doute lorsqu'on passe près de la mort que l'on se rencontre la valeur de se qui nous entoure. Et aujourd'hui, je réalisais que Markovo était absolument tout pour moi. Jamais il ne m'avait laisser tomber, et en retour, jamais je ne lui avais accordée tout l'importance qu'il avait à mes yeux. Je me sentais affreusement coupable de ne jamais lui avoir montrer à quel point je l'aimais et qu'il comptait pour moi. Il flottait doucement le bout de son nez dans mes cheveux alors qu'il se pencha en exerçant une certaine pression pour que je monte sur son dos. Sans doute croyait-il que j'avais perdu mes esprits.

Oui maîtresse, je crois que le soleil vous à un peu trop taper sur la tête. Je vais vous menez à l'ombre. Affirma-t-il alors confirmant mes appréhensions.

Nous chevauchèrent alors vers les forêt que l'on pouvait apercevoir au loin.

~~

Après s'être rendu compte que nous étions sur une île, Markovo m'avait tout simplement recommander d'appeler mes frères d'armes pour qu'ils viennent me chercher, étrangement, je n'y tenais pas. Étrange non? Après ma défaite, je m'étais rendu compte à qu'elle point j'avais été beaucoup trop sur de moi pour sous-estimer ainsi mon adversaire. Je ne devais plus jamais commettre cette erreur, et pour cela, je crus bon de m'isoler pendant quelque temps. Seul avec mon félin, je commença tout d'abord par renforcer les liens qui nous unissaient. Pendant les premières semaines, il crut certainement que quelque chose m'avait possédé. Ma gentillesse n'était que trop inhabituelle selon lui. Pourtant... Pour la première fois de ma vie, j'étais enfin moi-même. Rien ne me servait de faire de moi la fière et forte Selenge... Après tout, vous voyez où cela m'a menée? Certes, je comptais revenir au bercail mais pas maintenant. J'avais passé à côté de trop de chose pour que cela revienne au moment exact de mes débuts. Les jours passaient avec Markovo, et peu à peu, il s'habitua à la nouvelle moi, ou plutôt, à la vraie moi. Jamais je n'avais eu une aussi grande complicité avec lui. Je me sentais en quelque sorte, renaître...

~~

Finalement, ce qui devait être que quelques temps se transforma en année. J'étais constamment relier à mes frères, alors, cela ne m’inquiétais pas. Après tout, si un événement quelconque se serait produit, j'aurais été au courant depuis longtemps. Je fus par-contre quelque peu désolé lorsque je surpris un discourt disant que j'étais morte... Ne ressentaient-il pas ma présence de si loin? Pourtant, moi je l'ai entendais toujours dans mon esprit. J’expliquai ce phénomène par ma sensibilité elfique.

Par un matin, j'aperçus finalement une barque sur la plage, elle n'était pourtant pas là il y a quelques mois. Arquant un sourcil, j'allai vérifier par moi-même. Quel ne fut pas ma surprise de voir le corps déchiqueté de ce qui semblait avoir été un humain.

Nous ne somme plus seuls Markovo... Soyons prudent. J'ignore ce qui a pu faire ça, mais ce n'est rien de bien humain. Dis-je en tournant sur moi-même.

Je conclu que cela devait être un homme qui s'était égaré, mais une question sommeillait toujours en moi, qu'est-ce qui lui était arrivé? Partageais-je cette îles avec une bête mangeuse d'homme depuis le début sans le savoir, et cela n'avais été que pure chance qu'elle ne me tombe pas dessus? Ou la créature en question était-elle sur ce même bateau et les choses avaient mal tournés? J'entrepris donc de trouver moi-même la réponse avec le consentement de Markovo. Après tout, je n'arriverais sûrement pas à fermer l’œil avec cette chose dans les parages. C'est à la tomber de la nuit que je découvris enfin le responsable, ou plutôt les responsables. Ils semblaient pourtant humains, mais la vision que j'avais en était tout autre. Ils étaient en train de dévorer un oiseau en le déchiquetant avec leurs ongles, insérant leurs dents dans la chair froide comme de vrai animaux. Le fait qu'ils le mangent froid n'était pas un problème pour moi, mais leur façon de se ruer sur la bête et de la mettre en pièce était tout simplement écœurante. Ils avaient le visage recouverts de sang, et ils semblaient même s'en procurer une joie. Ce fut l'odeur des autres cadavres qui gisait sur le sol qui me dégoûta le plus. Ils devaient être là depuis des semaines! Je sentis la nausée monter en moi comme une flèche alors que je partis me vomir les tripes plus loin.

Tout va bien Selenge? Me demandait Markovo ne venant me rejoindre.

Je mis un moment à lui répondre, trop occupée à perdre mon petit déjeuner.

Oui... ça va. Ils sont pire que des animaux.... À tu sentis la même chose que moi? Lui demandais-je soucieux de savoir si ce n'était pas l'odeur infecte qui m'avait fait halluciner.

Effectivement, je n'avais pas rêvée, ses trois êtres étranges avaient bel et bien un potentiel magique de surcroît! C'est alors que malgré leurs manières très peu condescendantes, je réalisa finalement leur potentiel. Il ne me restais désormais qu'à savoir s'ils pouvaient être docile où non. Alors, j'attendis pendant plusieurs semaines, étudiant leur façon de faire, et surtout, essayant de dénicher la bonne faille pour les faire venir à moi. Ce ne fut pas bien difficile tout compte fait. Dès qu'ils se sont mit à manquer de nourriture, les batailles éclataient déjà entre-eux. Alors que la jeune femme s'éloignait des deux rivaux, je vis enfin mon opportunité d'approche, je les tenais cette fois! Je mis un temps fou à les amadouer, mais tant que je les nourrissaient, ils restaient au près de moi. Bientôt, je leur parla enfin d'Irianeth et je leur proposa un marché. En échange de leurs talents, plus jamais ils n'auraient faim. Le plus grand d'entre les trois ne se fit pas prier pour accepter et les autres suivirent le lot. Je sentais la réticence de la jeune femme, mais il semblerait que sont point faible soit ses deux hommes. Dès qu'ils feraient quelque chose, elle les suivrait.

C'était maintenant l'heure... Je ramènerais finalement ses trois éléments à la maison.

~~

Après mon appel, à mon cher prince, cela ne prit que deux jours avant que l'ont aperçoivent les bateaux de l'Empire au loin sur les flots. Je me releva de sur le rocher, souriant de toutes mes dents. Je ne peux expliquer la sensation de joie qui m'envahis à cette vue enfin familière. Me tournant vers les trois '' loups '', car c'est ainsi que les baptisa finalement, je leur accorda un léger discourt.

J'espère que vous serez en mesure de vous tenir convenablement face à notre prince. Je ne tolérerais aucun divergence, c'est comprit? Lui dis-je en guise d'avertissement, sur un ton qui ne voulait la réplique.

Nous primes alors le cape vers ma chère terre adorer, Irianeth.

~~

Le voyage ce fit sans contre-temps, enfin, excepté le fait que mes chers loups ont dévorés l'un des tanieths... Je du user bien malgré moi de mon influence pour ne pas qu'on les jette par dessus bord. Je les avais avertis.. Mais ils étaient trop précieux pour que je puisse me résoudre à avoir fais tout ce travail pour rien. Et après tout, je n'allais tout de même pas rentrer les mains vide devant mon prince. Une fois sur ma terre, je demanda alors une audience immédiate au prince. Évidemment, je n'avais pas mentionnée mes '' cadeaux '' à celui-ci, désirant lui en faire la surprise.

N'oubliez pas de bien vous tenir... Soupirais-je enfin.

Sur la plage, inhumant l'air et les odeurs, j'attendais donc que le prince daigne enfin ce montrer. C'est alors qu'un Tanieths qui avait fait voyage avec nous daigna m'informer que notre cher prince n'était pas sur nos terres. Je devrais donc attendre son retour, mais en attendant, qu'allais-je faire de ses trois clébards? Certes, je ne pouvais prendre le risque de les amener dans la forteresse et qu'ils causent une fois de plus la mort d'un de mes semblables. Je parcourra donc les rochers de galets avec eux, pour finalement tomber sur une petite grotte près de la plage, une tanière parfaite pour ses animaux. Après avoir mis quelque tissus trouvé ici et là, je leur fis donc un abri convenable et ainsi, ils ne dérangeraient personne.

Tous les matins, je leur apportais des carcasses d'animaux, tenant ainsi ma promesse, mais je ne peux nier que l'attente du prince se faisait ressentir en moi. Quelques temps après, certains des serviteurs parlaient de la mort du prince. Cette idée me glaçait le sang, comment était-ce possible? Non! Je ne pouvais concevoir une telle hypothèse! Des rumeurs qui finalement, ont eux lui d'être. Les bateaux revenus, le prince ne se trouvait pas parmi les soldats. Une rage s'en pareille m'habitais alors que je ne pouvais faire autrement que de voir la vérité en face. Nagare était beaucoup trop important pour qu'il perdre la vie aussi bêtement. Mon cœur était brisé, mais alors qu'allais-je faire des loups? Je détestais devoir jouer les nounous avec eux. D'autant plus qu'ils devenaient quelque peu gênant à ce balader complètement nu sur la plage. Je du faire une crise pour qu'ils daignent enfin mettre des vêtements!

Juste ciel! Est-ce si compliqué que de s'habiller?! Hurlais-je finalement.

Leurs rires se fient entendre, dans la grotte, alors qu'un profond soupire de découragement perça ceux-ci. Regardant le sol exaspéré, un Tanieth arriva enfin m'annoncer que l'un des bateaux arrivait et que, le prince était bien en vie! Un sourire charmant dessina mes lèvres alors qu'une joie m'envahis.

Mais alors, qu'attend-tu triple idiot?! Annonce-lui que j'ai quelque chose pour lui, et fais le de vive voix! Répondis-je au Tanieth en question.

Celui-ci prit les jambes à son coup avant de détallé dans les rochers. Pendant ce temps, j'attendais patiemment près de la tanière alors que les loups essayaient de s'habiller. C'est à croire qu'il n'avait jamais mit de vêtement de leur vie...

Sujet: Re: Enfin au bercail. [Pv Nagare] Mar 27 Sep 2011 - 17:47

Trop de choses, beaucoup trop de choses se sont produites, plus qu’il devrait le supporter. Cette mission, il ne l’avait pas mal sentie, même si c’était sa première véritable mission plus ou moins importante pour sa patrie. Elle était terminée officiellement, mais il y eut quelques complications lors de cette bataille, dont un moment d’inattention qui avait failli lui coûter la vie. Ce moment précis était un de ces maillons de la chaîne qui s’était éclairé à ses yeux, un enchaînement de vérité qui ne cessait de prendre de l’importance au fond de lui, de le briser, lui tordre le cou… Nagare souffrait énormément. Déjà de cet affront qu’on lui avait fait : l’abandonner à Diamant dans ces réserves en flammes qui s’écroulaient sur eux. Heureusement encore en vie, le prince dût une nouvelle fois supporter l’une de ces vérités révélées, celle-ci devait être la plus grande en fait. De toutes les révélations, on pouvait dire que c’était celle qu’il avait retenu le plus, au point qu’il se mit à changer, à se métamorphoser. Non, ce n’étaient pas les bons mots : il s’éveillait enfin. Le prince qu’on connaissait d’habitude était un être froid et implacable, un homme dont les sentiments n’avaient pas lieu d’être pour accomplir sa vengeance, tous les moyens étaient bons à prendre tant que la fin les justifiait. Cependant, cette fois, ce désir vengeur commençait à le ronger à sang : d’un guerrier masquant sa rage de vaincre par un masque impassible, il était passé à un noble colérique, désagréable, haineux. Toute cette colère qu’il avait accumulée durant ces longues années finit par prendre possession de son corps, à lui faire dévoiler enfin son véritable visage, sa véritable nature, l’homme qu’il était avant s’en rapprochait terriblement. Nagare avait fait l’erreur de cadenasser sa personnalité, d’arguer sur le fait qu’il avait changé et qu’il ne serait plus l’humain qu’il était maintenant qu’il était tanieth… Croire que le prince était un homme aussi glacé qu’un iceberg prouvait qu’on le connaissait très mal : c’est un hybride sadique, irritable, manipulateur, à la limite de la folie pure et dure, tout ce dont il était avant de s’être fait ridiculement berné par les écrits d’un ancêtre symbolique. Nagare ne devait plus se reposer sur les lauriers des autres, mais sur le sien exclusivement.

Complètement conscient que ce brusque virage en étonnera plus d’un et rameutera les plus curieux, le prince allait faire la sourde oreille pendant quelques temps, juste de quoi faire le point dans son coin sans l’intervention de personne. Ayant marre de l’air putride d’Enkidiev, il avait réussi à rejoindre une flotte tanieth sur la côte qui ramena le noble guerrier jusqu’à ses terres. Sa prétendue mort n’aura duré que quelques jours, il n’avait très franchement pas compté combien de temps il était resté coincé là-bas, par contre il savait qu’il y était resté assez longtemps à son goût. Le nouveau Nagare, si on peut dire, n’avait pas changé uniquement au niveau psychologique, son physique se montrait être drôlement différent également. Bon, pour le moment, il portait des vêtements typiquement enkievs vu que ceux qu’il portait à Diamant ont été réduit en cendres ou endommagés. Il allait devoir se faire livrer une nouvelle armure et fouiller sa garde-robe à la recherche d’une tenue plus dans les tons tanieths, faut dire que cela ne l’enchantait vraiment pas : il se serait volontairement promener nu s’il n’était pas aussi pudique. Enfin, il avait encore un honneur à ne pas ternir, mieux vaut rester fidèle au poste, juste avec quelques nerfs sensibles en prime. Sinon, outre les vêtements, il s’est coupé les cheveux un peu plus courts, ses mèches lui arrivant à peine aux épaules à présent, juste celles près de ses oreilles étaient un peu plus longues, toujours cette petite tresse au milieu du visage également ; pour quelle raison, disons que cela lui donnait un air beaucoup plus guerrier et qu’il se vantait davantage d’être un chef de guerre qu’un prince. Aussi, on peut remarquer que sa peau a aussi bronzé, ça c’est parce qu’il a mal entrepris son itinéraire et qu’il s’était retrouvé à supporter les rayons ardents du soleil en plein dans le Désert. Vraiment pas pratique, il fallait l’avouer, au moins il n’en est pas mort vu qu’il se rafraîchissait en rassemblant quelques brises de vent. En restant sur sa peau, on peut aussi discerner quelques balafres au niveau de son visage, et ses autres cicatrices sur la totalité de son corps semblent s’être rouvertes avant qu’on ne les guérisse partiellement ; néanmoins, les cicatrices apparentes sur Nagare, ce n’était pas nouveau. A part cela, rien d’autre de remarquable si ce n’est qu’il a dû se procurer une nouvelle épée pour remplacer celle qu’il a cassée durant la bataille à Diamant. Bien sûr qu’il aurait pu attendre de rentrer à Irianeth pour en demander une au forgeron impérial, mais il voulait absolument retourner dans cette boutique d’armes sophistiquées qu’il avait fréquenté auparavant, c’est de là qu’il avait tiré ses armes actuelles d’ailleurs. Il ne fut pas déçu de son "prêt", c’était une épée entièrement d’ivoire, l’intégralité était forgé dans ce matériau, faisant donc apparaître une arme immaculée de blanc de fond en comble. Et c’était une arme originale vu que la fusée de l’épée était filetée de telle façon à ne jamais pouvoir la manipuler avec une main : peu importe comment on la saisissait, l’épée s’échappera des mains de son propriétaire en glissant entre ses doigts. Pas pratique pour un guerrier, mais pour un combattant comme Nagare c’était parfait : il manipulait ses armes que par télékinésie, donc plus personne pouvait le désarmer à présent. Comme dit plus haut, c’était vraiment un nouveau Nagare qui faisait son apparition, même si la majorité ne comprendra pas qu’il a toujours été ainsi.

Droit comme un piquet sur le pont, le prince scrutait l’horizon océanique, il avait une certaine hâte à respirer l’air typique d’Irianeth, d’être réchauffé par les températures volcaniques, de rentrer enfin au bercail quoi ! Faut dire qu’il était surtout pressé de faire taire les rumeurs sur sa disparition ou sur sa mort, les ayant entendu de la part des tanieths sur la côte lorsqu’il y avait montré le bout de son nez. Jamais il ne mourra aussi piteusement, ce n’était vraiment pas à son image, puis trop de motivations le faisaient bouillir pour qu’il se fasse refroidir par une lame. Ce qui énervait Nagare en fait, c’est d’avoir été l’un des retardataires pour rentrer de la mission, n’ayant pas été le seul à traîner sur Enkidiev apparemment. C’était le chef de cette armée quand même, c’était indigne de lui d’avoir essuyé une aussi cuisante défaite, sans parler que c’était une occasion de faire ses preuves dont il est complètement passé à côté. Autant son titre de chef d’armée que celui de prince en pâtiraient certainement, pourtant il ne sera laissera pas faire aussi facilement, ce n’était pas l’avis du peuple ou les directives du gouvernement qui le feront flancher, il n’en était pas question. Anxieux tout de même à l’image qu’on aurait de lui à son retour, il resta calme en retenant son impatience de fouler de nouveaux les terres noires. Lorsque ce fut chose faîte, il aperçut des tanieths sur les quais se mettre à s’agiter au retour du prince, à croire que sa soudaine apparition en étonnait plus d’un. Que ce soit de la joie ou du désespoir, Nagare s’en contrefichait, il descendit juste du bateau sans un mot, accélérant le pas en direction de la forteresse, ignorant les commentaires des passants sur son chemin. Cela se voyait vraiment qu’il était sur les nerfs, personne n’osa l’arrêter dans sa course, sauf à un moment où un dignitaire posa sa main griffus sur l’épaule du prince pour demander des explications concernant cet évènement : Nagare avait réagi violemment en le repoussant avec force tout en grognant son exaspération, au point de se mettre à intimider de plus en plus son entourage. Sans attendre une nouvelle seconde, il reprit sa marche jusqu’au château où il se fit de nouveau emporté par une vague de messagers et autres seigneurs voulant prendre de ses nouvelles ou de l’informer que tels ou tels personnes souhaitent le voir en privé… Le prince se mit hausser le ton, une tonalité que de rares personnes connaissaient de se part, cela eut bien l’effet de tous les faire taire.

" Je ne veux voir personne ! Ni ma famille, amis, soldats et que sais-je encore ! Le premier qui déroge à ce désir se retrouvera pieds et mains liés dans la fosse aux dragons, c’est assez clair comme cela ?

demanda le prince dans ce silence pesant sans attendre de véritable réponse, il leur tonna de le laisser passer avant de se rendre jusqu’à son alvéole, mobilisant deux gardes devant sa chambre.

Chassez tous ceux qui voudront entrer : si je veux les voir, je ferai moi-même le déplacement.

il s’avisa de leur longue lance et ne se retint pas de rajouter une petite condition.

Empalez-les si nécessaire. "

avec un ton si méconnaissable de la part du prince que les tanieths en eurent froid à la carapace.

En tout cas, ils obéirent à la lettre à cet ordre, plusieurs personnes n’ayant pas été présents lors de son petit discours de tout à l’heure eurent l’audace de venir le voir. Les gardes à la porte leur demandèrent de partir à chaque fois, les menaçant de mort parfois si la politesse ne servait à rien selon certains cas. De son côté, Nagare écoutait toutes ces conversations qui défilaient devant son alvéole, même s’il ne retenu aucunement les noms de ceux qui souhaitaient le voir pour le moment ; s’il irait voir quelqu’un ce soir, ce sera sa famille et personne d’autre. Mais pour le moment, il ne voulait pas être dérangé, il voulait juste être dans son coin, tranquille, pour se calmer et assimiler tout ce qui s’était passé sur Enkidiev. Vu qu’il y avait beaucoup d’informations à étudier, le prince finit par râler en se levant de son lit où il s’était couché sur le dos en croisant ses mains derrière son crâne. Passant devant le miroir, il se mit à regarder son image… Jusqu’au moment où cette image se montra comme étant son apparence quand il était encore un jeune louveteau. Nagare eut le réflexe de frapper le verre, le brisant entre ses doigts qui se mirent à saigner. Cela lui rappela qu’il portait toujours des vêtements enkievs et que ça n’a pas dû passer inaperçu aux yeux du peuple. Arrachant ses vêtements sans gêne, il les jeta sauvagement par la fenêtre avant d’enfiler une tenue aussi noble en apparence mais ayant des caractéristiques guerrières. En effet, elle ressemblait trait pour trait à ses vêtements habituels, sauf que le long manteau aux manches courtes, ayant des tons dans le rouge, le noir et le doré, possédait des plaques de métal au niveau des épaules, servant d’épaulières sur cette veste ; sa tunique noire à longues manches en-dessous est similaire sauf qu’elle était elle aussi composé de plaques de métal mais sur la totalité du vêtement, les dîtes plaques ressemblant étrangement à des écailles de dragon tel son armure avant, le pantalon qui suit derrière reste noir intégral et sans autre modification apparente ; finalement, les bottes restent rouges serties des mêmes plaques citées plus haut, sa ceinture rougeâtre aussi avec le fourreau raccordé et enfin un ajout minime : il porte à présent des gants serrés en cuir rouge recouvrant la totalité de ses mains, ils servent juste à ce qu’il ne se coupe plus trop avec ses lames discrètes insérées dans ses brassards en cuir noir recouvrant une partie de sa tunique noire ; finalement, on peut apercevoir au niveau de son cou un début de collier dont le motif qu'il laissait pendre semblait enfoui dans les vêtements du prince, personne ne pouvait savoir pour le moment ce que ce pendentif signifiait mais pour ce qui était sûr c'est que pour son porteur il avait une grande valeur. Nagare avait toujours l’air aussi noble avec ces vêtements traditionnels, sauf qu’il paraissait également plus guerrier avec toutes les protections y étant rajoutées, montrant qu’il était aussi bien dans la cour impériale que dans l’armée…

Satisfait de son nouveau look, le prince entendit de nouveau un messager arrivant aux portes, rapportant cette fois qu’un soldat voulait converser avec l’héritier ; et pas n’importe quel soldat, c’était Selenge en personne. Entendre ce nom lui rappela en effet que, un jour ou deux avant de partir à Diamant, il avait reçu un message de détresse de sa part ; il la croyait morte depuis le piège de l’île des hommes-lézards, une perte qui l’avait tout de même chagriné vu qu’elle était son alliée de poids face aux autres conquérants au trône. S’il y avait bien une personne qui ne le blâmerait pas pour ce qui lui était arrivé sur Enkidiev, c’était toute désigner cette femme. Pour une fois, il voulait voir quelqu’un d’autre que sa famille alors qu’il était en pleine crise, et puis en même temps, il comptait bien prendre des nouvelles de Selenge. Décidé à procéder ainsi, Nagare sortit de l’alvéole et informa le messager qu’il s’y rendait immédiatement et qu’il pouvait disposer ; quant aux gardes, il leur ordonna de continuer à chasser les intrus en leur faisant toujours croire que le prince se trouvait encore dans l’alvéole, ça permettra d’éviter les irruptions pendant qu’il discutait avec son alliée militaire et politique. Ceci fait, le prince se téléporta près des quais et se mit à rechercher cette grotte où elle se situait en ce moment même. Il finit par la localiser et s’approcha d’un pas rapide en sa direction. Nagare se sentit un peu nostalgique de retrouver Selenge dans un tel endroit, se remémorant de leur première rencontre où il ne voyait en elle qu’une femme intelligente à exploiter pour parvenir à ses fins. Aujourd’hui, il ne pouvait tout simplement plus manipuler quelqu’un sans être franc avec lui, leur relation risquait d’être fortement différente de la dernière fois, surtout suite à la métamorphose du prince et le retour du soldat depuis ces cinq dernières années. N’étant plus vraiment impassible, Nagare fit davantage plus attention aux détails frappants, et la première chose qu’il remarqua était la tenue beaucoup moins légère de la jeune femme : la dernière fois, il la remarquait pas cette caractéristique mais n’en était pas touché pour autant ; maintenant c’était un peu plus différent. Cette tunique noire complète qui recouvrait chaque partie de son corps empêchait à l’héritier d’admirer la silhouette de l’elfe-hybride, à croire que sa petite mésaventure à Enkidiev l’avait rendu plus sensible sur ce domaine-ci. Par contre, malgré son retour plutôt inattendu, et le fait que Nagare était encore sur les nerfs, il ne se gêna pas pour montrer qu’il n’était pas d’humeur et qu’il pouvait faire preuve de sarcasmes pendant ces moments-là ; cela ne voulait pas dire qu’il l’attaquait pour autant, c’était juste qu’elle allait devoir se faire à la véritable personnalité de son prince.

" Je ne savais pas que je pouvais voir les morts… Ou alors il y eut désertion puis retour contre toute attente au bout de tant d’années ?

lâcha le prince plutôt sèchement en s’arrêtant à quelques pas de la jeune femme, croisant les bras face à elle tout en fronçant les sourcils comme à son habitude.

Je crois que tu me dois des explications, Selenge. "

finit-il par dire en attendant une réponse convaincante sur-le-champ, il fut toutefois légèrement distrait par des présences inconnues au fond de la grotte où ils s’étaient postés à l’entrée ; il ne s’en fit pas toute une histoire cependant, attirant toute son attention sur la guerrière qu’il se trouvait devant lui dont il n’avoua pas pour le moment être content de la revoir même si cette pensée resta fortement gravée dans son esprit.

Sujet: Re: Enfin au bercail. [Pv Nagare] Mar 4 Oct 2011 - 15:41

Debout devant la porte de la grotte, je soupirais de plus belle devant le comportement de ses trois loups. Finalement, les ramenez ici n'avait peut-être pas été une bonne idée. Après tout, avec la mort du prince, ils devenaient maintenant inutile. Je n'allais tout de même pas les offrir à notre Empereur quand même! Il ne méritait pas un tel cadeau de ma part. Soucieuse, quel ne fut pas mon soulagement en apprenant que mon prince était bel et bien en vie. Enfin, je n'avais pas perdu mon temps, après tout. Après l'avoir fait cueillir, j'essayais de mon mieux à rendre les trois clébards présentable, chose qui n'était pas des plus facile vu leur attitude un peu trop animal à mon avis. Même Markovo semblait avoir plus d'humanité que ses humains. Quoiqu'il en soit, toujours bien poster devant la grotte, à gueuler par moment, mon prince arriva finalement. Je tourna la tête dans sa direction et on expression avait changé, étrangement, je ne reconnaissais pas ce regard, ni même l'armure qu'il portait. Suite à mon départ, j'avais entendu des rumeurs concernant le fait qu'il était maintenant notre chef d'armée, chose qui m'avais redonné espoir à mes intentions. Mais le voir ainsi sous mes yeux, et non en simple parole créait en moi une joie que je n'avais pas ressentis depuis longtemps. Un léger sourire apparu alors sur mes lèvres, alors que je le dévisageais de la tête au pied. Arquant alors un sourcil, je remarqua une seconde fois son expression plutôt grave sur le visage, Que c'était-il dont passé lors de la mission? Ou plutôt, durant ces années pour qu'il devienne ainsi? Visiblement, il n'était plus le même homme. La même rage, la même colère perlait dans ses yeux, celle-là même que j'avais éprouvée tant d'années. En lui, je me revoyais avant, celle qui n'était plus. Ainsi dont les rôles s'étaient inversé, il était devenu le dur sans faille alors que moi, je me voyais plus distante et froide. Étrange comment le temps faisait les choses non? Après mon examen, je lui fis finalement une révérence comme jadis, bien que chef d'armée, il était toujours le prince après tout, quelle idiote j'aurais été de ne pas lui en faire le respect.

-

Je ne savais pas que je pouvais voir les morts… Ou alors il y eut désertion puis retour contre toute attente au bout de tant d’années ? Je crois que tu me dois des explications, Selenge.

Me lança-t-il finalement sur un ton plutôt sèche.

Autrefois, j'aurais été offensé par ces manières, mais aujourd'hui, il semblait que cela me fis ni chaud ni froid. Je resta de glace devant cette phrase alors que pourtant, un sourire éclatant se dessina sur mon visage. Je fronça simplement les sourcils un moment avant de tourner la tête vers la plage au loin.

-

Désertion... Vous me voyez là bien désolée que vous ayez pensé une telle chose mon prince. Je dirais plutôt... Un investissement à long terme.

Je marqua alors une pause, tout en baissant les yeux vers le sol.

Il est vrai que le dernier combat sur l'île des lézards ne s'est pas tout à fait déroulé comme je l'aurais espérée, mais peu importe maintenant, j'ai appris de mes erreurs passé.

Mon regard se tourna finalement vers la grotte, alors que je sentais les loups quelque peu nerveux après avoir entendu la voix du prince. S'il Nagare arrivait à leur faire peur un tant soit peu, peut-être seraient-ils un peu plus docile qu'à l'heure actuel!

-

Mais vous savez mon prince... Rien n'arrive jamais sans raison. Et, mon destin semblait tracé sur la route d'un présent pour vous.

Un autre sourire apparu alors que mes yeux se posèrent droit sur l'entré.

Il est temps...

Des ricanements se firent alors entendre dans la fissure sombre, je tourna les yeux vers Nagare, maintenant plus certaine que c'était en fait une bonne idée de ramener ces... choses. Alors que trois ombres se dessinaient une après l'autre dans le cadrage, un léger soupire perça mes lèvres. J'espère au moins qu'ils seront en mesure de bien se tenir pour une fois.

Sujet: Re: Enfin au bercail. [Pv Nagare] Mar 4 Oct 2011 - 16:08

Il n'y a pas de hasard, seulement des circonstances douteuses.
Los - Rammstein

Voilà les seuls mots que les loups attendaient, bien tapissés dans l'ombre de leur taverne. Ils avaient essayés tant bien que mal à enfiler les morceaux de tissus que l'elfe-hybride leur avait lancée, mais enfin, ils n'en voyaient tout simplement pas la nécessité. Selon eux, ils étaient très bien comme ils étaient sans devoir changer quoique se soit sur leurs manières de faire les choses, mais bon '' maîtresse '' avait parlée! D'un air boudeur, ils avaient du se plier à sa volonté. Également, le regard irréprochable de Memphiste avait rapidement fait taire les deux autres. Si c'était ce qu'ils souhaitaient pour que les loups n'aient plus jamais faim et soif, ils n'avaient pas trop le choix non plus!

ARRRGGG! Mais comment ça se met ça? C'est la tête ou la manche?! Vraiment, c'est complètement ridicule! À quoi bon mettre des vêtements?

Cria alors László en retournant le vêtement dans tous les sens possible.

Derrière lui, Cyra rigolais devant les bouffonneries de ce dernier. C'est seulement lorsqu'elle croisa le regard sérieux de Memphiste qu'elle ravala de son mieux son fou rire.

J'ignorais que le sevrage de la civilisation créait en toi des pertes de mémoire...

Dit-il sérieusement en croisant les bras sur sa poitrine.

Cyra, ne l'encourage pas, le prince va bientôt arriver, et j'espère que tu finiras par t'habiller également!

Son ton ne portait pas à la réponse, bien que László ne plus évidement pas s'en empêcher.

Habille-la si tu veux, moi je la préfère nettement mieux au naturel!

Affirma-t-il en faisant un clin d’œil à sa belle Cyra, qui sur le champs, éclata de rire une seconde fois.

C'est alors que Memphiste allait une fois de plus sauter à la gorge de Lászléo que l'elfe-hybride leur dit enfin de se montrer. La femelle et le jeune étourdit rirent un moment, pas encore près évidemment, mais le regard insistant du plus grand fit enfin son effet. Se dépêchant comme ils le pouvaient, ils finirent enfin par sortir, tous côte à côte de la grotte. Le soleil les aveuglèrent un temps, alors qu'ils plissèrent les yeux pour voir le prince. Comme si ce n'était pas prévisible, Memphiste du baisser la tête un temps soit peu pour croiser le regard du prince. László se dressa droit et fier devant lui, comme s'il cherchait à l’impressionner alors que Cyra elle, se cacha légèrement derrière le bras du géant intimider par les yeux rouge sang de l'être qui se présentait devant eux.

C'est un honneur prince Nagare d'Irianeth.

Fit Memphiste en exécutant une brève révérence comme l'elfe lui avait montrer.

Ouais bon.. Parle pour toi, j'ai pas trop eu le choix moi...

Laissa alors tomber László, celui qui aurait du apprendre depuis longtemps à ce là fermer.

Cyra mit ses deux mains sur sa bouche, outré par ce que Lász avait échapper encore une fois. Sans compter le regard noir que le géant lui lançait déjà. L'elfe-hybride , elle, semblait très en colère contre lui. Cyra se jetta finalement à genoux devant le prince en baissant la tête sur le sol, tout comme les Jadois le faisait jadis devant l'Empereur.

Pardonnez-le mon prince... Il est jeune et...

Jeune et imbécile!

Renchérit Memphiste en faisait filer sa main derrière la tête de László, qui reçut un violent coup de sa part.

Sur le sol, après avoir perdu l'équilibre, Cyra se jeta au près de lui pour voir s'il n'était pas blessé. Regardant le prince tous les trois, Memphiste cherchait d'avantage l'attention de la Tanieth, désolé de la situation actuel. Évidemment, il ne fallait pas trop s'attendre à des miracles avec László... Le cher jeune homme se releva enfin, lança un regard noir au plus grand. Il n'en fallu de peu pour qu'il ne saute pas à la gorge de celui-ci, mais la main insistante de la louve sur son bras l'en dissuada. Après tout, le prince n'allait sûrement pas hésiter à lui trancher la tête s'il ne répondait pas à ses exigences. Prenant un bonne respiration, il chercha les regards de la jeune femme, histoire de ne plus pensée à autre chose qu'à elle, enfin, pour le moment seulement. Il s'était bien promit de le faire regretter à Memphiste dès que le prince quitterait l'endroit. Cyra le fixa un moment avant d'aller déposer un baiser sur le front de se dernier, histoire de le consoler. Bien sur, Lász n'avait pas vraiment eu mal, mais que ne ferait-il pas pour avoir l'attention de la belle? Alors que ses lèvres touchèrent son front, il fit un petit clin d’œil à Memphiste, qui lui serra des dents pendant un moment. Et ça y est... La guerre était de retour entre les deux loups.

Sujet: Re: Enfin au bercail. [Pv Nagare] Dim 9 Oct 2011 - 15:12

Du réconfort, c’est à peu près ce qu’il recherchait en ce moment. D’habitude il ne se serait présenté à aucun soldat ou même proche ami suite à tout ce qui venait de lui tomber sur la tête, mais même là il ne pouvait pas regarder sa famille en face. Nagare se sentait sale, déshonoré, comme s’il était reparti à zéro et qu’il devait reprendre ce parcours du combattant ne demandant aucune erreur… Non, c’était impossible à concevoir, il devait rester au même stade, c’était déjà un exploit qu’il était arrivé aussi haut. Ce ne pouvait pas être la guerre qui le ferait basculer de son piédestal, par contre les autres problèmes persistaient. C’est de là qu’est rentrée en jeu Selenge il y a cinq ans. Ne faisant d’habitude confiance qu’aux membres de sa famille, Nagare s’était laissé approcher par cette jeune femme qui était soldat, n’étant pas vraiment sociable avec les membres de l’armée noire dont il vouait une certaine admiration pour leur force à l’époque. Ce qui l’avait étonné d’abord, c’est qu’elle était au courant des évènements dans la forteresse, surtout du complot de la sorcière concernant le trône, faisant de Nagare un concurrent, puis aussi Selenge s’était vouée corps et âme à vouloir protéger le prince en engageant des personnes extérieures pour l’épauler et espionner les adversaires : passant des soldats aux dragons, un véritable complot naissant se mettait en place sans que le prince ne s’en soucie. Devant tout cet amas bordélique qui germait sous ses yeux, Nagare dû capituler à la demande de la jeune femme concernant leur alliance, ayant pour ennemis communs les rebelles à l’ascension du prince sur le trône. Il devait avouer qu’il ne voyait en elle qu’un pion voulant se vendre à son profit, devenir une pièce de ce puzzle que le prince tentait de reconstituer pour s’emparer de toutes les chances concernant son héritage impérial. Du coup, sa soudaine disparition ou mort sur l’île des hommes-lézards ne l’avait pas si ému que cela, même s’il se retrouvait en infériorité numérique face à ses adversaires, quoique mieux placé hiérarchiquement qu’eux…

Mais maintenant, les circonstances ont radicalement changé depuis ces cinq dernières années, surtout suite à cette mission à Diamant. Revoir un visage familier après tant de temps lui procurait une certaine joie, il en avait horriblement besoin après tout ce qui venait de lui arriver, même s’il ne le montrait pas bien évidemment. En tout cas, s’il l’avait pu, il n’aurait pas parlé ainsi à Selenge, il ne montrait vraiment pas que son retour lui procurait un réel plaisir ainsi que du soulagement, il n’aura plus trop à se préoccuper de ses ennemis politiques, si elle souhaite reprendre du service bien sûr. Apparemment, c’était le cas vu qu’elle paraissait toujours aussi respectueuse envers lui en s’inclinant dignement, un geste dont il ne se préoccupait que peu d’habitude mais qui le satisfaisait toutefois. Ce qui l’étonnait tout de même, c’était ce sourire omniprésent sur les lèvres de la jeune femme, un sourire qu’il n’eut que de rares occasions à avoir pu observer et admirer, ce devait être normal qu’elle était si souriante : c’était son retour, ils se revoyaient enfin après tant d’années, bref un moment assez joyeux, restant tendu avec la mauvaise mine du prince. Les propos de l’hybride semblaient plutôt flous aux oreilles de Nagare, même s’il comprenait que tout avait commencé depuis la mission des hommes-lézards… C’était après tout depuis cette mission qu’il n’avait plus jamais entendu parler d’elle. Qu’elle sous-entend avoir appris de ses erreurs laissait pantois le prince qui, lui aussi, venait à peine d’en faire les frais, à croire qu’on en apprenait tous les jours, d’où leur soudain changement de personnalité sans doute. Ce qui était plutôt humoristique vu que c’était comme s’ils avaient échangé leur caractère, l’un passant à l’affreux colérique et l’autre à la froideur d’un iceberg. Il se serait même mis à commenter ces fameuses erreurs passées si elle n’avait pas cité le fait qu’elle ne revenait pas les mains vides : apparemment, Selenge avait un présent à offrir à son supérieur. Sa curiosité touchée, Nagare resta silencieux en se demandant ce qu’elle voulait lui donner, comprenant soudainement que son fameux cadeau sortait de la pénombre de la grotte juste derrière eux.

A ce moment-là, trois nouveaux inconnus entraient en jeu. Avant même que leur silhouette soient à peine visibles, le prince sentait déjà qu’ils avaient du potentiel magique en eux, et assez puissant au passage. Les trois personnes se tenaient si près l’une de l’autre que Nagare pensait qu’une seule personne s’approchait d’eux, mais cette impression fut totalement erronée : c’étaient effectivement trois humains dont Selenge attendait la venue. Ils étaient radicalement différents les uns des autres aux yeux de l’héritier : ils n’avaient pas la même taille, pas les cheveux, ni yeux, même leurs regards faisaient ressortir des caractères totalement opposés, c’était en quelque sorte difficile de croire que les trois étaient inséparables. Sans pouvoir opérer à un examen approfondi, le plus grand des trois et plus vieux fit une révérence au prince, le second homme visiblement plus jeune se mit à se plaindre. La seule femme du groupe fut outrée par ce soudain commentaire, le géant exaspéré tandis que Selenge et Nagare ne cachèrent pas leur colère, le prince se mettant soudainement à serrer ses poings gantés et à grincer des dents tout en fronçant des sourcils. A peine qu’il fit un pas en avant pour lui donner une bonne correction suite à cet affront, la jeune femme se courba devant lui, lui suppliant de le pardonner de sa bêtise, et le géant se chargea finalement de ce que le prince désirait en ce moment en donnant une tape derrière la tête du borné. Devant tout ce cirque, surtout lorsque la femelle réconfortait le jeune effronté et que ce dernier se mit à narguer le plus grand qui s’énerva, Nagare ne savait vraiment plus où donner de la tête. Il y a quelques jours, il aurait juste émis un rappel à l’ordre sur un ton semi-énervé, mais maintenant c’étaient plus ses poings qui allaient faire comprendre à ceux qui lui manquent de respect ô combien il déteste qu’on le prenne de haut ; des coups sont toujours plus efficaces et parlants que des mots après tout. Il accorda un regard agacé à Selenge avant de faire craquer ses vertèbres cervicales tout en se tournant vers les trois, usant de ses dons télékinétiques pour les obliger à se lever et à s’aligner tous les trois en ligne, tels de vrais soldats ; Nagare n’avait même pas eu à trop se concentrer pour utiliser son pouvoir sur eux, sa petite mésaventure à Enkidiev lui avait apporté certains nouveaux "avantages", une petite poussée de puissance si on veut. Puis, il faut un moment d’inattention des trois pour que le prince puisse user de ses dons sans qu’ils puissent riposter, toute façon il n’avait eu qu’à bouger les deux plus jeunes vu que le géant était resté droit et à sa place.

" Taisez-vous tous les trois, et ne bougez plus. "

leur ordonna sévèrement le prince d’un ton à peine calme avant de s’approcher d’eux.

Nagare se décida d’entreprendre un examen visuel, si Selenge lui offrait ces trois-là c’était bien pour que le prince en fasse quelque chose, même s’il commençait à croire que cela se rapprochait plus d’un cadeau empoisonné. Enfin, mieux vaut regarder et juger après, ne se gênant pas de les regarder sous tous les angles possibles ou presque. Il s’approcha d’abord de la jeune femme qui était un peu en retrait derrière son confrère plus âgé, elle était déjà ainsi avant même qu’ils se mettent à le saluer, si on pouvait appeler cela des salutations bien entendu. Sa silhouette et son charmant visage lui rappelait les traits magnifiquement dessinés des jadoises, elle devait être originaire de là-bas ; plutôt petite par rapport au prince, elle possédait une longue chevelure ébène qui s’accordait plus ou moins avec ses yeux pratiquement noircis, elle avait également quelques atouts féminins qui ne passaient pas inaperçus, ce devait être donc monnaie courante que les deux autres lui tournent autour. Nagare capta aussi une certaine crainte d’elle à son égard, l’intimidation au simple regard s’avérait être un atout pour obtenir la loyauté de ses sujets, c’était donc satisfaisant. Passant maintenant au géant, le prince devait avouer détester être regardé de haut, même s’il lui arrivait presque au niveau des yeux, au moins il lui a donné bonne impression tout à l’heure. Beaucoup plus pâle que le prince qui venait de contrées arides, ce grand gaillard devait être originaire d’un royaume plutôt froid, ceux du nord d’Enkidiev peut-être. Ce qui était plutôt comique, c’est qu’il ressemblait beaucoup à son ancienne image : toujours sérieux, froid, une carrure de leader, des cheveux mi-longs blanchâtres même si ses pupilles étaient grisées par contre ; pour tout dire, il lui plaisait bien. Faisant maintenant face au plus jeune, Nagare vit qu’il était légèrement plus grand que cet effronté, voilà de quoi avoir un peu plus d’autorité. Même si ce dernier se tenait fièrement droit, le prince ne se laissa pas impressionner et l’examina aussi minutieusement que les deux autres : largement plus musclé que ses confrères, il paraissait également être jadois vu ses traits caractéristiques, et l’héritier ne l’avait pas remarqué tout à l’heure mais à y regarder de plus près, il semblerait qu’il possédait des couleurs de yeux différentes, l’un étant gris et l’autre brun, cela se voyait à peine toutefois. Pas besoin d’avoir assister à sa petite mise en scène de tout à l’heure pour savoir qu’il semblait être le bouffon de service. Ces trois-là étaient définitivement très différents, qu’est-ce qui les rapprochaient de si près ? A part leurs vêtements dans les tons plutôt sombres et une tendance prononcée pour les bijoux, ils avaient l’air de n’avoir rien en commun. Ayant terminé son petit examen, Nagare fit mine de se retourner avant de coller une droite sur l’une des joues du jeune joueur, pour lui faire payer de lui-même de son étourderie de tout à l’heure. Le rattrapant directement de l’autre main par le col pour éviter qu’il tombe par terre, Nagare le darda de ses yeux rougeâtres en rapprochant un peu son visage du sien.

" La prochaine fois, tu sais ce qui t’attendra.

le relâchant finalement en le bousculant un peu, il retourna aux côtés de Selenge tout en adressant un regard à la femelle du groupe.

Il aura besoin d’un autre bisou magique.

étant maintenant posté près de l’elfe-hybride, Nagare comptait bien savoir à quoi ce "cadeau" lui servirait.

Tu peux m’expliquer ce qu’ils sont, à part être une troupe de bouffons ? Venant de toi, cela ne peut être qu’intéressant. "

demanda le prince à sa collègue en ayant rajouter ce commentaire sincère vu qu’il savait que Selenge lui préparait certainement quelque chose qui pourrait vraiment d’intriguant, voir passionnant.

Sujet: Re: Enfin au bercail. [Pv Nagare] Dim 9 Oct 2011 - 20:11

Bien entendu, je m'attendais à ce genre de questionnement, après tout, je ne pouvais avoir disparu pendant plus de cinq ans sans avoir de bonne raison. Toujours le sourire aux lèvres, je me contenta d'expliquer vaguement les raisons de mon non-retour immédiat aux forces d'Irianeth. Il fallait également avouer que d'apprivoiser ses trois loups n'avait pas été une chose facile et si aisé que cela puisse paraître. Dès de commencement, j'avais obtenu la confiance de la jeune Cyra, mais pour ce qui était de László et Memphiste, cela avait été bien différent. Le grand m'avait vu tout d'abord comme une menace pour sa meute, quoi de plus normal après tout. Me pensant simple charlatant de mes mots, alors que je m'étais dite soldat de l'Empire, il avait tenté à de maintes reprises de me faire partir. Que se soit par l'intimidation ou la violence, seulement, il avait devant lui un adversaire à sa taille qu'il ne pouvait expédier aussi habilement qu'il ne l'aurait cru. Quand à László, je peux prétendre avec certitude que ce fut alors son attirance pour moi qui le décida enfin. Certes, il n'avait jamais obtenu ce qu'il voulait de moi, mais c'était selon moi, une très bonne manipulation pour en faire ce que bon me semble. Le temps avait été long et ardu pour gagner leur confiance, mais chose faite, j'avais été plutôt surprise de leur docilité et également de leur loyauté sans faille. Ainsi dont, ils étaient réellement telles des bêtes perdue dans ce monde inconnu pour eux. Ils avaient vu en moi un nouveau chef, alors que moi, je les voyais d'avantage à la solde du prince Nagare, et cela, depuis le tout début. Ils n'étaient peut-être pas facilement approchable, mais une fois fait, ils devenaient alors les pantins idéals. Enfin, c'était mon avis personnel. Suite aux dires de mon prince, je resta donc immobile un temps, histoire de laisser le temps à ses sauvages d'être enfin prêt. Alors qu'ils sortaient de la fissure, je me tourna vers mon prince, contemplant son expression, qui était pour le moment, quelque peu perplexe. Évidemment, encore une fois, c'était prévisible. N'importe qui au premier coup d’œil aurait réagit de la même façon. Il est vrai que sans approfondir les choses, ils ne semblaient être que de misérable humains sans la moindre intérêt. C'est alors que Memphiste se présenta dans les normes des choses, tel que je lui avais montrée. Un simple regard de fierté perlait dans mon regard argent, alors que je baissa la tête humblement. Enfin, les choses ne s'étaient pas trop mal passé jusqu'à maintenant... C'est ce que je cru alors. Mais un léger détail avait été oublié apparemment, László! Sans gêne, ni respect pour ce que nous avions, et allions faire pour lui, un commentaire des plus désobligeant s’échappa alors de ses lèvres, pourtant, je ne l'avais pas forcer à venir ici. Prétendant alors qu'il n'avait pas eu son mot à dire, il n'avait pas complètement tord. Je dois avouer qu'il avait enfin suivit les autres sans trop le vouloir, mais que serait-il sans les deux autres? Croisant les bras sur ma poitrine, je foudroyais le jeune homme du regard, afin qu'il sache que ce comportement ne serait pas accepté sur cette terre. Comme si cela n'était pas encore une fois prévisible, Cyra tenta tant bien que mal de s'excuser à sa place. Je pencha la tête de côté, pas trop certaine que se soit une bonne idée de sa part. Quoiqu'il en soit, Nagare n'avait pas semblé apprécier non plus, la lueur de colère que je vis alors dans son regard me surprise. Mais que lui était-il arrivé depuis mon départ? Il ne semblait plus du tout être le même homme froid et distant, en qui rien ne paraissait l'affecter. Étrange tout de même comme changement de personnalité. Bien que j'étais moi-même en colère contre le jeune louveteau, l'expression de mon prince semblait avoir changé mon humeur radicalement. Je resta de marbre devant l'étourderie du plus jeune, me contentant d'examiner la scène. C'est alors que Memphiste lui-même se chargea de son confrère, en lui octroyant une violente claque derrière le crane, le pauvre loup s'écroula sur le sol, balancé de ce geste quelque peu inattendu. Un bref soupire passa mes lèvres, alors que bien malgré moi, un sourire gêner apparu sur mon visage violet. Suite à leur gaminerie habituelle entre Memphiste et László, mon prince ne semblait pas avoir de temps à perdre avec ses idioties.

Taisez-vous tous les trois, et ne bougez plus .

D'une simple force magique, il plaça les trois loups en rang, comme de véritable petit soldat. Tous surprit, il ne grognèrent cependant pas devant ce geste. L'examen du prince me fit rire quelque peu, je dois bien avouer la chose. Cette façon qu'il avait de les dévisager semblait tous les mettre mal à l'aise chacun leur tour. Toujours silencieuse dans mon coin, je regardais le spectacle farfelu que se produisait devant moi. J'avais imaginé cette scène bien de fois depuis ma décision de les ramener, mais jamais je n'aurais cru que les choses allaient tourner aussi... Bizarrement. Pour cela, j'étais bien d'accord avec le prince. Ils avaient un certain don pour énerver les gens autour d'eux. Moi-même, je du me retenir à mainte reprise pour ne pas leur tordre le coup quelque fois. Enfin, excepté la jeune Cyra, qui avait toujours aussi peur de tout le monde. Mais ce fut bien entendu, le tour de László qui m'étonna le plus. Mon cher prince semblait déjà avoir une dent contre lui, ce qui était mauvais signe disons-le. Je resta cependant silencieuse malgré tout. S'il n'en voulait pas, certes je serais quelque peu déçu d'avoir fais tout ce travaille et tout ce voyage pour rien, mais quoiqu'il en soit c'était sa propre décision. Le jeune László reçu se qu'il méritait au final, un avertissement sévère du prince. Je arqua alors un sourcil, curieuse de voir la réaction du jeune louveteau orgueilleux.

La prochaine fois, tu sais ce qui t’attendra. Il aura besoin d’un autre bisou magique.

Levant les yeux vers le ciel, je contemplais les nuages qui passaient brièvement, ressentissent le pire de sa part … Alors que le prince revenait vers moi, son regard semblait alors avoir changé une fois de plus.

Tu peux m’expliquer ce qu’ils sont, à part être une troupe de bouffons ? Venant de toi, cela ne peut être qu’intéressant.

Mon sourire charmeur refit surface, tandis que je le regardais droit dans les yeux. En même temps, n'était-ce pas un compliment que j'avais eu de sa part à l'instant même? Chose étrange, je dois l'admettre. Mon prince n'avait jamais été très porté sur ce genre de chose. J’inspirai profondément avant de me lancer :

Je dois avouer qu'au premier regard, ils ne semblent d'être aucun intérêt. Mais, pour bien me connaître, vous savez qu'ils ne seraient pas ici si tel était le cas.

Je tourna mon regard vers les loups à tour de rôle.

Voici Memphiste, Cyra et László, mes trois éléments vivants. Memphiste contrôle la foudre avec aisance, alors que la jeune Cyra maîtrise l'eau. Pour ce qui est de László, rien d'étonnant que son élément soit le feu n'est-ce pas?

Reportant mon attention sur le prince, je lui laissa le temps de calculer l'avantage que cela nous donneraient sur un champ de bataille. Rien de plus simple que de voir ce en quoi les humains chérirent se retourner brutalement contre eux-même par la seule volonté de ses trois bêtes.

Leur caractère est selon moi, que futilité à endurer, si on compare les choses avec ce qu'ils pourraient nous apporter au sain de l'armée. Ma voix s'adoucit subitement, alors que je m'approchais d'avantage de mon prince pour que seul lui comprenne la suite de mes mots. Gagner leur confiance, et ils feront ce que bon vous semble mon prince. Ils sont plus docile qu'ils ne le paraissent. Cessant mes secrets entre lui et moi, je parcourra les quelques mètres qui me séparais des loups. Bien évidemment, je serais disposer de tout vous racontez en privé mon prince, plus tard peut-être?

Une légère révérence mit fin à mes paroles, alors que j'attendais ses ordres et ses directives avec impatience au côté de mes chers loups. À la suite, probablement que je quittais la plage afin qu'ils fassent mieux connaissance qui sait? Une audience en privé avec Nagare pouvait toujours attendre après tout.

Sujet: Re: Enfin au bercail. [Pv Nagare] Ven 14 Oct 2011 - 14:34

L

a première impression n'avait pas été tel que convenu avec la femme hybride. Comme prévu, elle ne semblait pas de très bonne humeur, mais au fond s'attendait-elle réellement à ce que tout se passe comme elle l'aurait souhaité avec eux? Elle n'avait pas comprit un instant que les loups n'étaient pas aussi civilisés qu'elle le croyait? Quoiqu'il en soit, pour Memphiste, il avait fait son possible sans plus ni moins. Cyra avait, comme toujours, défendu le jeune László qui ne cessait de gaffer. En vrai, la réaction passible du prince devant son arrogance étonna quelque peu le grand blanc, qui avait eu vent de son caractère par Selenge. Il avait bien cru, malgré lui, la fin de ce cher louveteau arriver. Mais au lieu de cela, il serra simplement des poings sans en faire tout un plan. Lui-même se disait qu'il l'aurait massacré autrement d'avantage à la place du prince. Après une bonne claque pour le remettre sur le droit chemin, Cyra s'en mêla comme toujours! Ne pouvait-elle pas simplement comprendre qu'il l'avait mérité? Que c'était justifié, sans le choyer tel un enfant de trois ans? Memphiste ne fut pas des plus heureux en voyant cela, il allait réprimander la louve, mais il n'en eu pas le temps avant que le prince intervienne finalement. Sur un ton sèche, il leur ordonna de se mettre en rang, les uns à côté des autres. Une fois en petite ligne, les trois loups se regardaient à tour de rôle, curieux de savoir pourquoi était-ce si nécessaire d'être de la sorte. Pourtant, ils ne réagirent pas officiellement, leurs regards semblaient tout dire de leur incompréhension. C'est alors que le prince se mit à les dévisager chacun d'entre-eux. Memphiste pencha légèrement la tête, alors qu'il se tenait devant lui. Il resta de glace devant cette examen quelque peu inhabituelle selon lui. Il laissa tout de même le jeune homme opérer sans dire un mot. Quand vint le tour de Cyra, les deux loups tournèrent la tête dans la direction du prince, observant ses moindres mouvements vis-à-vis la jeune louve. Pas question qu'il fasse un geste de trop, ou tout simplement qu'il la contemple trop longtemps.

Pour Cyra, elle baissa le regard vers le sol, intimidé par les yeux de Nagare. Très franchement, cet homme lui faisait peur! Il avait les yeux rouge tel le sang, et une façon d'être sûr de lui... Trop sûr de lui-même. Gênée de tout cela, elle se mit alors à frotter son pied sur le sol, comme si elle cherchait une excuse pour ne pas croiser son regard. Heureusement pour lui, le prince ne s'attarda pas particulièrement sur la jeune femme, au plaisir des deux loups qui se voyaient extrêmement jaloux et protecteur face à elle. Suite à cela, vint enfin le tour de László. Celui-ci, toujours quelque peu arrogant, ne se gêna pas pour fixer son regard droit dans celui du souverain, un petit sourire en coin sur les lèvres pour accompagner le tout. Seulement, il ne garda pas ce petit air narquois très longtemps. Le prince se dressa droit devant lui, l'observa un moment puis il fit mine de se retourner avant de coller son poing sur la gueule du jeune homme. László allait tomber par le choc alors que Nagare le retint par le côtelé de son habit. Par la suite, il colla presque son visage sur celui du jeune homme pour avoir toute son attention, chose qui était déjà fait depuis longtemps. Quelque mots d'avertissement de sa part se répercuta entre les oreilles du louveteau tandis qu'il fermait les yeux de peur d'en recevoir un second. László du bien admettre que pour une fois, il aurait du se taire comme on lui avait proposé.

C'est bon! Ça va j'ai compris! Tu peux me lâcher maintenant?

Argumenta le jeune loup.

Une fois que le prince daigna le lâcher enfin, le jeune homme se tapota la joue pendant un moment, en lançant un regard noir vers son agresseur qui avait le dos tourner. Memphiste lui serra l'avant bras afin que celui-ci se tourne vers lui. Même s'il n'avait pas ouvert la bouche, László comprit rapidement dans son regard que s'il osait dire quoique se soit d'autre, il le tuerait lui-même. Le jeune loup était certes impulsif mais il n'était tout de même pas suffisamment stupide pour ce mettre Memphiste à dos, ainsi que le prince en même temps. Étant le mâle de la meute, il ne tenait qu'à un fil pour qu'il demande sa mort sur le champ. Il ravala donc un juron avant de tourné les yeux vers le ciel, en donnant un coup sèche sur son bras pour dégager la pression qu’exerçait le géant. Cyra s'approcha doucement de l'oreille de Memphiste, bien qu'elle du se mettre sur la pointe des pieds.

Il me fait peur lui...

Chuchota-t-elle pour que seul lui l'entende.

Memphiste ne réagit pas aux révélations de la jeune femme, jugeant qu’après tout, elle avait toujours peur pour rien. László fit la moue de son côté, pas très content de voir les deux autres s'échanger des secrets sans que lui puisse en faire partie. Il allait râler alors que la Tanieth prit enfin la parole. Les loups furent quelque peu vexé par les mots de la femme mauve. Comme pouvait-elle dire qu'ils ne semblaient d'aucun intérêt?! Memphiste serra des poings tandis que son regard froid se posa directement sur László, qu'il jugeait responsable de tout ceci. Le jeune loup fit un par vers l'arrière, s'attendant une fois de plus à une baffe. Selon lui, il avait eu son cota aujourd'hui! Tout en reculant, la femme hybride les présenta enfin à tour de rôle. Les loups se retournèrent tous à l'unisson vers la guerrière. Tout en les nommant, elle nommait également leur habilité à chacun. Mais alors qu'elle mentionnait celle de László, les deux autres loups durent retenir un rire malgré eux. La jeune femme n'aurait pas plu mieux dire au sujet de celui-ci! Mettant sa main devant sa bouche, la jeune Cyra du se retourner pour ne pas éclater alors que László croisa les bras sur sa poitrine.

Ce n'était pas si drôle que ça!

Dit-il sur un ton neutre, mais visiblement vexé.

C'est sur ses mots que les deux autres ne purent se retenir plus longtemps. Pour Memphiste, cela paru d'avantage comme un simple petit sourire tout juste perceptible. Mais pour ce qui en était de la jeune femme, elle éclata définitivement devant lui. Elle tenta de se calmer plusieurs fois, mais chaque fois qu'elle croisait le regard du jeune homme, cela reprenait de plus belle.

Désolé Lász... Mais on ne peut... pas dire qu'elle est tort...

Réussit-elle à articuler.

Il suffit.

Ordonna alors Memphiste, en leur faisant signe que la Tanieth n'avait pas encore terminé son discours.

Reprenant tous leur sérieux, enfin ce qu'ils appelaient du sérieux, ils restèrent silencieux devant les deux gens devant eux. Disons que l'elfe-hybride c'était enfin quelque peu rattrapé pour tout à l'heure. Elle avait prit la peine de mentionné que leur comportement des plus étranges n'étaient pas tout ce qu'il fallait voir en eux. Tout petit sourire, excepté Memphiste, les loups se sentaient enfin un peu mieux devant le prince. Après cela, le femme dit quelques mots au prince que les loups ne purent comprendre et mentionna ensuite à haute voix qu'elle lui expliquerait tout, probablement plus tard. Les clébards ne savaient trop quoi faire. Devaient-ils rester là avec le prince, ou suivre la femme mauve? Voyant que la Tanieth semblait se diriger seule, ils restèrent donc sur place sans un mot. Évidemment, ce retrouver seul avec le prince n'avait pas du tout été prévu pour cette journée. Ils se regardèrent entre-eux n'aimant pas du tout la tournure des événements.

Sujet: Re: Enfin au bercail. [Pv Nagare] Mar 25 Oct 2011 - 14:19

On peut dire qu’il en était vraiment curieux, de ce sourire là… Le prince connaissait la forte et directe Selenge, elle semblait s’être littéralement métamorphosée durant ses "vacances". Soudainement plus curieux, Nagare voulait vraiment savoir ce qui lui était arrivé durant ces cinq dernières années, une aventure aussi longue ne peut être que bonne à écouter. Sans doute en voudrait-elle savoir plus sur ce qui lui est arrivé à lui aussi, le prince ne masquait vraiment pas la renaissance de son caractère habituel, un comportement dérangeant, violent et colérique ; tel était le véritable Nagare, l’autre n’ayant été qu’une pâle copie de son paternel afin de pouvoir tisser ses nouveaux liens avec Irianeth et détruire ceux qui le liaient à Enkidiev. Et pourtant, il n’eut jamais l’occasion de tous les refouler, il dût admettre qu’il ne pouvait combattre sa véritable nature, il devait au contraire l’accepter et la modeler à sa manière. Ainsi, un héritier ayant reçu toute la haine et le désir de vengeance d’Irianeth ne pouvait être qu’un digne prince de sa patrie. La majorité de l’Empire ne pouvait assurer être plus en colère contre Enkidiev que lui, non c’était tout bonnement impossible. Qui frapperait en premier sur la table en entendant qu’une bataille a été perdue ? Nagare. Il avait mordu la poussière à contrecœur, il s’en est relevé plus fort en retirant tous ces fardeaux qui l’assaillaient sans cesse. Son retour n’était pas triomphal, bien au contraire, c’était un châtiment dur à subir, mais au moins il savait qu’il avait des alliés qui pouvaient l’épauler dans un tel moment. Accueillir de nouveau Selenge était aussi bien bénéfique pour lui que pour elle-même, on peut dire qu’il en était rassuré, ce n’était pas si mal finalement. Par contre, il ne s’attendait pas à ce que les évènements tournent vers quelque chose de si… inattendu.

Dans un tel moment de crises et d’incertitudes, doit-il voir en ces trois intrus un réconfort ? Tout comme Nagare à l’époque, ils doivent subir leur arrivée au sein de l’Empire, une épreuve très compliquée à surmonter. Le prince dût mettre quelques années pour y arriver vu que son rang convoité demandait plus de temps qu’à l’accoutume, eux par contre ce ne sera que de simples formalités. Pourtant, même si le prince ferait son possible pour les aider à faire partie de leur glorieuse collectivité comme on avait fait avec lui quand c’était son tour, ces trois loups ne semblaient pas être complètement enclin à vouloir entrer dans l’Empire, comme si c’était Selenge qui les avait en quelque sorte obligé à rejoindre leur cause. Si c’était le cas, ce serait peut-être un peu plus compliqué que prévu, mais si son alliée pensait qu’ils pouvaient être une bonne pioche pour l’Empire, alors Nagare fera en sorte qu’ils soient de leur côté, c’est toujours mieux que de les voir dans la nature ou du côté de leurs ennemis. Lorsqu’elle se mit à les présenter un par un, Nagare se mit à mémoriser leurs noms, respectivement Memphiste, Cyra et László ; par contre, il ne s’attendait vraiment pas à ce qu’elle mentionne leurs capacités élémentaires. Le plus grand des mâles maîtrisait donc la foudre, la jeune femelle l’eau et le fanfaron le feu. Le prince avait déjà analysé leur niveau magique qui était plus que convenable, mais de là à deviner qu’ils pouvaient s’apparenter à de véritables mages. L’un d’eux sur un champ-de-bataille pouvait potentiellement dangereux s’il se situait dans son élément, mais les trois en même temps…

* Des élémentalistes… *

pensa le prince en s’imaginant divers scénarios de guerre avec ces trois-là, s’ils étaient si unis que cela… le résultat risquait d’être spectaculaire.

Définitivement plus intéressé par leur cas, l’héritier commença à se convaincre que Selenge avait fait un bon choix, un bon cadeau. Plongé dans ses macabres pensées tout en écoutant la jeune femme, il les regarda d’un œil intéressé, il est vrai qu’ils pouvaient être de bons éléments si on écartait leur caractère plutôt particulier. Le prince se mit à regarder son bras droit quand elle s’approcha de lui, lui soufflant des mots pouvant s’apparenter à un conseil. Il se mit à y réfléchir grandement tandis que Selenge finit par assurer qu’elle lui en dirait davantage plus tard, se mettant à s’éloigner du groupe, Nagare la regardant partir ainsi. Cette femme était définitivement une alliée sur qui il pouvait compter, il se demandait vraiment comment il a pu douter une seule seconde qu’elle ne pouvait satisfaire ses attentes… Enfin, les erreurs appartiennent au passé, se tourner vers l’avenir était tout aussi important. Il tourna son regard vers les loups, qui étaient plutôt bruyants tout à l’heure concernant la petite plaisanterie de l’hybride, néanmoins Nagare n’en avait pas fait tout un plat. On ne pouvait pas vraiment leur en vouloir s’ils étaient faits ainsi, même s’ils devront se contrôler un peu plus si le prince décide de les faire entrer dans l’armée, avec l’accord de l’empereur évidemment. Malgré tout, s’il voulait qu’ils entrent dans l’armée, il fallait les tester ; comme tout soldat noir, ils allaient devoir subir la terrible épreuve du Colisée. Mais Nagare leur réservait tout autre chose, même si au final cela revenait au même. Se rapprochant un peu de ces trois guerriers à en devenir, il arbora un air moins agacé que tout à l’heure, redevant aussi calme qu’il ait été en arrivant ici et avant qu’ils entrent en scène. D’une voix tout aussi grave mais plus douce à présent, il se mit à leur informer de ses intentions, du moins des intentions de son alliée.

" Bien, je ne sais pas si Selenge vous a fait part de ce que nous comptions faire de vous, mais cela n’a pas grande importance, vous deviez déjà vous douter de la raison de votre venue ici. En tout cas, je compte bien savoir si cela en vaut la peine que je perds mon temps avec vous.

se mettant à s’éloigner un peu d’eux, ne leur adressant plus le regard en observant la forteresse au loin.

Vos pouvoirs, vos capacités, je veux les voir de mes propres yeux, et ce n’est pas en vous les demandant que je serais satisfait, les actes sont plus puissants que les mots.

commençant à ouvrir la marche, il leur fit un signe de la main.

Suivez-moi. "

leur ordonna-t-il en quittant ce lieu qui n’est pas si approprié que cela pour le "rituel" qu’il compte accomplir avec eux.

Marchant d’un pas assez rapide, il les escorta près des plages des dragons, n’empruntant pas pour autant ce territoire des reptiliens, ils se tenaient tout de même assez près pour en voir quelques-uns gambader sur les galets. Pour Nagare, ce n’étaient que de simples bêtes comme tant d’autres, étant habitué à la faune d’Irianeth après tout ; par contre, pour les trois autres qui n’ont jamais mis les pieds sur le continent noir, leurs réactions devaient être fort différentes, le prince en profita d’ailleurs pour les observer, leur entrée au sein de la nouvelle patrie risquait d’être difficile mais sans doute faisable, tout dépendait d’eux à présent. Nagare les emmena directement au Colisée, ce monument qu’il n’avait pas visité depuis un moment, se remémorant rapidement les combats qu’il y avait livré et surtout de son épreuve pour montrer au peuple tanieth comme il était digne de se faire respecter et acclamer. En passant devant les quelques maîtres d’arme qui entraînaient leurs recrues, le prince leur demanda de prendre congé pour le moment, voulant absolument occupé tout l’espace qui s’offrait à eux. Une fois les lieux dégagés, le prince se tint au centre de l’arène en se retournant vers les loups qui le suivait comme son ombre. Il leur laissa quelques secondes pour analyser le terrain avant de se remettre à parler, regardant les tribunes en marchant un peu devant eux.

" Voici le Colisée, c’est ici que les apprentis soldats passent une épreuve décisive de leur carrière : leur victoire font d’eux des soldats qualifiés, et leur défaite entraîne leur mort.

les regardant de nouveau, il posa ses mains sur les hanches.

Pour vous, les conditions seront légèrement différentes : cela restera un match à mort, je serai l’unique arbitre et également votre unique adversaire. Il se peut que, si je veux en voir plus, je décide de vous évaluer individuellement, mais pour le moment je vous laisse le loisir de tous m’affronter en même temps. Enfin, je vous demanderai certaines choses…

Nagare s’approcha d’eux, restant à un pas de leur position, les regardant un par un.

C’est un match à mort, cela veut dire que je peux me permettre de vous éliminer, ne vous attendez pas à un traitement de faveur de ma part juste parce que Selenge vous a envoyé comme garantie ; si je parviens à vous tuer, c’est que vous n’avez aucune valeur à mes yeux. Réciproquement, c’est pareil… mais arriverez-vous à me tuer ? J’en doute fortement, mais vous pouvez toujours essayer, si vous me blessez ce sera un bon début. Pour finir, vous avez carte blanche : armes, pouvoirs, tout est bon à prendre pour gagner ; rappelez-vous que vous formez une équipe, alors apprenez à coordonner vos attaques si vous voulez garder votre tête sur les épaules.

le prince avait surtout souligner cela vu que les deux mâles ne semblaient pas bien s’entendre, et il espérait très franchement que cela ne finisse pas par prendre une autre tournure…

Le combat durera autant de temps que je le souhaite, je vous le dirai si j’en ai assez : si vous satisfaisiez mes attentes, je ferai de vous des soldats à mon service, dans le cas contraire, eh bien n’ai-je pas dit que c’était la mort ?

faisant un pas en leur direction, il se pencha légèrement, manifestant un air menaçant en fronçant les sourcils et haussant le ton.

Et si cela vous pose le moindre problème, vous n’avez qu’à m’en faire part et je vous jetterai en plein milieu de l’océan pour nourrir la poiscaille, ça vous convient parfaitement je suppose ?

s'étant assuré qu'ils acceptaient leur destin sans broncher, il se retourna et s’éloigna de quelques mètres de leur direction, il avait bien hâte de voir ce dont ils étaient capables.

Si vous n’avez rien à rajouter, à vous d’ouvrir les hostilités. "

ne dégainant même pas son arme, le prince se mit à serrer les poings, sans pour autant se mettre en garde ; il avait confiance en ses capacités, il voulait juste observer celles de ses adversaires avant de monter sa propre stratégie.

Sujet: Re: Enfin au bercail. [Pv Nagare] Lun 14 Nov 2011 - 14:43

À quoi bon y aller de main morte ?
Power of Wolves

Le fait que l'elfe-hybride laisse les trois loups seuls les avaient quelque peu énervé. Ne sachant pas le moindre du monde comment agir devant un personnage royale, ils s'étaient tout de même attendus à ce qu'elle les épaule pour une première rencontre avec lui. Seulement, non, elle quitta l'espace les laissant ainsi à leur sort. Certes, László en était le plus nerveux des trois à cette idée, puisque la situation avait déjà passablement dégénéré avec le prince en question. Se passant une main dernière la nuque, mal de la nouvelle situation, il tourna le regard vers les deux autres, histoire d'obtenir leur soutient moral. Chose qu'il n'eut pas d'ailleurs, mais à quoi s'attendait-il réellement? Il l'avait bien cherché non? Cyra détourna habillement les yeux, histoire de faire en sorte que c'était comme si elle n'avait rien vue du tout. Tant qu'à Memphiste lui, plongea son regard d'acier dans le sien, pour le défier une seconde fois. Pas question de lui revenir en aide, qu'il se débrouille avec ses propres bêtises après tout. Observant la femme mauve partir, les loups restèrent immobile devant son départ fulgurant. Ils étaient au bout du compte laissé à eux-mêmes. Sans plus attendre, le prince s'adressa finalement à eux, ni allant pas par quatre chemins disons. Bien, qu'il en soit ainsi, ils seraient donc testé pour leurs capacités. Tout de suite, Cyra se tourna vers l'océan déjà sûr d'elle pour une fois. Memphiste lui, était plutôt perplexe devant le soleil tapant qui s’opposait à lui, comment pourrait-il lui démontrer son potentiel devant un tel défi? Quand à Lász, rien ne l'arrêterait, comme d'habitude, il espérait seulement que Cyra n'éteigne pas ses flammes comme elle avait l'habitude de le faire accidentellement. Alors qu'ils se considéraient du regard, c'est alors que le prince leur ordonna de le suivre.

Nous allons loin?

Demanda Cyra, d'une demi voix, soudainement inquiète de s'éloigner de ce grand point d'eau. Pourtant, ils n'eurent d'autre choix que de suivre le prince, pour cela, c'était chose certaine. Échangeant un bref regard entre-eux, tous marchèrent à la suite de Nagare, se questionnèrent grandement du lieu où l'homme au regard rouge pouvait bien les conduire.

Arrivé à destination, les trois loups agrandirent leurs yeux, devant le spectacle qui s'offrait à eux. Jamais auparavant ils n'avait vus pareille endroit. C'était comme une espèce de grande prison où tous pouvaient les voir du haut d'un immense mur qui s'élevait dans les airs. En son centre, un grand trou de terre parcourait des kilomètres avant de s'effondrer dans un second mur, c'est alors qu'ils comprirent pourquoi le prince d'Irianeth les avait amené... Une arène de combat. Ainsi dont, il était évident qu'ils devraient tous tester leurs capacités au maximum devant cet homme. Le prince leur offrir alors quelques dernières paroles avant de les invités joyeusement à l'attaquer. Les loups se contemplèrent un moment, incrédule. Ils n'allaient tout de même pas blesser leur futur protecteur quand même? Ce n'était pas sérieux? Seulement, lorsque celui-ci précisa que lui-même n'hésiterait pas à les tuer, ils durent bien admettre que leurs options étaient mince. Soit, ils le blessaient, soit, ils mouraient. Sachant très bien ce qu'ils devaient faire, ce fut László qui déclencha la première vague, désireux de se venger de l'humiliation qu'il avait eu devant ces congénères. Se concentrant un temps soit peu, deux flammes apparurent de ses mains, alors qu'il les projeta violemment sur l'homme devant lui. Cyra, regarda la scène en arquant un sourcil.

Comme si cela allait réellement changé les choses... Ce battre contre-lui est inutile!

S'exclama-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

Memphiste se retourna sèchement vers elle, l'air grave.

Si tu es si désireuse de mourir, il n'en tient qu'à toi, mais moi, je compte bien me défendre contre lui et pour cela, tu sais mieux que personne que j'ai besoin de toi!

Lui hurla-t-il afin qu'elle comprenne amplement la situation à laquelle ils étaient tous exposés.

La jeune femme grogna un instant, loin d'être satisfaite de la réponse du géant. Pourtant, elle se résigna à lui obéir comme elle avait l'habitude de la faire. Même s'ils étaient plutôt loin de la mer en question, elle devrait simplement se concentrer d'avantage pour faire venir l'eau jusqu'à elle. Fermant les yeux, une puissante vague au loin se forma comme un mur fonçant droit sur l'arène.

Cyra! Idiote! Tu veux nous noyer ou nous aider?

Lança László en voyant le mur menaçant avancer vers eux.

Seulement, la jeune femme resta inébranlable devant ces mots. Mais que croyait-il? Qu'elle allait laisser tomber l'eau sur eux? Quelque peu décourager certes, elle continua à faire avancer le liquide qui se transforma peu à peu à un toit au dessus d'eux, formant ainsi une barrière aux nuages. Ouvrant les yeux, elle regarda fixement la jeune boule de feu pour qu'il comprenne ses intentions. D'un geste bref, les deux jeunes loups firent magie commune. Alors que l'eau montait afin de remplir les nuages de liquide, László s'occupait à faire chauffer l'air environnant pour créer ainsi deux courants bien différent dans la température. Le ciel devint soudainement gris, voir presque noir, alors que de petites tornades se formèrent dans les airs pour venir se nicher les pieds sur le sol autour d'eux. Memphiste attendait patiemment les courants électriques, chose qui ne tarda pas à se montrer d'ailleurs. Un sourire aux lèvres, pour une rare fois, il leva ses paumes droit devant lui, alors que les éclairs allèrent les frôler sans lui causer la moindre blessure.

En résultat, ils étaient enfin prêtent pour le coup finale, espérant que cela serait suffisant pour que le prince les garde avec lui. D'un grognement de Memphiste, les trois déchaînèrent leurs forces sur le prince. Devant lui, il était confronté aux éclairs du géant. De part sa droite, une marée d'eau fonçait droit sur lui alors que la gauche lui offrait plutôt un fourneau qui se rapprochait dangereusement de lui...

HJ: ³ Désolé du temps que j'ai mis, et de la qualité de mon poste. Pas trop la forme c'est temps-ci.

Sujet: Re: Enfin au bercail. [Pv Nagare] Dim 20 Nov 2011 - 13:06

Au premier abord, la tactique de combat du prince pourrait s’avérer étrange pour ceux qui l’ont affronté au moins une fois. En effet, Nagare était du genre à garder ses distances, évitant le combat de front le plus longtemps possible. Séparé de son adversaire, ce dernier tentera certainement de s’approcher de lui, ce qui causera sa perte puisque-là était bien l’intention du prince de l’attirer à lui : ainsi, proche de lui, Nagare dégainera ses meurtrières lames secrètes, étant faîtes pour porter le coup de grâce. Si son adversaire maintenait tout de même la distance, en l’attaquant avec la magie ou une arme à distance, le prince en était tout aussi avantagé, puisqu’il attaque aussi à distance avec une arme de poing qu’il contrôle avec ses pouvoirs de lévitation. Donc, peu importe la distance qui le séparait de son adversaire, Nagare aura toujours de quoi l’attaquer, que ce soit avec ses armes ou sa sorcellerie. Si ses assauts se concentrent sur des offensives de son épée combinée avec sa télékinésie, son adversaire aura souvent le réflexe de détruire cette distance pour faire perdre l’emprise du prince sur son arme ; ce qui était en partie la meilleure contre-attaque à cette stratégie, et c’est là que ses lames discrètes reviennent en jeu vu qu’au corps-à-corps elles accueilleront comme il se doit son opposant. Une technique sournoise, certes, néanmoins elle se reflétait dans le noble esprit du prince à réfléchir avant d’agir, tel un membre de la famille impériale et un général de l’armée tanieth devrait se comporter. Pourtant, cette posture qu’il arborait en ce moment était loin de montrer qu’il entreprenait sa stratégie habituelle. Et il ne fallait pas se fourvoyer, sa tactique était toujours aussi intacte, les enjeux étaient les mêmes, c’est juste le style qui était… disons "différent". En ne dégainant pas son arme, face à trois magiciens à la fois, une certaine aura d’arrogance recouvrait sa silhouette, une fierté si démesurée qu’on pourrait penser qu’elle pouvait lui arracher la vie à tout moment. Pour beaucoup, ce sera considéré comme de l’imprudence, pour lui ce n’est qu’une manifestation de son orgueil d’antan, celui qui faisait de lui un redoutable caïd d’Enkidiev, un vrai petit rebelle. Pourquoi devrait-il utiliser son arme sur des personnes qui ne parviendront même pas à le toucher ? Là était sa pensée primaire, il conservait toujours un certain honneur au combat, être déloyal n’est pas son but, c’est juste qu’il comptait se battre ainsi aujourd’hui et pour toujours. Nagare était comme ça : une brute embellie par la noble richesse impériale.

N’ayant aucunement peur de se salir les mains, il avait laissé les loups attaquer en premier, une preuve de son esprit loyal, n’est-ce pas ? De toutes manières, ce combat ne servait qu’à évaluer les capacités des futurs soldats, et non à permettre au prince de revaloriser ses compétences martiales. Ils étaient seuls toute façon, si on faisait abstraction de quelques curieux venus voir ce qui se tramait par ici, se forçant à se faire aussi petits que possible. Nagare niait complètement leurs présences, il observait minutieusement les faits et gestes des trois nouveaux. Comme il s’y attendait, ils restèrent de prime abord statiques, il fallait bien qu’ils cherchent quelque chose qui pourrait les aider lors de ce duel s’ils ne voulaient pas avoir la tête sur le billot ; même si le prince ne comptait pas attendre d’organiser une exécution au vue de leur incompétence, mieux vaut s’en débarrasser ici et dès maintenant. Et comme il s’y attendait une seconde fois, ce fut le jeune László qui ouvrit les hostilités en matérialisant deux boules de feu entre ses doigts, qu’il projeta instantanément sur le prince. Le feu, cet élément-là, il eut de nombreuses occasion de le confronter étant entouré de façon permanente de pyromanes, Nagare est après tout l’un des rares de la famille impériale à ne pas contrôler cet élément destructeur. Ces boules enflammées n’intimidèrent aucunement l’héritier qui fit dévier leur trajectoire en usant de son contrôle sur le vent, les balançant respectivement derrière lui sans qu’elles n’aient l’occasion de l’effleurer au point de lui causer la moindre brûlure. Cette attaque de front en solo ne l’avait point impressionné, il espérait en voir davantage. Il s’attendait plutôt à observer ne serait-ce qu’une tentative de coopération entre eux, pour constater la pleine puissance de leur union ; et il fallait avouer qu’il n’était pas déçu.

Tandis qu’il s’était débarrassé de la première attaque sans grand mal, les loups se mirent à se réunir pour ériger une stratégie dont ils pourraient tous les trois en prendre profit. Sans plus attendre, alors que le plus vieux semblait diriger cette attaque, la seule femme du groupe se concentra pour faire venir à eux une énorme quantité d’eau puisée dans l’océan. Nagare fut drôlement impressionné par une telle démonstration, il ne s’attendait pas à ce qu’elle puisse contrôler une vague aussi imposante ; le prince fut aussi ahurie que le jeune loup, il croyait aussi l’espace de quelques secondes qu’elle comptait les noyer en faisant en sorte de protéger les deux autres de cette attaque destructrice. Contrairement à cela, elle forma une sorte de dôme au-dessus du Colisée, plus personne pouvait exploiter le haut de l’arène maintenant. L’utilité de cette technique resta inconnue à l’héritier qui n’avait pas bougé d’où il est, ne faisant que rester spectateur de ce qu’on lui offrait. D’un simple regard, Cyra et László se mirent d’accord sur la combinaison qu’ils allaient opérer : ils firent changer la météorologie actuelle pour noircir le ciel, quelques tornades se formèrent autour d’eux, et Memphiste profita de ce changement d’état de l’atmosphère pour récolter des particules électriques, lui permettant à son tour de créer des arcs électriques entre ses mains. Ainsi donc, les trois loups étaient chargés complètement en énergie, cette scène laissa le prince bouche-bée, il n’osait imaginer les résultats sur un champ-de-bataille. Décidément, Selenge avait fait le choix le plus juste qu’il n’aurait jamais pensé ! Nagare ne pouvait le nier, ces loups l’impressionnaient grandement, sa décision de les garder était pratiquement assuré. Tout ce dont il lui manquait, c’était de savoir ce qu’ils comptaient faire de toute cette magie à leur disposition, et de savoir également s’ils arrivaient à la contrôler jusqu’au bout de leur assaut collectif.

Cette question fut rapidement révolue quand ils lancèrent simultanément leur élément respectif, trois vagues d’énergie faisaient face au prince : de la foudre en face de lui, de l’eau à sa droite et du feu à sa gauche. Comme il l’avait montré auparavant, il arriverait aisément à dévier la trajectoire d’une vague ou encore à la contrôler pour la renvoyer ; mais trois en même temps ? Cela, il ne savait pas s’il en était capable. Mais avec Nagare, du moins avec le véritable, il ne fallait pas s’attendre à de la prudence, il testerait volontiers cette protection s’il en était curieux. Têtu comme jamais, le prince ne tenta même pas d’esquiver en usant de sa téléportation, ni de rassembler assez d’énergie pour contrer ces attaques élémentaires. Au contraire, il allait tirer profit de ces trois éléments réunis dont il n’en possédait aucunement les secrets. Avant qu’elles ne l’atteignent, et sans bouger d’un pas, Nagare écarta les bras, la paume de ses mains se tournant vers le ciel : il concentra dans sa main gauche une grande quantité d’énergie télékinétique, et dans sa main droite une énergie tirée de son contrôle du vent. De justesse, il écrasa ses deux poings l’un contre l’autre, la réunion de la télékinésie et de l’air créa une fine brume de gravitation nulle ; en outre, lorsque les trois éléments franchirent ce voile magique, les vagues se figèrent à l’intérieur, n’atteignant donc pas le prince. Étant donné que cette aura était assez restreinte et ne durera pas si longtemps que ça, il devait faire vite pour contenir le reste des énergies qui le rejoignirent. Nagare s’accroupit en posant ses mains sur le sol, une tornade se forma autour de lui, cette même tornade qui emporta avec elle les trois éléments que le prince avait réussi à contenir, accueillant le reste des énergies avec elle. Se relevant, le prince se trouvait au milieu d’un ouragan tricolore, réunissant en même temps les éléments respectifs de ce quatuor que formaient Nagare avec les trois loups. Le prince les regarda, se contrefichant complètement si la surprise ou la colère se dessinaient sur leur visage, il se contenta juste de les darder de ses yeux rougeoyants.

" Que comptez-vous faire, maintenant ? "

leur demanda-t-il avec un certain ton moqueur dans la voix.

Il était beau d’attaquer, encore fallait-il se défendre, et pouvaient-ils même se protéger face à leur propre puissance ou se laisseraient-ils corrompre par leur pouvoir grandissant ? Nagare voulait justement le savoir, et il ne se retint pas pour leur en faire voir de toutes les couleurs. Ils devaient bien savoir ce dont était capable leur futur collaborateur. Sans plus attendre, le prince leva une main au ciel, la tornade se figea dans la paume de sa main et se réduisit petit à petit à l’intérieur, formant une sorte d’orbe coloré. Nagare essayait de la concentrer le plus possible pour que la vitesse d’attaque en soit dévastatrice, il se doutait déjà que la puissance de ce renvoie risquait d’être assez envahissant. N’était-ce pas son but de les tuer ? S’ils survivaient à cela, il n’avait plus aucune excuse pour s’en prendre à eux. S’apprêtant à balancer la boule d’énergie, il dût toutefois la reprendre à deux mains, elle faillit se fissurer entre ses doigts et il se serait tout pris littéralement dans la gueule. Alors qu’il essayait tant bien que mal de la contenir avec ses deux mains, il se rendit bien compte que le flux concentré de quatre éléments à la fois était extrêmement difficile à contrôler. Nagare savait qu’il devait s’en acquitter le plus rapidement possible, sinon ce serait lui qui prendrait tout. Ses mains commencèrent à brûler, le tissu des gants se déchiraient, plus de temps à perdre : le prince dirigea ses mains vers les pieds de ses adversaires, l’orbe se divisa en un rayon coloré qui s’écrasa près des loups, provoquant une grosse explosion dans le Colisée.

Nagare avait dû reculer d’au moins cinq pas du fait de la puissance de l’attaque, ses doigts saignèrent légèrement et étaient parcourues de diverses brûlures. Il s’était étonné tout seul, sa fierté d’avoir pu renvoyer une telle attaque ne dura que l’espace d’une seconde quand il se rendit compte que le toit d’eau au-dessus d’eux lâcha à cause de l’explosion précédente, faisant tomber une énorme masse d’eau sur la totalité de l’arène. Nagare n’avait pas eu le temps de se mettre à l’abri, l’eau s’écrasant sur lui l’avait mouillé jusqu’aux os, l’obligeant à poser un genou à terre, un gros coup de fouet cette chute… Les nuages noirs de tout à l’heure se dissipèrent, signalant la fin du cataclysme. Le prince se releva assez difficilement, un peu plus et ils auraient bien été capables de détruire le Colisée, c’était sûr qu’ils en avaient fait un peu trop, mais c’était amplement suffisant… Enfin, le plus dur était passé. En posant son regard vers le cratère qui s’était formé par les éléments, il se rendit compte que les loups étaient encore en vie ; ils l’épataient royalement, il ne savait pas comment ils avaient fait mais c’était habilement bien jouer de leur part. Nagare se dirigea vers un tas de caisse vers le coin d’un mur, s’asseyant dessus pour se remettre du choc, le temps de faire le point alors que la brume de poussière se dissipe.

*** Cessez de faire les morts et venez par ici. ***

leur ordonna-t-il par télépathie vu qu’il était plutôt fatigué par ses actes, se laissant quelques secondes pour reprendre un peu d’aplomb ; il était temps de faire tomber son verdict sur la question de leur destin en Irianeth.

Le Prince voulait voir de quoi ils étaient capable? Ils leur montreraient volontiers! Mais comme toujours, Cyra éprouva un doute tant qu'à la nécessiter de cette acte. Pourquoi attaquer celui qui ferait deux des soldats noirs? Cela n'avait pas le moindre sens pour elle. Comme toujours, la jeune louve se voyait d'une naïveté sans borne. À aucun moment il ne lui venu à l'esprit qu'il voulait peut-être simplement vérifier de quoi ils disposaient, pauvre Cyra, jeune et si innocente. Memphiste fut quelque peu surprit sur le coup, mais le grand mâle comprit rapidement les intentions de leur nouveau protecteur. László lui, n'avait pas prit la peine de ce demander pourquoi, ni même d'en voir la raison, tant qu'il pouvait se venger de son humiliation, il avait là sa change autorisé de lui faire mordre la poussière. D'ailleurs, ce fut le premier à frapper, pas si surprenant selon les deux autres. Après une tentative complètement inutile de sa part, Cyra s'en mêla comme elle le pouvait, ou enfin, comme Memphiste lui avait si gentiment exigé. Un dôme d'eau se forma au dessus de l'arène, alors que tous se demandèrent ce qu'elle comptait faire exactement avec ce toit liquide. Une remarque plutôt désobligeante de la part de László lui donna la chance de croiser son regard pour que tout deux comprenne les choses comme elle le voyait. Bien que désolé par ses mots plus tôt, il ne dit rien et suivi le courant des événements tout autour. Une bonne manœuvre de leurs parts, puis tous en sont venu à lancer leur force sur le prince qui, surprenant, évita le moindre de leur efforts contre lui. Tous, sans exception restèrent là, la bouche grande ouverte sans comprendre comment avait-il pu éviter une telle charge. Déconcentrée par tout ceci, Cyra baisse malencontreusement sa garde, ce qui eu pour conséquence la chute de son jolie voile inondant l'arène en son ensemble. Tous furent progetés de tout part tout côté sans pouvoir ni faire quoique se soit. Memphiste s'écrasa durement contre la parois rocheuse du vestibule tandis que László se démenait corps et âme pour attraper le bras de Cyra avant de fondre sous les flots. Impossible de ne pas perdre pied avec une telle pression sous les genoux. Ce ne fut que quelques secondes plus tard que l'eau semblait se calmer après s'être bien étendue dans l'espace, entrant même dans la terre, leur donnant maintenant une véritable marrée de boue autour d'eux. Memphiste se releva difficilement, suite au coup qu'il reçu. Accoudé dans la boue, il lança un regard noir à la jeune Cyra un peu plus loin.

Espèce de femme sans cervelle! Es-tu donc réellement incapable de faire quoique se soit normalement? Sans le moindre problème?! Tu aurais plu tous nous tuer!!

Hurla-t-il à sans époumoner.

La louve en question était assise sur le sol, trempée jusqu'aux os. Elle croisa le regard de László en premier lieu, comme si elle cherchait son soutient mentalement. Chose qu'elle n'eu pas d'ailleurs, puisque celui-ci était trop occupé à constater que leur '' cher nouveau prince '' était bel et bien en vie. Un voile de déception traversa son visage avant de reporter son attention sur elle.

Pourquoi a-t-il fallu que lui aussi survive?

Demanda-t-il incrédule.

László!?

Rétorqua Cyra, quelque peu énerver tandis qu'elle constatait que le jeune loup n'avait rien entendu des dires du plus grand.

Bah... Quoi? J'ai pas le droit de rêver maintenant?

Dit-il exaspéré.

Non. Ce n'est pas là, la question...

Ajouta-t-elle tristement en détournant le regard vers le sol.

Le jeune mâle arqua les épaules ignorant complètement de quoi elle parlait. En reportait finalement son attention sur Memphiste, il vit rapidement le courroux qui dessinait ses traits déjà quelque peu volontaire naturellement.

Quoi? C'est ma faute peut-être?! Pourquoi me regarde-tu avec cet air débile sur la figure?

Lui lança-t-il sèchement.

Ne va pas me dire que cela te fais ni chaud ni froid?! Elle aurait plus tous nous tuer!

Lui répondit-il.

Hum.. Comme si tu avais besoin d'elle pour mourir si péniblement...

Ironisa ce dernier.

Cette fois, ce fut la goûte qui fit déborder le vase. Le géant se leva d'un bond et se rua sur le plus jeune en lui assonant un bon coup de poing en pleine figure. Roulant dans la boue, László en avala certainement une bonne tasse.

Arrêtez tous les deux!

Hurla Cyra hystérique.

En colère, László se lança sur lui. Les deux loups se firent la guerre ainsi pendant un moment, jusqu'à ce que la voix du prince parvienne à leurs oreilles. *** Cessez de faire les morts et venez par ici. ***
Cessant de se fait, leur combat mutuel. Les deux hommes se regardèrent un instant, plutôt surprit d'avoir entendu cette voix alors que l’auteur se trouvait à l'autre bout de l'arène. Comment avaient-ils plu l'entendre si clairement? Maintenant silencieux et calme, Cyra s'en approcha à pas de souris, comme si elle avait peur que Memphiste lui saute dessus également. Tête basse, elle se glissa entre les deux.

Peut-être devrions-nous y aller …

Chuchota-t-elle timidement.

Bien! Allons-y.

Il se tourna une dernière fois vers László.

Mais sache que je n'en ai pas terminé avec toi!

Sur ces derniers mots, le géant tourna les talons pour se rendre jusqu'au prince. László du malgré lui retenir un commentaire tandis que la main de Cyra se posa durement sur ces lèvres.

Ça suffit. Mais merci de l'attention... Si c'était bien ton intention.

Murmura-t-elle à son oreille avant de déposer un tendre baiser sur les lèvres du jeune loup.

Bien que ce n'était pas du tout l'intention du jeune homme, car il n'avait rien entendu de l'échange entre les deux autres, il fit comme si c'était le cas. Avec un peu de change, la nuit lui porterait plus qu'un simple baiser.

Ce … n'est vraiment rien. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour toi ma douce petite louve?

Tout sourire aux lèvres, notre sale hypocrite et la naïve s'avancèrent également vers le prince.

Une fois devant celui-ci, tous prirent place côte à côte tout comme sur la plage. Ils le contemplèrent un instant dans un silence les plus total. Memphiste rompit finalement ce froid.

Et alors? …

Laissa-t-il tomber.

Et alors quoi? Tu vois bien qu'on l'a manqué!

Répliqua László sur un ton arrogant.

Memphiste allait lui en recoller une sur le champs si ce n'était de Cyra entre les deux.

Fermez-la par tous les dieux!!!

Cria-t-elle.

Les hommes étaient si estomaqué par la nouvelle furie de la jeune dame qu'aucun d'entre-eux n'osèrent ajouter quoique se soit sur le coup. Définitivement : L'enfer n'est rien, comparé à une femme en colère ... Les mâles regardaient Cyra un moment et c'est alors László ne plu retenir sa langue plus longtemps.

Je peux retirer mon '' douce '' dans mes mots de tout à l'heure ?

Articula-t-il faiblement.

Pour toute réponse, il reçu une violente claque sur la joue. Le son retentit en écho à travers l'arène de combat. Mais le plus surprenant était sans aucun doute la marque des doigts fins de Cyra sur le visage du jeune homme. Un rouge vif semblait surplomber la face de celui-ci.

Je suppose que ça voulait dire non ?

Dit-il à voix base que personne n'entendit vraiment.

Prometteurs, c’était le mot qui lui est venu lorsqu’il se rendit compte que ces trois soldats à en devenir avaient survécu à leur propre puissance. Déjà il ne s’était pas attendu à promouvoir à de tels résultats en usant d’une telle tactique, c’était certes imprudent de sa part mais la fin justifiait finalement les moyens. Nagare s’en était vraiment rendu compte, il était devenu beaucoup plus fort en rentrant à Irianeth. Sa prétendue mort à Diamant lui avait vraiment porté un gros coup à sa réputation, il était déterminé à laver son honneur maintenant, dans les prochains jours et les prochaines batailles. Puis, avec tous les évènements s’étant déroulé sur Enkidiev pendant son absence, il avait de quoi en tirer certaines conclusions et résolutions. Oh que non il ne comptait pas encore tout révéler au grand jour, ce n’était pas le bon moment selon lui, il avait d’autres affaires à régler, notamment une très grosse affaire. Même s’il savait qu’il avait quelques alliés sur qui compter, il n’osait se délier la langue, c’était pour le bien de tout le monde selon lui. Malgré tout ça, sa nouvelle force ne risquait de pas passer inaperçu, il en était parfaitement conscient. Au moins cela, il n’allait pas le cacher, d’ailleurs à quoi bon ? Nagare possédait de nouveaux atouts, quelques tours de passe-passe qu’il avait tenté de perfectionner depuis des années et qu’on lui avait finalement aidé à finaliser. C’étaient toutefois des pouvoirs qu’il préférait réserver pours ses véritables ennemis, et non pour des combats amicaux. C’est d’ailleurs pour cela qu’il s’était refusé de les user sur les trois loups, même si ce ne devait pas être considéré comme un duel amical en fait. Enfin, Irianeth avait sa propre définition du combat, il ne fallait pas en être surpris ; l’Empire a toujours fonctionné ainsi et jamais cela ne changera, sinon ce ne serait plus vraiment Irianeth mais un tout autre monde.

Quoiqu’il en soit, comme il voulait s’y attendre, ces trois dégénérés l’avaient épaté par leur survie et leurs compétences. On ne les avait pas choisis à la légère et cela lui plaisait grandement, un beau cadeau sans aucune hésitation. Bon, ils avaient encore un caractère d’indisciplinés et de drôles de manières qui ne peuvent être conformes aux règles d’Irianeth, mais s’ils pouvaient apporter leur contribution à l’Empire, tout le reste pourra être oublié. Après tout, le prince avait vu plus ou moins pire qu’eux, et ces mêmes personnes étaient devenus de grands guerriers à présent. L’armée a toujours besoin d’un brin de folie pour revaloriser sa puissance. Et puisque ces trois bleus ont assez de talent pour faire tressaillir les plus grands combattants, alors leurs places étaient à portée de main. Non seulement ils possédaient une puissance élémentaire très impressionnante, ainsi qu’un esprit coopératif sans égal, même si de ce côté-là il va falloir que des efforts soient apportés, mais en plus ils avaient réussi à blesser le prince. Peut-être indirectement, mais ils l’avaient blessé quand même. Les doigts du prince étaient en sang, leur magie avait été assez incontrôlable dans l’ensemble, même s’il avait réussi à s’en tirer. De plus, ils l’avaient obligé à devoir poser un genou à terre pour endurer la chute du dôme aqueux. C’était amplement suffisant pour avoir son laissez-passer dans la grande famille, ainsi que le privilège d’avoir une place assez proche du prince également. Nagare comptait faire d’eux ses soldats personnels, même si la majorité de l’armée lui appartient, ces trois-là devraient être sous sa juridiction vu que c’était un don de son bras droit. Pour tout dire, il avait bien l’intention de ne pas les délaisser aussi facilement, il comptait bien user de leur potentiel dans les combats à venir.

Mais pour le moment, il fallait qu’ils fassent un peu plus connaissance pour trouver un terrain d’entente. Selenge lui avait conseillé de gagner leur confiance, peut-être que son numéro de sorcellerie aurait suffit mais selon lui ce n’était pas encore totalement satisfaisant. Lui aussi avait de la curiosité à revendre, ce n’était pas tous les jours qu’on offrait un traitement de faveur à trois humains totalement inconnus du continent, il fallait dire qu’ils n’étaient pas n’importe qui aussi. C’est pour cela que Nagare avait décidé de cesser le combat et de les quémander à le rejoindre, non seulement pour leur donner son verdict mais également pour mettre les points sur les i. Attendant patiemment leur arrivée, il les fixa, ils étaient un peu plus amochés que lui, normal vu les dégâts qu’ils avaient causé. Le plus grand des trois loups finit par briser le silence en demandant ce qu’il leur voulait, n’ayant même pas le temps d’ouvrir la bouche, le plus jeune répliqua qu’ils l’avaient complètement raté, ce n’était pas totalement la vérité pour le prince, ils lui avaient donné du fil à retordre. Alors que l’atmosphère se prêta à une nouvelle bagarre, Nagare se prépara à soupirer d’exaspération mais il fut tout autant surpris que les deux mâles du cri de la femelle. Ca avait été efficace apparemment, surtout que le chef d’armée la pensait un peu plus réservée que cela. Enfin, ne pas sous-estimer l’eau qui dort… Cette expression colle bien avec cette maîtresse de l’eau en plus, coïncidence ? Bref, le silence ne dura pas plus longtemps lorsque le pyromane revint à la charge avant de se reprendre un rappel à l’ordre directement dans la face. Décidément, ces trois là allaient lui apporter beaucoup d’ennuis, comme s’ils n’étaient pas les seuls… Et comme s’il n’en avait pas l’habitude non plus, on lui avait fait assez voir de couleur pour qu’il n’ait presque plus le réflexe d’arquer un sourcil. Sachant très bien que ce calme ne durera pas aussi longtemps, il profita de ce silence pour enfin parler.

" C’est qui le chef de la meute ici ? En fait non, ne répondez pas, c’est tellement bordélique que je me demande si on peut vraiment appeler ça une meute.

il savait déjà que c’était normalement Memphiste le chef, mais tout homme avait ses limites et celui-ci était encore plus exaspéré que le prince concernant László.

Trêve de plaisanteries, vous m’avez blessé.

il tendit sa main en sang, pendante, le gant qui la recouvrait était majoritairement carbonisé pour ne laisser place qu’à une peau brûlée et rougeoyante.

Et vous m’avez aussi fait poser un genou à terre.

rajouta-t-il en montrant son pantalon boueux, même si l’état des loups n’était guère mieux, voir pas du tout ; il leva sa main valide et referma son poing en levant son pouce, signe d’approbation parfaite.

C’est un bon score, vous en avez plus dans le ventre que je le pensais, votre entrée dans l’armée est totalement assuré. Je parlerai de vous auprès de mon père, d’ici là : bienvenue dans la famille, soldats. "

il se tut un instant en déposant ses mains sur ses jambes.

Connaissant parfaitement le genre de réaction des apprentis passant haut la main leur épreuve du Colisée, Nagare laissa aux loups le temps de digérer cette nouvelle et de réagir en conséquence. Il ne se préoccupa pas plus de leur joie ou de leur crainte, leurs sentiments à cet égard ne changera aucunement leur destinée : ils allaient devenir des soldats de l’armée impériale et ils vont servir leur nouvelle patrie jusqu’à leur dernier souffle, tels étaient le but de leur venue, la volonté du prince et celle de l’Empire. Le fait qu’ils soient des humains ne le gênait pas plus que ça en fait, ce n’était pas la première ni la dernière fois qu’ils accueilleront des humains dans l’Empire, ainsi que des elfes et autres peuples d’Enkidiev. Cela doit être pour ça qu’Irianeth était devenu aussi puissant, grâce au retournement de veste de beaucoup d’enkievs, enfin ils comprenaient la seule solution face à cette guerre, si on ne comptait pas les autres motivations qui animaient leur soif de guerre. Il fallait d’ailleurs que lui-même s’assure des motivations de ces trois là, leur confiance sans précédent devait être acquise, conformément au bon fonctionnement de la collectivité. Soignant la plaie de sa main tout en ordonnant mentalement ses mots, le prince comptait bien faire entrer pleinement ces soldats dans sa vie et dans le quotidien du continent. Ce n’était pas parce qu’ils étaient des soldats et que leur grade était différent hiérarchiquement parlant qu’ils devaient délaisser leurs sentiments personnels et leur relation, c’est ce qu’on lui avait appris au fil des années et qu’il avait fini par comprendre récemment grâce à ses cousins. Terminant sa petite opération magique, il serra le poing pour s’assurer de la réussite du traitement et finit par reprendre la parole en les regardant de nouveau, toujours assis sur les caisses.

" Votre nouveau rang fait que vous êtes à mon service ainsi qu’à l’empereur actuel. Vous avez également de nombreux nouveaux camarades qui se battent jusqu’à la mort pour servir Irianeth. Votre promotion indique ces responsabilités : respectez vos compagnons, apprenez à les connaître et trouvez la force nécessaire pour combattre nos ennemis, à savoir Enkidiev et leurs chevaliers d’Émeraude. Puisque c’est votre première investiture et que nous allons énormément travailler ensemble durant les années à venir, commençons par faire plus ample connaissance.

Nagare se leva pour être sur un pied d’égalité avec les loups, même si les différences de taille variaient.

Comme vous le savez déjà, je m’appelle Nagare d’Irianeth, je suis le prince de l’Empire et l’héritier du trône, ainsi que le chef de l’armée. Ce que vous ne savez pas maintenant, et ce qui n'est pas un secret ici également, c’est que je n’ai pas toujours vécu à Irianeth : je suis né à Enkidiev et j’ai enduré assez de cauchemars pour vouloir rallier ma véritable famille. Je déteste par-dessus tous les humains, c’est pour cela que je me bats pour l’Empire contre ma terre natale. Je sais que vous en êtes aussi, mais vous êtes différents, cela se voit au premier coup d’œil, puis je sais remballer mon aversion quand j’ai affaire à un humain faisant parti de mon armée. Ah, et…

il se tourna vers Cyra.

Ce que je haïs encore plus que les humains, ce sont les dieux et toute leur clique de célestes ; évitez d’en parler devant moi si vous ne voulez pas les rejoindre tout de suite.

il savait qu’elle n’était pas au courant et que cela avait été fait dans un excès de rage, donc il la pardonnait totalement, mais la prochaine fois il ne sera pas aussi tendre.

Vous pourrez me poser d’autres questions, que ce soit sur moi, sur l’Empire ou sur quoique ce soit d’autre, quand vous aurez répondu aux miennes. Je veux savoir comment vous vous êtes retrouvé à travailler pour nous, alors dîtes-moi : d’où venez-vous ? Racontez-moi comment vous vous êtes retrouvés ensemble et aussi pourquoi avez-vous accepté de suivre Selenge ? "

en restant assez familier, peut-être qu’ils arriveront à trouver leur place sur ce continent, c’était bien ce qu’on avait fait avec lui alors autant faire pareil avec eux. Même s’il ne les appréciait pas trop au début, il commençait à voir en eux de vrais alliés, il ne manquait plus qu’à voir s’ils se montreraient favorables à cette initiative.

Les trois loups, maintenant devant le prince, ne pouvaient se tenir tranquille plus d'un instant à la fois. Exaspéré par le comportement de László, la querelle avait déjà recommencer entre les deux mâles. Ce fut finalement Cyra qui arriva à calmer le jeu, enfin pour un temps seulement. Surprit de sa réaction de louve qui est pourtant d'habitude d'une grande finesse. Un commentaire du plus jeune ramena rapidement le feu aux poudres. Après une violente claque pour qu'il daigne enfin fermer son clapet, le prince prit enfin la parole. Une question toute simple qui pourtant, ne semblait pas trouver réponse sur le moment. Les loups se contemplèrent un temps, histoire de ce poser la question eux-mêmes. En fait, Memphiste était sans aucun doute leur mâle dominant, mais l'attitude de László permettait de croire qu'il n'avait en fait, pas vraiment le dessus. D'un autre côté, Cyra arrivait à leur faire faire n'importe quoi en échange de ses caresses... Alors, qui était vraiment le chef? Même eux ne devaient pas vraiment le savoir. La suite était pourtant évidant lorsque leur seigneur leur mentionna qu'il ne voulait pas réellement une réponse sur le coup. Quoi de plus normal face à leurs réactions mutuelles. La plus grande suprise fut alors qu'il les informa être blessé. Sur le coup, Cyra porta ses deux mains sur sa bouche avec un léger cri de désespoir à la vue de la main. Se jetant sur le sol ensuite, elle le supplia de lui pardonner sa faute.

D'un regard septique, Memphiste leva les yeux vers le ciel, se retenant de tout son être de ne pas la traiter d'idiote une fois de plus. N'était-ce pas là le but premier de le blesser? Croisant les bras sur sa large poitrine, il tapota légèrement du pied histoire de démontrer son mécontentement. Pour sa part, László arborait un énorme sourire voyant la main partiellement carbonisé. C'était dont lui qui avait fait cela! Enfin, c'est ce qu'il croyait, et il ne s'en plaindrait certes pas si, véridicité était cette pensée. Levant doucement le pied, il poussa Cyra sur le côté avec un air narquois. Memphiste le dévisagea un instant mais ne réagit pas. Pour une fois, les deux mâles étaient sur la même longueur d'onde, il n'allait certainement pas s’interposer à son agissement. La jeune femme maintenant étalée sur le sol, la boue recouvrit une partie de son visage et s'infiltra dans ses vêtements. Elle se releva piteuse de son geste, qui avait sans doute humilier ses frères, et essuya son visage du revers de la main. Pendant ce temps, Nagare leur montra également la tâche de boue sur son pantalon. C'est tout? Que le genoux? Cyra croisa furieusement les bras mécontente d'en être maintenant couvert de la tête au pied. Les mâles pouvaient être certain maintenant qu'elle ne serait pas tendre à la nuit tombée! Ça, elle se l'était déjà promit.

Allez, ne fait pas l'enfant tu veux?

Dit alors László histoire de la calmer.

Il n'eut cependant aucune réponse de sa part. La jeune femme se contenta plutôt de regarder la main du prince qui leva soudainement le pouce dans les airs. Perplexe par ce geste, elle arqua les sourcils ne comprenant pas tout à fait où il voulait en venir avec ça, László non plus d'ailleurs. Le seul à en avoir comprit la signification fut Memphiste, qui lui accorda par la suite une faible révérence. Ils étaient donc maintenant acceptés... Suite à cela, le prince finit par se soigner lui-même, sous le regard émerveillé des trois loups qui n'avaient jamais vu pareille magie auparavant.

Comment?

Demanda Cyra à demi voix, presque honteuse de demander.

Pourtant, elle ne reçu pas les regards noirs qu'elle aurait cru. Les autres semblaient autant attendre sa réponse qu'elle en fait. Malheureusement pour eux, le prince se lança plutôt sur une autre voix. Commençant par un petit commentaire sur leur avenir. Les quelques règles de bases s'en suivirent par la suite, laissant les trois loups maussade devant les mots : Respect. Ce tournant les uns vers les autres, ils se sentaient coupable de lui avoir montrer tout le contraire de leur complicité habituelle. Enfin, la relation entre Memphiste et László était, et restera, toujours aussi épineuse. Mais au fond, le plus grand savait très bien que le jeune affronter était comme un petit frère. Tentant maintenant d'obtenir un contact visuelle avec la jeune femme, les deux hommes n’eurent droit qu'à un bref regard de travers. Chose inusité, les deux accrochèrent un sourire à leurs lèvres devant ce comportement. Le prince se releva, ce qui mit un terme à tout, rapportant maintenant tous leur attention sur lui. Il se présenta, comme si les loups ne savaient absolument rien de lui. Pourtant, Selenge leur en avait déjà bien dit à son sujet. Ils sursautèrent lorsqu'il alla dans les confidences de son humanité. Lui? Le prince d'Irianeth? La tanieth ne leur en avait pourtant pas glisser un mot à ce sujet. Étonnés, ils restèrent silencieux, écoutant attentivement la suite. Se tournant vers Cyra, un petit sermon suivit alors qu'elle baissa misérablement la tête. Décidément, ce n'était pas sa journée...

Cela ne se reproduira plus... C'est juré...

Articula-t-elle de peine et de misère.

Le silence ce fut un instant, laissant un froid dans l'assembler. Nagare reprit en leur permettant maintenant de lui poser toutes les questions qu'ils le voulaient. N'osant plus dire un mot, la jeune femme recula de quelque pas, signifiant ainsi à tout le monde qu'elle passait son tour. Mais, le prince fut le premier à vouloir en savoir d'avantage sur eux. Commençant par de simple demande, Memphiste s'avança légèrement, désignant qu'il parlerait pour les autres.

Nous venons d'Enkidiev. Pour ma part, je suis un Sholien, de la race des elfes. Il y a de nombreuses années, alors que je n'étais qu'un enfant, vous et les vôtres avez décimé mon royaume. Sans doute le plus grand service que vous pouviez me rendre. Je haïssais ses humains avides d'eux-mêmes...

Il se tut un instant, ce remémorant cette époque qu'il avait cru oublié depuis longtemps.

J'ai rencontrer Cyra à Jade, il y a très longtemps, lors d'une étrange fête donné pour un jeune couple. La pauvre et tendre femme ne semblait pas être en mesure de trouver le bonheur dans ce royaume. Je l'ais donc ramené avec moi.

Faisant une seconde pose, il regarda László avec un petit sourire en coin.

László et Cyra se connaissaient déjà à mon arriver mais ... L'idiot que vous voyez là nous à suivit histoire de garder les deux yeux sur Cyra, si vous voyez ce que je veux dire...

Il termina sa phrase sur une note plus grave, signifiant ainsi son exaspération qu'il les ait suivit ce jour là.

Hey! Je te rappelle que c'est de ta faute si les Jadois voulaient tous ma peau!

Ajusta rapidement László aux dires de Memphiste.

Ma faute? Écoute-toi...

Renchérit Memphiste.

Ce n'est tout de même pas moi qui l'ais carbonisé et dévoré partiellement par la suite!

Ces révélations pouvaient sans doute rendre le prince quelque peu perplexe devant eux mais bon, tant qu'à se quereller, aussi bien que cela en vaille la peine.

C'était Raven... Juste comme ça...

Marmonna Cyra dans son coin sachant que s'était sur la mort de son abominable époux.

Ah enfin, la jolie demoiselle daigne nous adressez la parole!

Lança László sur un air heureux.

Étrangement, cette remarque remit un sourire à la jeune femme. Étrangement, le fait de se remémorer les circonstances de leur rencontre sembla soudainement rapprocher la groupe éparpiller depuis leur arrivé à Irianeth. La jeune femme se rapprocha d'eux en se mettant soigneusement au milieu. Une main dans celle du géant, puis l'autre dans celle du louveteau.

Hum... On en était où déjà?

Chuchota László à ses pairs.

Essaie de suivre un peu tu veux?

Lui reprocha Memphiste. Puis, il se racla la gorge et continua...

C'est en essayant de venir ici que nous nous sommes retrouvés sur une île perdu au milieu de l'océan. Chassé par les Enkiev, cet idiot de marin venu de Zénor nous a fait échouer alors que nous tentions de fuir ce Continent. Nous sommes restés coincer là pendant des années avant l'arrivé miraculeuse de la tanieth.

Évidemment, rien ne servait de spécifier qu'il s’agissait de Selenge.

Et, nous sommes là...

Enfin, c'était probablement tout ce qu'il avait à en dire. Le reste lui serait sans doute expliquer par la femme mauve, telle qu'elle l'avait dit plus tôt. Croyant que c'était leur tourne, Memphiste allait ouvrir la bouche alors que la voix du plus jeune retentit dans ses oreilles.

La femelle mauve est libre?

Demanda-t-il le plus sérieux du monde.

Memphiste soupira longuement, accompagné de Cyra qui en fit de même. Décidément, jamais il ne changera celui-là.

László... Elle t'a refusé des milliers de fois au moins. Arrête... Je sens qu'elle pourrait de décapité sur place celle-là.

Laissa tomber Cyra.

Bon d'accord... Il peut répondre quand même non? Histoire d'en savoir les raisons. D'ailleurs, tu m'as également refusée à une époque très chère...

Affirma-t-il sur un ton remplit de sous-entendu.

LÁSZLÓ!!

S'exaspéra Memphiste. Il prit de bonne respiration pour se calmer et continua sur un ton plus doux :

Plus sérieusement, cette tanieth nous à dit que nous pourrions nous venger des Enkievs, chose qui est maintenant vrai n'est-ce pas? Nous ferrons ce qu'il faut, ceci est acquis. Nous connaissons également que trop bien ce continent, ainsi que les lieux stratégiques de leurs monarques et autres. Nous sommes maintenant soldat de votre armée? Ou de simple apprentis?

À qui doit-on obéir?

Demanda finalement Cyra.

À la tanieth ou à vous?

Les trois loups cessèrent alors de parler, attendant avec impatience les réponses du prince.

Sujet: Re: Enfin au bercail. [Pv Nagare] Ven 6 Jan 2012 - 20:39

Même s’il n’était pas une référence en termes de sociabilité, Nagare restait un soldat proche de ses hommes. Il n’ira pas jusqu’à résoudre tous leurs problèmes et à sympathiser non plus, c’est juste qu’il a absolument besoin de tous les cerner afin de bien les cadrer à sa manière. Les connaître sur le bout des doigts n’était pas non plus son but, ni de leur faire part de tous ses petits secrets afin qu’ils se retrouvent sur la même longueur d’onde. Le strict minimum était néanmoins nécessaire, de son point de vue en tout cas, il voulait toujours savoir à qui il avait affaire avant d’accord sa confiance, c’était ainsi qu’il fonctionnait. Quoi de plus normal, il était le responsable direct de toute cette masse noire, c’était à lui qu’on rendait des comptes et il s’assurait juste que le retour reste gratifiant. Avec ces loups, cela allait être la même chose : ils allaient travailler à son service, le prince ne pouvait tout simplement pas accepter qu’on le suive à la trace sans savoir un minimum de choses sur ses compagnons. Le simple fait que ce soit Selenge qui les a convoqués plaide en leur faveur, même s’il voulait toujours être sûr d’avoir à faire de bons soldats d’Irianeth, il ne donnait pas sa voix à n’importe qui non plus. C’est bien beau de connaître quelques bottes d’épées ou autres… encore faut il atteindre le niveau de l’élite, vu que cette dernière ne laisse pas ses portes s’ouvrir aussi facilement. Enfin, ils l’avaient déjà impressionné, pourquoi en faire encore tout un plat ? Faire connaissance n’était plus que sa dernière étape, ensuite tout sera réglé. Et dire qu’il y a à peine une heure ou deux, il était revenu de son improbable mort sur Enkidiev, qu’on l’affligeait déjà avec des nouvelles dont il n’avait rien à faire pour le moment et autres doléances dans la même veine. Il n’y a pas à dire, lorsque Nagare retrouve sa place habituelle, il reprend du poil de la bête comme si de rien n’était, ou presque.

Malgré tout, Nagare se devait de l’avouer : il était curieux de savoir le passé de ces trois loups, comment et où Selenge les avait pêchés, ainsi que quelques détails facultatifs qui pourraient satisfaire sa curiosité. Comme il s’y attendait un peu, ce fut Memphiste qui allait s’adresser en leur nom, c’était bien lui le chef de la meute mais cette question était assez difficile à traiter semble-t-il. Sans s’attarder là-dessus, il l’écouta attentivement. Apparemment, le géant était originaire de Shola, un elfe de surcroît, il faut dire que le prince n’avait pas fait attention à ce détail, les cheveux de l’aîné masquaient ses oreilles. Concernant les deux autres qui étaient bien des humains, ils étaient nés à Jade, d’où leurs traits physiques particuliers, qui étaient plus frappants en ce qui concerne Cyra plutôt qu’avec László selon lui. Suite aux origines, le loup alpha lui raconta qu’ils s’étaient rencontrés à Jade justement, après que Memphiste s’est exilé de Shola suivant la colonisation du royaume, Nagare pu d’ores et déjà comprendre que lui aussi avait une haine à rassasier contre les humains, voilà un bien bon point. Leur alliance était assez cocasse, surtout lorsque ce fut le tour de citer le jeune louveteau, décidément il était plein de surprises celui-là. Puis s’ensuivit une conversation entre eux que le prince ne parvint pas à en comprendre la totalité, il n’était cependant pas assez naïf pour comprendre qu’ils étaient cannibales apparemment, ce n’en était presque pas surprenant. On trouvait un peu de tout dans l’armée, voire beaucoup trop de tout en fait, mais c’était pour le bien de l’Empire après tout. Au moment où ils se mirent à se tenir la main, Nagare ne se serait pas empêché de sourire légèrement s’ils n’avaient pas repris le cours de leur récit, ils avaient l’air vraiment proches, le terme de "meute" n’était vraiment plus à prendre à la légère. Restant attentif sur la suite, le chef d’armée l’avait un peu anticipé : ils avaient été bannis, ils avaient tenté de rallier Irianeth mais s’était échoués sur une île, puis Selenge est apparue comme par magie pour les récupérer. Nagare lui demandera certainement plus de détails plus tard, pour le moment il laissa les loups en venir aux questions. A l’instar de Memphiste et Cyra, l’héritier manifesta son exaspération face à l’interrogation de László en levant les yeux au ciel. L’avantage, c’est qu’il resta suffisamment longtemps silencieux pour ne pas avoir à y répondre ; surtout qu’en réalité, le prince n’en savait fichtrement rien, et puis ce n’étaient pas ses affaires non plus. L’ambiance redevenue soudainement plus sérieuse lorsque le chef de meute assura qu’ils allaient se venger d’Enkidiev et qu’ils feront tout leur possible pour y arriver, Nagare ne demandait rien de plus. Ravalant sa satisfaction à leur égard, il répondit immédiatement à leurs questionnements, en commençant par celle du plus vieux.

" N'ai-je pas été assez clair avant le combat ? Le Colisée sert d'ultime test aux apprentis soldats. Vous venez juste de passer le vôtre avec moi et j’ai jugé que vous étiez suffisamment expérimentés pour obtenir le titre de soldats, après tout vous êtes encore vivants. Donc, vous n’êtes pas des apprentis mais bel et bien des soldats de mon armée.

se tournant ensuite vers la femelle, il prit quelques secondes à y répondre, réfléchissant à la position de son alliée dans tout cela.

A moi. Puisque vous êtes soldats et Selenge aussi, vous êtes hiérarchiquement égaux. Elle est votre camarade, comme tous les autres, traiter-la comme telle mais restez-lui redevables de vous avoir emmené ici. Selenge m’obéit, les autres m’obéissent, vous ferez donc pareil. N’oubliez pas non plus que vous devrez accorder encore plus de loyauté à l’égard de l’empereur qu’à moi.

puisque chacun avait posé une question, et même si elle n’était appropriée, Nagare ne put s’empêcher de se tourner ensuite vers le louveteau.

Je n’en sais rien non plus, mais je ne te conseille pas d’insister avec elle, je parle en connaissance de cause.

non pas que Nagare a tenté par le passé de la séduire, c’était plutôt elle d’une certaine manière, mais il la connaissait suffisamment pour savoir que László ne ferait pas long feu s’il prolongeait ses tentatives de séduction.

Bon, puisque j’en ai fini avec vous, je vais me retirer. Si vous avez d’autres questions, adressez-vous directement à un autre membre de l’armée. Vous êtes libres de vous déplacer sur le continent tant que vous ne semez pas la pagaille, vous vous rendrez vite compte qu’Irianeth est relativement différent d’Enkidiev. Tenez-vous à carreaux et tout se passera pour le mieux, ne nous décevez pas.

commençant à s’éloigner du groupe en direction de la sortie, il leva sa main en guise d’adieu.

A bientôt, les loups. "

C’était certainement une rencontre qu’il n’aurait jamais cru vivre après être revenu d’une trop longue absence, néanmoins cela avait eu le mérite de lui remonter légèrement le moral. Ce n’est pas qu’il était dépressif ou quoique ce soit d’autre, c’est juste qu’il avait besoin de se défouler et que sa confrontation avec les loups, bien que courte, s’est montrée très apaisante pour ses nerfs. Rien de mieux qu’un peu de baston pour se vider la tête, tant que ce n’est pas trop abusif au risque de devenir un colérique extrême, s’il n’avait pas déjà atteint cet état-là. Pour beaucoup, c’est le cas ; pour lui, ça a toujours été comme ça. C’est Nagare, c’est tout. Au moins il faisait des efforts pour ne pas se montrer désagréable à tout bout-de-champ et avec tout le monde ; au contraire, les nouvelles relations du prince se montraient assez étonnantes, sans parler des loups. En effet, lors de son long séjour en Enkidiev, Nagare n’a pas seulement fait que prendre des vacances : à bord du bateau qu’il avait emprunté, il avait entraîné avec lui sa fille qui avait finalement accepté de se ranger de son côté, puis enfin le plus surprenant étant que le prince a ramené avec lui un chevalier d’Émeraude, l’ancienne cheffe de l’Ordre, qui n’est nulle autre que son âme-sœur. Vigane et Naryu, voici les personnes qui ont participé à la renaissance du prince, à sa nouvelle montée en puissance, à son retour aux sources. Pour l’instant, leur adhésion dans l’Empire n’était pas encore officielle, il leur avait convié de rester dans la coque du bateau amarrée le temps qu’il s’en charge, même si en réalité il voulait s’isoler, du moins c’est ce qu’il croyait. Maintenant que l’héritier s’était acquitté de l’affaire des loups et du retour de Selenge, il s’empressa immédiatement de rejoindre sa petite troupe tout droite issue d’Enkidiev. Il les fit sortir de la cale, leur assurant qu’ils n’avaient rien à craindre avec lui. Comme Selenge protégeait les loups par sa seule présence, Nagare mena sa troupe sans qu’on s’y oppose, malgré leur sang humain. Le prince, après les avoir fait guider dans la forteresse, se rendit dans le couloir des alvéoles royales, où il présenta la propre alvéole de sa fille et invita son amante à partager la sienne. Tandis qu’ils s’attardèrent à l’aménagement de leur nouveau foyer, ils furent interrompus par l’arrivée d’un dignitaire qui annonça une terrible nouvelle au prince : l’empereur Nemesis est décédé et il a élu son fils comme successeur dans son testament, accompagné d’une lettre. Anticipant la réaction du nouvel empereur, le politicien se retira aussitôt ; cependant, Nagare resta silencieux, la mine sombre, les femmes de sa vie autour de lui commencèrent à s’inquiéter de son état.

" Ce n’est rien. Laissez tomber…

demanda, pour ne pas dire exigea, l’héritier en détournant le regard, les yeux baissés, ne sachant comment réagir ; brusquement il dirigea ses pas loin de l’alvéole.

Je reviens. "

lâcha-t-il avant de détaler presque à pas rapides dans les couloirs.

Sa fille, Vigane, allait se mettre à sa poursuite pour lui venir en aide, mais sa belle-mère l’arrêta dans son geste, la convainquant que son père avait besoin de digérer cela pour le moment. Résignée, elle laissa son idole se cacher dans sa douleur. Évitant le plus possible tout contact avec autrui, Nagare fit les cent pas à travers le château, laissant ses pieds le guider où ils le voulaient, repassant souvent plusieurs fois par le même endroit. Dans sa main, dénudée du gant carbonisé il y a peu, se trouvaient toujours le testament ainsi que la lettre non-ouverte. Avant de se poser pour faire définitivement le point et de s’occuper à la lecture des derniers écrits de son paternel, Nagare tentait tant bien que mal de ne pas craquer, il retenait ses larmes, ses mots, ses coups. Évidemment qu’on aurait pu lui venir en aide, mais il la refuserait tout bonnement, violemment dans la plupart des cas. Tout ce qu’il voulait, c’est qu’on le laisse tranquille. Son rêve de devenir empereur d’Irianeth était enfin arrivé, c’était un grand pas en avant pour ses ambitions et projets de vengeance ! En même temps, Nagare savait également qu’il aurait à avoir à subir le départ de l’homme qui lui a fait nourrir toute cette haine, qui l’a accepté malgré son appartenance au peuple enkiev. Il en était parfaitement conscient que ce jour finirait par arriver, mais c’était beaucoup trop tôt pour lui. Il possédait l’étoffe d’un empereur plus catégorique sur le plan militaire, qui conviendrait à un Empire aussi sanguinaire, néanmoins il ne pouvait s’empêcher de penser à être pour toujours séparer de son père. Aucun homme ne pourrait prendre cette place dans le cœur de l’ex-prince, seule la reconnaissance de son peuple suffira à palier le rôle de baume, de remède. Toujours aussi traînard à travers les nombreuses galeries de la forteresse, l’hybride finit par se calmer assez peu au bout de quelques minutes, même si son expression faciale cachait mal sa détresse : le prince ne regardait que très rarement le sol en affichant un air neutre, les sourcils traduisant presque sa tristesse. C’était souvent par l’intermédiaire de cette allure qu’on parvenait à comprendre qu’il était en proie à une terrible souffrance. Enfin, c’était un grand homme, il finit par inspirer profondément avant de finalement tenir compte de son environnement : aussi étrange que cela puisse paraître, ses pas l’avaient menés dans le couloir des alvéoles des soldats. En souhaitant rebrousser chemin, il passa devant celle de son alliée Selenge, ses sens l’avertirent qu’elle s’y trouvait. Cela lui fit rappeler qu’ils avaient à discuter des trois loups, ainsi qu’à rattraper ces cinq dernières années, il en profitera évidemment pour lui toucher un mot sur son accession au trône, même si pour l’instant la mort de l’empereur n’a pas été annoncé au peuple, ce qui ne saurait tarder de la part de son héritier. L’ex-prince mit un terme à son immobilité et toqua à la porte de la femme-hybride, une fois assuré qu’il pouvait rentrer sans déranger, il pénétra dans l’alvéole, la refermant derrière lui toujours à sa manière avec sa télékinésie.

" Selenge… "

se contenta de dire l’hybride aux yeux rouges en guise de salutation, toujours les yeux légèrement dirigés vers le sol ; il avait besoin de se confesser et de se reprendre, et là c’était cette femme qui se tenait sur sa route en ce moment. Maintenant qu’il était présent, il n’avait aucune raison de repartir, autant retarder ses nouvelles directives avec le gouvernement par n’importe quel prétexte.

Sujet: Re: Enfin au bercail. [Pv Nagare] Mer 11 Jan 2012 - 16:22

Dès son retour, la Tanieth n'avait guère eu le temps de souffler un peu. Déjà contrainte de présenter les loups à son prince le plus rapidement possible, nul le temps de se reposer. Quoi à son propre avis, elle s'était déjà suffisamment reposer depuis les années. Sa présence fut courte entre le trio et Nagare avant qu'elle ne prenne le large afin de les laisser faire connaissance. Laissant donc les loups aux bons soins du prince, Selenge se dirigea d'un pas lent vers la forteresse qui se dressait devant elle. Un soupire de soulagement retentit tandis qu'elle baladait son regard argenté sur l'immense bâtiment creusé à même la montagne. C'était bon de rentrer enfin chez eux. Markovo sur les talons, la femme mit une jambe devant l'autre sans se presser. Sur son chemin, beaucoup d'esclaves et autres se retournèrent avec un air inquisiteur sur leurs visages. Sans doute comme tous, ils ne s'attendaient pas à revoir la femme un jour. Certain même plissèrent le front, incertain que leurs vus ne leur faisait pas défaut. Certes, Selenge avait quelque peu changé depuis son départ. Ses cheveux, autrefois violet clair était maintenant d'une blancheur hivernal. Sa peau dans les mêmes tons avait effaceur la pâleur pour faire place à un violet plus foncé, sans doute le résultat d'une trop longue exposition au soleil. Enfin, c'est la seule explication qu'elle avait trouvé face à ce changement mystérieux. Pour ses cheveux par-contre, c'était une autre histoire. Des tatouages blancs avaient même marqués sa peau pendant un essai de magie noir qui avait lamentablement échoué. Quoiqu'il en soit, la Tanieth ne s'en était pas inquiété plus qu'il ne le fallait, mettant le reste sur la cause de ses expériences de toute sorte.

À vivre seule sur une île en compagnie de Markovo lui avait certes permit de se rapprocher de son animal fétiche, mais de plus, les liens s'étaient resserrés étroitement entre les deux. Aujourd'hui, Selenge arrivait à détecter les émotions du géant félin comme si elles étaient siennes, comme un sorte d'empathie entre les deux inséparables. La bête retrouvé à Osantalt avait toujours eu se don, mais sa maîtresse ce s'en était jamais attardé avant leur isolement. Profondément convaincu que maintenant, plus rien ne pourrait se mettre à travers leur chemin, Selenge avait offert à Markovo sa confiance la plus total. Chose qu'elle avait longtemps eu du mal à faire. Pour cause de ce manque, la Tanieth s'était laisser piéger sur l'île des lézards comme une débutante. Si seulement elle avait considérée les paroles de ce dernier, tout ceci ne serait sans doute jamais arrivé. Une dure leçon qu'elle avait apprise, mais qui porta finalement fruit à une autre réussite personnelle.

Avant de se rendre à l'intérieur de la forteresse, la femme bifurqua d'abord vers l'océan afin de prendre un bon bain. Elle retira ses vêtements et s'enfonça dans l'eau glacial à ce temps-ci de l'année. Heureusement, quelque courant marin réchauffait certain endroit à l'aide des volcans. Bien que le félin ne raffolait pas particulièrement de l'eau, sa maîtresse l'avait tout de même habituer depuis son enfant. Il entra nerveusement dans l'eau, puis la rejoignit. Une fois propre tous les deux, ils en ressortir et se laissèrent sécher au soleil. Ils durent passé de longues heures ainsi, car l'épaisse fourrure de Markovo n'était pas une mince affaire à estomper. Le félin était tout juste encore humide qu'ils prirent la route vers la citadelle souterraine. Parcourant les couloirs menant à son ancienne alvéole, la Tanieth fut surprise de la trouver dans l'état exacte qu'à son départ. Ainsi dont, ils n'avaient pas remit celle-ci à un autre soldat ou même apprenti fraîchement débarqué. Les esclaves avaient même nettoyés les lieux quotidiennement à en voir l'état de la pièce circulaire. Satisfaite, la femme déposa ses objets sur le sol près de l'entrée avant d'aller s’asseoir sur le bout du lit fait de pierre et d'une mince couche de feuille pour ramollir le tout. Posant son regard ténébreux sur le félin, toujours assit devant l'entrée, Selenge l'invita à la rejoindre d'un signe de la main. Ce geste soulagea la bête qui eu cru que les vielles habitudes reprendraient dès leur retour. Pourtant, la Tanieth n'était plus du tout la même qu'à leur départ...

Qu'est-ce qui ne va pas Markovo? Demanda la Tanieth après avoir ressentit son hésitation.

Le félin lova son énorme tête sur les genoux de sa maîtresse, recouvrant ceux-ci entièrement.

Rien maîtresse, de simple craintes déjà démentit. Répondit-il doucement.

Selenge n'ajouta rien et se contenta de balader tendrement ses doigts dans l’épaisse crinière de son félin. Elle s'étira ensuite légèrement pour attraper une vielle brosse qu'elle avait garder depuis Osantalt. D'un geste fin et souple, elle accomplit finalement la tâche de démêler tous les noueux accumuler dans les poils de Markovo depuis leur exile. Une fois fait, la femme se leva lentement afin d'aller elle-même se brosser les cheveux. Elle passa finalement devant un miroir, où elle ne plu faire autrement que d'être stupéfaite de ce qu'elle y croisa. Qui était cette femme? Pour la première fois, elle se voyait enfin. N'ayant aucun reflet sur l'île, elle n'avait jamais plus observer les dégâts des expériences en sa totalité. Debout devant une glace brisée, elle se contempla un moment, la tête légèrement tournée sur le côté. Elle observa tout d'abord le manque flagrant de graisse, ayant maintenant presque la peau sur les os. Markovo sentit rapidement le besoin de la maîtresse. Il entreprit donc de la laisser seule avec elle-même tandis qu'il quitta l'alvéole pour aller se délier les jambes dans les couloirs. N'ayant pas plu le faire sur l'embarcation, le fauve se réjouit dans avoir l'occasion.

La Tanieth ne remarqua pas le départ de la bête tandis qu'elle tira ses cheveux vers le haut en regardant la lumière rouge des stalagmites refléter sur ceux-ci. Les relaissant tomber le long de ses hanches, la femme passa un doigt délicat sur ses nouveaux tatouages gravés à même sa chair. Ceux-ci avaient été très douloureux suite à son expérience magique. Pour le commencement, ses marques n'avaient été que brûlures ayant carbonisés sa peau en lanière. La douleur s'était finalement évaporée pour laisser place à ses marques blanches et lumineuses sous certain angle. Se retournant dos à la glace, elle remarqua que son dos avait été également grandement affecté. Cependant, la femme se questionna en se souvenant très bien qu'elle n'avait eu aucune blessure de ce côté là. Elle fronça les sourcils lorsqu'elle sentit un reflet lui pénétrer sa rétine tout près des yeux. Maintenant face au miroir, elle aperçue alors qu'elle en possédait également sous son œil gauche, constituer de trois points qui se suivaient. Pourtant, toujours la même chose, la Tanieth n'avait aucun souvenir de douleur dans cette région non plus. Ses yeux, tant qu'à eux, avaient gardés leur couleur argenté d’antan, bien que quelque peu rougis. Elle passa une main dans son coup afin de détendre ses muscles.

* J'espère que ce n'est rien de dangereux pour moi... * Souhaita-t-elle intérieurement alors qu'elle ne reconnaissait pas réellement le reflet devant elle.

Une soudaine crainte que les marques prennent de l’expansion par elles-mêmes lui traversa l'esprit. La femme passa ensuite à ses oreilles où une rangée de quatre anneaux pendaient maintenant le long de la pointe elfique. Celles-ci n'étaient nul autre que la bonne gracieuseté de Cyra qui en avait également. Comme ça, un matin, la jeune femme avait voulu les lui insérer. Les ayant prise au navigateur Zénorois, la jeune loup avait voulu les garder pour elle-même mais son envie de décorer les oreilles pointues de sa nouvelle amie avait été trop grande. Selenge avait tout bonnement acceptée, essayant ainsi de gagner d'avantage la confiance de cette louveteau craintive. Avoir sût à l'avance que Cyra lui ferait des trous à l'aide d'un couteau, elle y aurait sans doute pensée à deux fois. Quoiqu'il en soit, elle avait supportée la douleur dans le seul but de ne pas décevoir la louve.

Tandis qu'elle se remémorait chaque incident causant ses nouveaux changements physiques, le prince entra dans la pièce juste derrière elle. Elle sentait sa présence, mais celui-ci resta silencieux un moment. Toujours en train d'observer son reflet, elle haussa les épaules et lança :

Suis-je laide? Souffla-t-elle dans un ton de désespoir.

La femme ne se retourna pas directement vers lui, croisant plutôt son regard dans la glace. L'expression qu'elle vit sur son visage l'alerta immédiatement que quelque chose n'allait pas. Le prince prononça alors son nom, tandis qu'elle pensait que c'était un miracle qu'il l'ait reconnu, lui. Se détachant du miroir, elle pivota vers son prince et se rendit droit devant lui. Lui offrant une brève révérence de politesse, la femme baissa les yeux vers le sol.

Des explications s'imposent sans doute... Souffla-t-elle de nouveau. Mais avant, je remarque que quelque chose semble vous tracassez Nagare. De quoi s'agit-il? Reprit-elle d'un ton plus assuré.

Markovo passa soudainement la porte d'un pas rapide et se plaça droit à côté du prince.

L’empereur est mort maîtresse... Je viens de croiser des esclaves qui en discutaient. Affirma-t-il afin de renseigner la femme de ce qu'il venait d'apprendre.

Selenge resta silencieuse, ayant déposé son regard sur la bête dès ses premières paroles.

* Tu en es certain?! *Répliqua-t-elle, par voix télépathique, sous le choc de cette nouvelle.

Le félin ne répondit pas, se contentant plutôt de faire un signe de tête vers le prince. La femme releva les yeux sur Nagare en se mordillant la lèvre inférieur. Ceci expliquerait sans doute l'air grave dessiner sur le visage de l'héritier. Quoiqu'il en soit, elle laisserait celui-ci lui en faire part avant de prendre les devants. Après tout, les rumeurs étaient choses communes à Irianeth et beaucoup s'étaient révélées sans fondement. Reculant de plusieurs pas, la femme tandis le bras et attrapa un tabouret, signifiant ensuite à Nagare d'y prendre place. Elle alla se rasoir sur le bout de son lit, à l'endroit exact d'y à quelques minutes. Son félin reprit également la même position : tête sur les genoux de sa maîtresse. Câlinant la bête entre les oreilles, la Tanieth attendait patiemment que le prince daigne lui dévoiler se qu'il avait en tête.

Sujet: Re: Enfin au bercail. [Pv Nagare] Dim 22 Jan 2012 - 9:52

" … C’est glauque. "

finit par lâcher le prince, visiblement ennuyé par ce panorama.

" Silence, fils, restes concentré. "

le rappela à l’ordre son paternel sans lui adresser le moindre regard.

Les deux aînés de la famille impériale se tenaient droits comme des colonnes devant le paysage tanieth qui s’offrait à eux, d’un côté le souverain suprême Nemesis, de l’autre l’héritier légitime Nagare. Le père et le fils se situaient sur l’un des nombreux balcons de la forteresse, celui-ci étant le plus haut placé en altitude, leur donnant donc une vue d’ensemble sur une bonne grosse part de la côte d’Irianeth. Depuis son intronisation parmi l’armée, il avait été extrêmement rare que les deux hommes se retrouvent seuls, à partager un moment d’intimité familiale. Ils étaient tous les deux très occupés par leur devoir, même s’ils parvenaient à se voir assez souvent pour coopérer ensemble, ces réunions ne restaient que des entretiens stratégiques et politiques. Ce moment là était une exception, ils ne discutaient pas encore de guerre vu que, le lendemain, Nagare vivra sa première mission à Diamant, une occasion de faire définitivement ses preuves dans l’Empire. Le père avait convié à son fils de le suivre jusqu’ici, lui demandant d’admirer la vue avec lui, telle une sorte de rituel sacré d’avant-guerre. Le prince ne comprenait pas encore la portée de cet atmosphère, peut-être en saura-t-il plus lorsqu’il croisera véritablement le fer face à ses pires ennemis et qu’il reviendra sain et sauf au bercail. Là, il pourra l’affirmer franchement : "j’ai compris". Mais pour l’instant, c’était vide, froid, même inutile à ses yeux. Il faisait cela uniquement pour obéir à son supérieur. Et ce dernier faisait mine de ne pas capter ce manque d’enthousiasme chez son descendant afin de conserver cette tranquillité. Une légère braise fraîche frôla leur visage, les faisant légèrement plissés les yeux. Ils ne tarderont pas à rentrer au chaud, cependant ils restaient encore, n’ayant pas échangé de mots depuis le début, si on faisait fi des plaintes du prince. Finalement, alors que Nagare avait accepté de se tenir tranquille depuis une bonne dizaine de minutes, Nemesis brisa le silence pour enfin venir au fait.

" J’aimerai te poser une simple question, fils. Qu’est-ce que tu es prêt à faire pour devenir le prochain Empereur noir ? "

demanda sereinement le maître des tanieths, toujours le regard rivé sur le panorama ; le prince tourna la tête vers lui, ses yeux rouges fixant son père.

" A tout. Même si cela implique que je dois vous prouver que je suis devenu plus puissant que vous. "

assura l’hybride sans mettre à part son arrogance démesurée ; paradoxalement ou non, selon les points de vue, cette réponse plût énormément à l’empereur car il étira un léger sourire de satisfaction, qu’il adressa à son fils en lui rendant son regard.

" Je te reconnais bien, là. Le pouvoir, c’est exactement ce dont tu as besoin pour me succéder. Ne cesses jamais d’y penser à chaque instant que je suis ton seul obstacle à ce titre, deviens encore plus fort en te poussant à me regarder d’en bas. C’est en suivant mes pas, tout en traçant ton propre chemin, que tu deviendras, aux yeux du peuple et aux miens, l’Empereur noir.

rajouta le souverain avant de se retourner une nouvelle fois vers l’horizon, son héritier suivant le mouvement après avoir hoché la tête.

Demain sera un grand jour pour toi. "

affirma le père quelques secondes plus tard.

" Un grand jour parmi d’autres. "

précisa Nagare en se massant la nuque, ce mouvement attira le regard de l’Empereur.

" Tu es beaucoup plus détendu qu’auparavant, tu as déjà posé les pieds sur le chemin menant à mes pas. "

constata Nemesis en se remémorant l’évolution des progrès de son héritier.

" Le puissant Empereur Nemesis était lui aussi décontracté à ce point dans sa jeunesse ? "

se moqua l’hybride aux cheveux blancs, un fin sourire se dessinant sur ses lèvres.

" Tu sais si peu de choses sur le passé de ton père… "

soupira l’hybride aux cheveux noirs avec une pointe de lassitude dans la voix.

" Vous ne savez pas grand-chose sur moi non plus. "

répliqua le prince en souriant un peu plus tout en tournant la tête vers son paternel, l’Empereur lâcha un rire bref à cela.

" Il est vrai…

un moment de silence.

Tel père, tel fils. "

continua le grand homme sur sa lancée après s’être de nouveau retourné vers le paysage.

" On ne le redira jamais assez… "

commenta le plus jeune à cette phrase typique des deux concernés.

Ils échangèrent un regard complice et se mirent à rire simultanément, c’était impossible d’imaginer ces deux sanguinaires personnes avoir un tel rapport entre eux, et pourtant ils étaient bel et bien ainsi. Car après tout, ils ne sont que des hommes comme tant d’autres.

~~~

La voix de Selenge le tira soudainement de ce flashback. Il était bien conscient qu’il allait certainement être hanté par de profondes nostalgies dans les jours à venir, mais il allait devoir vite se ressaisir s’il ne voulait pas céder à la tristesse éternelle. Nemesis était mort, son père était mort, il lui avait destiné un testament et une lettre. Voici tout ce qu’il lui restait de lui, de vulgaires papiers portant des mots sacrés… Nagare ne pouvait qu’être accablé, sa réaction était tout à fait normale. Distrait par la présence de son amie, il se rappela de cette question qu’elle lui avait posé plus tôt mais ne s’en soucia pas plus que cela, ce n’était vraiment pas le moment de tergiverser sur des interrogations aussi futiles. Heureusement, l’elfe-hybride remarqua rapidement la détresse de son supérieur, se levant pour lui faire face et lui demander ce qui le tracassait tant que ça. Nagare mit un temps assez conséquent à répondre, au point que ce fût l’arrivé du félin qui l’empêcha de répondre. Il ne capta aucunement leur conversation télépathique mais la ressentait, au moins il n’aura pas lui expliquer lui-même, ce qui le débarrassa d’un gros poids pour dire. Les yeux fixant le sol, il suivit l’invitation de la soldate en s’asseyant là où elle le désignait. Sa position n’en redevint pas autant confortable, il ne fit même plus attention à son entourage, tentant de repousser tout ce que ses pensées le faisaient fléchir. Parvenant finalement à reporter son attention sur la réalité, il regarda les deux documents entre ses doigts. Déposant la lettre sur ses genoux, il se mit d’abord à lire en diagonale le testament, c’était après tout loin de ce papier dont il avait besoin pour le moment. Nemesis spécifiait, en effet, qu’il léguait son trône à son fils aîné. Ce ne devait pas être vraiment une surprise pour lui, mais cela lui faisait chaud au cœur. C’est en lisant plus loin les lignes qu’il dressa une liste des héritiers potentiels, par ordre de préférence, au cas où le prince serait décédé avant son père. Ce testament avait donc être rédigé bien avant qu’il ne soit parti pour Diamant, sinon il aurait rayé son nom de la liste en apprenant sa prétendue mort. Nagare se sentit coupable d’avoir fait vivre des heures de souffrances à son paternel, il a dû se résigné à voir son fils mourir en même temps que lui durant son dernier souffle… Néanmoins, dans l’autre monde, il finira bien par constater que l’hybride aux cheveux blancs n’était pas présent et que donc il était encore vivant. Laissant de côté cette histoire d’héritage, il regarda l’enveloppe contenant les derniers mots de son père, l’ouvrant minutieusement et lisant cette fois-ci l’intégralité du texte.

Spoiler:

Et voilà. Il semblerait bien que l’empereur n’a jamais cessé de penser que son fils était encore vivant malgré les faux rapports. Les yeux du prince se mirent à rougir, sa honte ne faisait que s’amplifier. Posant tous ces papiers sur ses genoux, il se remit à baisser la tête, tremblant légèrement ; on aurait dit qu’il pourrait exploser à tout moment. C’était vraiment une journée de poisse. Alors qu’il s’était plus ou moins remis de sa mauvaise expérience à Enkidiev, on lui jetait au visage que son père est mort et que c’était à lui de devoir supporter toutes les responsabilités. Il ne se sentait même pas prêt, mais cela n’avait aucune importance tant qu’il pouvait continuer à comploter sur sa vengeance. De toute façon, les politiciens devaient se plier à la dernière volonté de leur empereur. S’il avait désigné un pouilleux comme successeur, ce pouilleux le serait devenu, sa voix était sacrée comme toutes celles des anciens dirigeants de l’Empire. Soupirant longuement, Nagare finit par se lever, déposer les papiers sur un meuble non loin et se mit à regarder son reflet dans le miroir. Cet homme face à lui allait devenir le nouvel empereur d’Irianeth, rien que ça. Ce jour était arrivé beaucoup plus tôt qu’espéré, mais il n’allait pas vraiment s’en plaindre, pour le moment en tout cas. Posant ses mains sur la table, il continua de fixer son image, constatant bien que sa mine assombrie ne s’était pas dissipé, qu’elle devait même être pire qu’à son arrivé ici. Il se mit à calmer sa respiration, la faisant revenir à un état régulier, enfin moins agitée qu’auparavant même si cela n’était toujours pas aussi bien arrangé. Ce silence pesant dura un petit moment, le temps qu’il arrive à focaliser ses pensées correctement et qu’il ne se mette pas à débiter n’importe quoi ; il était déjà conscient qu’il était assez fou comme cela, il ne fallait pas non plus que le grand Nagare se retrouve être encore plus déréglé qu’il ne l’ait été. Enfin, un fou au pouvoir, c’était souvent un avantage… Pour qui ? Allez savoir. En tout cas, il ne pouvait plus rien y faire, c’était lui l’Empereur maintenant, et il le devait à beaucoup.

" Ils sont tous morts…

se mit à souffler le prince, d’une voix presque inaudible.

Toutes ces personnes qui m’ont formé, qui m’ont amené ici. Ils sont tous morts, pour moi. Je n’ai plus rien… "

continua-t-il sur ce ton morne.

Il n’osa plus continuer de fixer son reflet, il baissa une nouvelle fois la tête. Il recommençait à avoir honte que les gens autour de lui aient une fâcheuse tendance à vouloir se sacrifier pour que lui puisse continuer de vivre en ayant leur mort sur la conscience, il était à jamais rattaché à ces cadavres invisibles qu’il traînait aux pieds comme des boulets. Il disait qu’il n’avait plus rien, mais il avait bien évidemment encore des proches et des amis. Ce qu’il voulait dire par là, c’est qu’il n’avait plus rien à admirer, à jalouser, à vouloir surpasser. Toutes ces grandes lumières qu’il contemplait avec mépris ou émerveillement se sont éteintes, c’était lui sa propre lumière maintenant. Nagare se sentait déjà mort maintenant, toute sa vie se résumait à vouloir se dépasser toujours plus, toujours plus loin, toujours plus fort. Maintenant, il n’avait plus rien à envier, il devait s’assoir sur un trône pour prendre sa retraite. C’était insupportable de se faire une telle vision de son avenir. Le prince ne savait pas pourquoi il se comportait ainsi, c’était relativement différent de ce qu’il pensait vivre. Peut-être était-il déçu, peut-être en attendait-il davantage de la vie, des surprises, des retournements. Peut-être que le titre d’empereur n’était pas ce qu’il cherchait à atteindre depuis ces dernières années ; après tout, qu’il soit empereur ou non, qu’est-ce que cela changerait à sa vengeance ? Qu’il soit sur le champ-de-bataille ou derrière une forteresse, au final, la guerre continuait. Néanmoins, contrairement à son prédécesseur, il se lancera lui-même en première ligne, il s’en contrefichait de son titre en plein combat : il restait un guerrier qui ne cherchait qu’à faire couler le sang de leur ennemi, il ne comptait pas rester sur son trône en attendant le retour de ses troupes. Et le voilà en train de critiquer les méthodes de son défunt père maintenant ! Quelle honte, au point qu’il sentit les larmes couler sur ses joues, de véritables larmes cette fois. Se rendant compte de cela, il passa une main sur son visage pour s’essuyer les yeux.

" Pff, je suis pathétique…

lança-t-il sur un ton encore plus énervé qu’avant ; une fois ses yeux un peu moins rougis qu’avant, il se mit à taper du poing sur la table, toujours penché dessus avec ses mains le soutenant.

Ils vont me le payer, ces enkievs ! Je vais les écraser jusqu'au dernier, comme ils l’ont fait auparavant avec moi, avec nous, avec tout Irianeth ! Nous l’aurons notre liberté de vivre dans un monde meilleur !

se retournant péniblement vers Selenge, il la regarda avec une colère démesurée, mais cette haine ne lui était nullement destiné, il a toujours été ainsi après tout.

Que ces foutus politiciens impériaux en finissent avec ces procédures de couronnement et je reprendrai le déroulement de la guerre d’une main-de-fer ! Enkidiev deviendra tanieth, quoiqu’il arrive, ces humains le payeront de leur vie et de celles de leurs progénitures !

retenant un peu plus longtemps sa fureur, il serra les poings, il allait tout faire pour terminer cette guerre le plus rapidement possible ; respirant un peu plus profondément, sa voix devint un peu plus calme mais toujours aussi irritée.

La rage et l’espoir de mon peuple… Je les ressens encore plus qu’avant, je les partage avec eux. Tout cela ne me fait plus souffrir si je peux compter sur eux et qu’ils peuvent compter sur moi. Je comprends maintenant ce que signifie être Empereur noir… "

souffla l’ex-prince à présent empereur, il se ressentait renaître encore plus puissant qu’avant, Nagare n’avait plus le droit à l’erreur et il le savait pertinemment.

Restant silencieux près d'une minute, il se mit à secouer la tête, comme s'il voulait cesser de s'attarder plus longtemps. Toute façon, ce n'était pas les affaires de la soldate face à lui. La regardant un peu plus minutieusement qu'à l'habitude, il se rendit vite compte que quelque chose clochait. Déjà, il avait l'impression que ce n'était même pas Selenge devant lui, même si la présence du gros félin le laissait perplexe sur cette affirmation. Nagare finit par bien reconnaître les traits de sa collègue, il avait déjà remarqué qu'elle n'avait plus beaucoup de graisse, il comprenait bien qu'elle avait dû avoir des années de calvaires et donc elle n'avait pas dû être très gâté du côté santé. Mais ce furent les cheveux étrangement blancs et les tatouages qui attiraient son attention. Il l'aurait certainement remarqué lors de leur entrevue sur la plage, pourtant ils étaient bel et bien noirs à ce moment-là. Qu'as-t-elle bien pu faire pendant ce temps ? Les cheveux n'étaient pas vraiment un problème, mais ces tatouages ne lui inspiraient rien de très saint... Ils étaient étranges, même s'il a déjà eu sa dose d'étranges marques en compagnie de sa fille et de l'elfe tatoué qui lui sert d'allié. Ceux-là ne semblaient même pas normaux, elle s'était certainement lancé dans quelque chose de pas très net. Mais la magie noire restait courante en Irianeth, il ne devrait pas en être étonné. Croisant tout de même les bras, il se convainquait que ce n'était pas le genre de Selenge de plonger dans des méthodes aussi drastiques, elle était une soldate après tout, pas une sorcière. Néanmoins, Nagare y vit dans ce changement physique une occasion de s'échapper de son monologue tragique, mais bon c'est bien elle qui avait voulu savoir ce qui le tracassait, elle en avait eu une bonne vision maintenant. Elle lui avait bien posé une question existentielle à son arrivé, et l'héritier avait parfaitement retenue le contenue de cette interrogation toujours aussi futile à ses yeux. Fixant dans les yeux l'hybride elfique, l'ex-prince reprit un semblant d'air grave habituel, sa voix étant redevenue un moins mélancolique, malgré que ses yeux restaient légèrement rougis.

" Excuses-moi, on va revenir aux "fondamentaux"...

s'approchant un peu d'elle, il resta les bras croisés, sans la lâcher du regard.

Tu n'es pas laide, Selenge, loin de là. Par contre, il va falloir que tu m'expliques comment j'ai pu oublié que tu avais les cheveux aussi lumineux alors que nous nous sommes vu il y a à peine quelques heures ?

il regarda les marques près de son bras, son épaule et près de sa poitrine.

Ainsi que les marques...

il finit par s'assoir sur le tabouret qu'elle lui avait présenté.

Et tout le reste, en fait. "

finit-il par dire en étant ouvert à l'écoute, Nagare voulait bien savoir ce qu'elle avait bien pu endurer durant ces cinq dernières années, là devait être le sujet de leur réunion à la base.

[Lettre écrite par Nemesis avant le reset. Une dédicace à toi au cas où tu passerais par là ^^]

Sujet: Re: Enfin au bercail. [Pv Nagare] Ven 16 Mar 2012 - 16:48

Laissant ses nouveaux protégés aux bons soins de son prince, la Tanieth fila tout droit vers son ancienne chambre. Heureuse de la retrouver dans l'état même de son départ, elle déposa ses affaires sur le lit avant de faire quelques pas dans la pièce. Markovo lui annonça qu'il allait faire un tour. La jeune femme accepta innocemment. Le félin tout juste partit, Selenge s'empressa de regarder par l'entrer de l'alvéole pour s’assurer qu'il était bel et bien loin. Satisfaite, elle retourna dans sa chambre et prit un paquet dans son sac de toile. La boîte fait en forme de rectangle était couverte d'une petite couverture trouée à quelque endroit. Elle développa le tout avec précaution et glissa lentement le bout de ses doigt sur la couverture de ce qui semblait être un livre. Le regard plein de promesse, elle ouvrit une page à l'aveuglette et se mise à lire à voix haute la transcription dans une autre langue. Des rayons lumineux s'échappèrent alors du livre qui s'éleva par lui-même dans les airs, causant une certaine douleur à la femme devant. Fièrement, elle endura le tout, le yeux fermer tandis qu'elle attendait que celui-ci fasse son travail. Le bruit du livre qui retombait sur le sol la fit sursauter et elle ouvrit enfin les pupilles. Prise avec de soudaine brûlure, elle chiala pendant un moment, en frottant sa peau meurtrie de ses mains. Elle donna ensuite un coup de pied sur le livre qui vola sous le lit, bien au fond. Debout devant la glace, la Tanieth s'observait incrédule à ce qui lui était arrivé. Comment de simple sort dites inoffensifs avaient-ils eu de tels conséquences sur elle? Elle s'était pourtant cru bien au dessus de ce genre de karma. Tout avait commencé sur les îles des lézards, il y a des années. Sa défaite face à cet elfe qu'elle maudissait aujourd'hui plus que tout l'avait poussé à transgresser les règles les plus fondamentaux de l'univers. Recluse sur une île, loin de tout ce en quoi elle croyait, la vengeance l'avait rongé à un tel point que sa logique, autrement indiscutable, devint soudainement noyer par ses émotions de haines et non croyance. S'il y avait des Dieux dans ce monde, ce n'était sûrement pas pour les Tanieths qu'ils existaient. Non, ils les avaient abandonner depuis très longtemps. Bien que Selenge n'ai pas vécu leur faim et leur drame, elle en savait suffisamment pour les détester tout autant qu'eux. Comment pouvaient-ils ainsi privilégier ces êtres si inférieurs à Irianeth? Ceux qui avaient toujours eu une vie facile, pleine de ressource et d'amour alors qu'eux n'avaient vécu que malheur et tristesse? S'était tout à fait inconcevable pour Selenge. Une femme comme elle, entraînée depuis les lunes, vaincu aussi bêtement par un oreille pointu... C'était inacceptable. Convaincu qu'elle ne pourrait jamais honoré sa patrie comme il se doit, elle prit alors une décision qui bouleversa son existence à jamais, à la suite de sa découverte.

Le prince coupa ses rêveries net dès son arriver. Lui posant une question remplit de nostalgie, elle n'obtenue pas de réponse sur le coup. En constatant son air grave, elle tourna les talons dans sa direction et l'invita poliment à s'asseoir avec elle. Jamais elle n'avait vue son prince dans un tel état déplorable. Il n'en fit pas moins d'un instant pour que Markovo traverse la porte et lui apprenne la nouvelle, qui sans doute, était responsable de l'humeur de Nagare. Le félin contempla sa maîtresse un instant, et un certain regard de reproche perça ses prunelles.

Tu l'a ramené?! Il va finir par te tuer! Débarrasse t'en! Ne m'oblige pas à devoir en avertir quelqu'un. La menaça-t-il sérieusement.

Je sais ce que je fais... Répliqua-t-elle énervé.

Le félin passe ses yeux de la tête aux pieds de sa maîtresse.

Je vois ça. Ajouta-t-il dans un sarcasme.

La Tanieth détourna les yeux dans l'espoir qu'il ne s'acharne pas trop pour aujourd'hui. Les marques la faisaient suffisamment souffrir comme ça. Essayé de cacher sa douleur au prince était déjà un exploit en ce moment, elle n'avait certainement pas besoin d'une querelle avec lui. Une fois assit, pas un mot ne semblait vouloir sortir de sa bouche. En voyant le prince, elle comprit que sans doute avait-il comprit ce que son félin lui avait dit. Elle alla se poser sur son lit, respectant son silence, elle tourna plutôt le regard vers le félidé qui déposa son énorme tête sur les genoux de sa maîtresse. Cette nouvelle était sans doute terrible pour le prince mais Selenge ne pouvait affirmer, elle, d'en être triste. Persuadé depuis toujours que le prince ferait un bien meilleur Empereur que Némésis, elle ne pouvait affirmé être saisit par cette situation. Quoiqu'il en soit, la femme n'était pas non plus un monstre et elle semblait même éprouver de la compassion pour cet homme qui venait de perdre son père, probablement son seul repaire d'ailleurs. Un silence interminable se posa entre les deux, pendant que Nagare lisait cette lettre qui lui était adressée. Ne disant mot, Selenge retourna son attention sur les marques de ses bras, ce perdant de nouveau dans ses pensées les plus profondes.

Flashback
~~~

C'est en examinait les lieux de sa nouvelle prison qu'elle le trouva, lui. Couvert de poussière, reposant près d'un cadavre probablement vieux depuis des années en vu de sa décomposition avancé. La chair ni était plus depuis longtemps, ravagé par les animaux. C'est ce que Selenge en déduisit à la vue des marques de dents sur l'ossature. Un léger doigt déposé sur le tout fit en sorte d'un écroulement total du cadavre. Il était clair que cette île regorgeait de prédateurs, elle devrait donc être prudente. Reposant son regard sur le livre près du gisement, elle en secoua le dessus du revers de la main pour en enlever la saleté. Un symbole inconnue se dressait sur la couverture, on aurait dit un cercle entourant un homme en flamme. Se relevant, une feuille glissa d'entre ses pages et vint se poser sur les bottes de la Tanieth. Elle le saisit entre ses doigt et en déroula la partit qui semblait avoir été piétiner pour en commencer sa lecture.

'' Voilà des jours que je cours. Jamais je ne leur échapperais, ils me trouveront et ils me dévoreront. J'ai pourtant tout essayé, ces démons sont trop rapides pour moi. Si seulement j'arrivais à déchiffrer ce livre. Ces faucheurs de la vie, ils se nourriront de mon esprit et de mon sang. Je les entends rire, ils approchent. Si vous lisez ce message, courez. ''

Incrédule, la femme laissa la lettre retomber sur le sol et fixa plutôt son regard sur l'énorme bouquin en question. Ouvrant quelques pages, elle comprit rapidement que le texte était écrit en ancienne langue des elfes... Dans le langage d'Osantalt. Un sourire apparut sur les lèvres mauves de la jeune femme. Venant de cet endroit de pays, elle n'aurait sans doute aucun mal à en traduire la plus grande partit. Sans même avoir bougé d'un cheveu, elle se mit à la lecture des premières lignes qu'elle voyait sur cette page choisit au hasard. Sans avertissement, le livre sembla la repousser de lui-même et la fit lâcher prise en l'expédiant à des mètres plus loin. La femme tomba sur le dos, coupant son souffle par la même occasion. Sonné, elle entendit à peine les lamentations de Markovo qui s'inquiétait pour elle. Dans la cacophonie, elle n'entendit que son nom sans en comprendre le reste. En voulant se relever, Selenge fut prise avec une violente douleur à la tête. En déposant ses mains de chaque côté de son crâne, elle s'aperçut qu'en fait, c'était de l'intérieur que cela provenait. Poussant un hurlement de douleur, elle vit alors des centaines de paysage différents de dessiner dans son esprit à un rythme étourdissant. Des voix, dans la langue ancienne, se mêlèrent aux images qui se succédaient, trop rapide pour que la femme puisse comprendre les mots ou même identifier un seul lieu. Markovo aurait bien tenter de lui venir en aide, si ce n'était de cette puissante lumière qui l'aveuglait. Le pauvre félin désespérait de ne pas pouvoir localiser sa maîtresse ni même de l'entendre. Un cillement métallique semblait avoir envahis ses oreilles pourtant si fine. Marko se coucha sur le ventre et en tenta de se les boucher avec ses larges pattes. C'est alors que la femme se releva d'un coup sec, tenant son crâne fermement.

Laissez-moi! … ASSEZ! S'exténua-t-elle en se relevant.

Son cri perçant fit s'envoler les oiseaux des arbres et toutes les créatures environnantes quittèrent les lieux en vitesse. Le silence total enveloppa les environs alors que Selenge ouvrit les yeux, enfin soulagé que tout ceci se soit arrêté. Soufflant comme si elle venait de traverser Irianeth à la course, elle retomba sur ses genoux à bout de force. Markovo accouru dans sa direction à la vitesse d'une flèche. Si son visage avait été humain, on aurait pu lire l'angoisse et la peur sur celui-ci. Tout juste avant d'atteindre Selenge, le félin s'arrêta net en dévisageant la femme devant lui.

Selenge...? Murmura-t-il sur un ton à peine perceptible.

La personne se trouvant devant lui n'était pas sa maîtresse. Certes, elle lui ressemblait, mais il ne l'a reconnue pas.

Je vais bien Markovo... C'est fini. Affirma-t-elle dans un soupire.

Le félin recula la tête de surprise en reconnaissant la voix de Selenge dans ce corps qui lui était étranger. À pas prudent, il avança avec précaution vers elle. La Tanieth remarqua son comportement étrange et plongea son regard sur lui.

Quoi? … Je n'ai rien! Arrête de me dévisager comme ça tu veux? Lui lança-t-elle piqué au vif, pensant qu'il ne la croyait pas. Je ne suis pas blessée, je t'assure.

Ce n'est pas ça, Selenge ...

~~~

Les paroles du prince traversèrent ses oreilles affilés, ce qui l'a ramena doucement dans sa chambre parmi eux. '' Ils sont tous mort... '' La tristesse qui émergeait de Nagare fendit le cœur de la Tanieth qui ne savait quoi faire pour l'apaiser. Elle n'avait jamais été très reconnu pour son empathie et encore moins pour un quelconque don de réconfort, elle resta donc figé sur place, comme un enfant qui ne comprend les choses des adultes. Elle resta silencieuse, et pour la première fois depuis qu'elle le connaissait, la femme se rendit compte qu'avant d'être un soldat sans pitié et un puissant sorcier, Nagare était également un homme avec des sentiments. Selenge ne pu s'empêcher d'arquer un sourcil devant ce fait unique. L'hybride se releva doucement, en tassant la tête du félin, et s'approcha de son idole pour s'agenouiller devant lui.

Si tu crois être pathétique, tu n'as jamais été aussi éloigné de la vérité Nagare. Lui affirma-t-elle avec conviction, étrangement familière, au lieu de prendre les respect dû à son rang comme elle l'avait toujours fait auparavant.

D'un geste sec, son souverain cogna son poing sur la table. La Tanieth ne réagit, connaissant que trop bien les excès de colère dont Nagare était capable. Pourtant, ce qu'elle vit alors la fit sourire, une nouvelle détermination brillait dans les yeux de sangs de son prince. Un regard admirateur se posa sur lui tandi qu'elle se releva avec une soudaine fierté. Enfin, le Nagare qu'elle connaissait était revenue devant elle, comme à l'époque.

Nous les tuerons jusqu'au dernier mon Empereur. Renchérit-elle pour accompagner les paroles de celui-ci.

Elle perdit, cependant, rapidement son sourire lorsqu'elle remarqua l'examen du prince sur elle. Essayant de cacher sa nervosité soudaine, elle ne pu faire autrement que de se tortiller les doigts les uns contre les autres comme si elle tentait de se les arracher vif.

Ce... N'est vraiment rien mon Empereur, je vous pris de ne vous faire aucun soucis. Affirma-t-elle d'une voix tremblotante.

Elle tourna les talons et alla plus loin, étant maintenant dos au prince.

Vraiment rien? À qui le dis-tu?! Éclata Markovo près d'elle.

Le félin savait que chaque expérience pourrait lui coûter la vie et il en avait déjà suffisamment vu pour que ses inquiétudes soient fondés. En colère, il quitta la pièce d'un bon, se demandant ce qui le retenait encore dans avertir quelqu'un avant que cela vire en catastrophe pour sa maîtresse. Selenge le regarda s'éloigner et resta fixer vers la porte par laquelle le félin s'était éclipsé. Il ne pouvait comprendre ce qui motivait ainsi la femme. Pour elle, jouer avec sa vie en valait hautement la chandelle si elle pouvait arriver à ses fins. Ce qu'elle désirait plus que tout au monde, être le soldat d'Irianeth le plus puissant qui soit. Être tout comme son idole qui se tenait droit devant elle, les bras croisés. Elle aimerait voir la fierté sur son visage face à ses accomplissements. Il ne comprenait pas qu'elle désirait simplement embrasser son destin. Selenge n'était pas sorcière, et c'était bien la raison du pourquoi chaque expérience était hasardeuse puisqu'elle ne possédait ni le talent, ni la force d'assimiler tout cette magie. C'était sans doute pourquoi son corps réagissait en mal chaque fois, tentant par lui-même de ce protéger contre sa porteuse.

Comment la rencontre avec les loups s'est-elle dérouler? Souffla-t-elle en regardant le mur. Je conçois qu'ils soient quelque peu turbulent mais j'espère au fond de moi que vous avez vu en eux ce que moi-même j'ai remarqué. Elle marqua une pose, se rappelant leur rencontre troublante. Ils n'ont pas été facile à amadouer, ils sont plus intelligent qu'ils en ont l'air, je vous assure. Continua-t-elle en retrouvant son ton neutre habituel.

La femme alla également se rasseoir sur son lit, en croisant les jambes devant elle. Elle se risqua finalement à regarder Nagare, maintenant plus calme et sûr d'elle.

Après la bataille sur l'île des lézards, les choses ont mal tournés pour moi. Mon adversaire était un elfe, ironiquement, la race de ceux que je hais le plus au monde. Commença-t-elle dans un demi sourire. Je me suis grandement sur-estimer à l'époque vous savez. J'étais persuader que rien ne pouvait m'atteindre dans ce monde. Je me trompais au plus haut point car, cet elfe m'a littéralement donner la pire correction de ma vie et j'ai dû perdre conscience à un moment, enfin, je suppose. La femme se mit soudainement à rire de plus, chose étrange puisque ses paroles n'avaient rien de drôle. Reprenant son sérieux, elle perdit son sourire moqueur également. J'ignore s'il m'a d'avantage blessé physiquement ou si ce n'est que ma fierté qui en a trop prit mais... Je me sentais indigne de vous mon prince. Indigne d'Irianeth. Voilà pourquoi je n'ai pas cherchée à revenir dans l'immédiat. Elle marqua une seconde pose en échappant un soupire prompte.

La Sorcière m'avait prévenue... Elle le savait. Cela ne m'étonne guère qu'elle ne daigne venir me voir. Continua-t-elle en faisant référence à Nabooru, la défunte sorcière dont Selenge ignorait toujours la mort. Elle me disait toujours que j'étais ignorante comme une enfant, que je causerais ma propre perte. Ma foie, elle avait vue juste celle-là. Je devrais d'ailleurs lui dire. La femme fini par se relever ne pouvant tenir en place plus longtemps tellement les nouveaux tatouages la faisaient souffrir. Je me suis réveillée au beau milieu de l'océan, sur une île à peine plus grande qu'Osantalt. J'ai crus que je pourrait enfin réfléchir tranquille. Mais, comme vous le savez sûrement, rien n'arrive sans raison. J'ai rencontrer ses trois impitoyables clébards et je me suis prise d'affection pour eux. Ils sont plutôt attachant dans un sens... Termina-t-elle avec un brin d'humour.

Bien entendue, la femme ne comptait pas vraiment faire mention du livre interdit d’ancienne sorcellerie d'Osantalt qu'elle avait trouvé. Elle n'avait pas non plus très envie de discuter de son manque de nourriture ou même de l'enfer qu'elle avait vécu les premiers temps. Pour elle, s'était chose du passé maintenant. L'important était qu'elle soit revenue et ... plus forte que jamais.

Bien que son deuil soit plus important que tout en ce moment, Nagare savait qu’il devait y faire une croix dessus pendant un temps. Ce que le peuple attendait de lui, ce n’était pas qu’il se montre faible, abattu et très marqué par la mort de son prédécesseur ; c’était même tout le contraire, il fallait que l’ex-prince montre que ce sacrifice l’ait rendu plus fort, plus déterminé, prêt à tout pour apporter la vengeance d’Irianeth sur le continent d’Enkidiev. Le moral du souverain se répercutait toujours sur son pays, Nagare avait eu le temps de le remarquer lorsqu’il était encore dans l’ombre de son père : quand celui-ci était confiant, son peuple le suivait, quand celui-ci était satisfait, son peuple plongeait dans l’euphorie, quand celui-ci était attristé, son peuple pleurait. Irianeth était un jeune enfant pour l’empereur, le jeune guerrier aux yeux rouges allait l’adopter à son tour et s’en occuper jusqu’à son dernier souffle. Et le caprice actuel des tanieths pour le moment, c’était de conquérir Enkidiev, à Nagare d’offrir ce cadeau à ses fils et ses frères.

Heureusement, si on peut dire, certaines personnes n’étaient pas totalement influencées par l’humeur du nouvel empereur. Elles faisaient en sorte de contourner les émotions de Nagare afin qu’il se ressaisisse, que la mort de son père ne le fasse pas flancher. Parmi elles, il y avait Selenge. Cette dernière lui assurait qu’il n’était pas pathétique selon ses propres dires, elle lui disait ça avec une telle familiarité que cela eut plus d’impact sur l’hybride. L’ex-prince n’avait que peu d’amis en dehors de sa famille, entendre Selenge l’appeler par son nom, ainsi que de le tutoyer, était assez troublant mais plutôt rafraichissant aussi. D’habitude, il aurait réprimandé n’importe qui pour des paroles aussi irrespectueuses, mais l’elfe-tanieth n’était pas n’importe qui. Il laissa passer ça pour l’instant, même si à force il ne s’y ferait pas et qu’il finirait bien par se rebeller un peu.

" Ouais, il y a intérêt. "

rajouta l’homme aux cheveux blancs lorsqu’elle disait qu’ils allaient tuer tous ces enkievs.

En tout cas, le soutien que lui apportait la femme ne lui était nullement néfaste, il ne s’y attendait pas pour dire. Certes, il recherchait un peu de réconfort en venant ici, mais il était surtout venu pour lui annoncer la nouvelle de la mort de l’empereur et discuter des trois loups qu’elle lui a mis à sa disposition. Cependant, Nagare s’était rapidement aperçu de son changement physique : ses cheveux étant devenus aussi blancs que les siens et les tatouages apparus soudainement sur sa sombre peau. Néanmoins, Selenge finit par éviter la question en lui affirmant qu’il n’avait pas à s’en faire. Il aurait bien été enclin à ne pas s’en faire si Markovo, le félin de compagnie de la tanieth, ne s’était pas soudainement éclipsé après s’être s’enquiquiner avec sa maîtresse. Nagare ne comprenait pas le langage animal, mais à force de côtoyer Selenge et son compagnon, il avait appris à interpréter légèrement leurs échanges. Et là, ce n’était pas du tout conciliant entre eux, l’ex-prince commençait à croire que sa subordonnée lui cachait quelque chose et cela ne lui plaisait pas.

L’empereur serait bien intervenu si la soldate ne l’avait pas coupé dans son élan, demandant à demi-voix un rapport sur la rencontre avec les loups. Elle continua sur cette lancée en offrant son propre point de vue sur cette petite bande de cannibales, les complimentant sur le fait qu’ils étaient plus rusés qu’ils en avaient l’air, qu’ils avaient quelque chose de spécial qu’elle-même avait remarqué. Dans ces mots, Nagare y discerna un certain lien profond entre elle et les loups, ce qui n’était pas très étonnant à vrai dire vu qu’ils avaient passé quelques années ensemble sur une île déserte, d’après les affirmations de Memphiste dont il a pu profiter tout à l’heure au Colisée. Vu qu’il était à la base venu pour en parler, Nagare ne se gêna pas pour donner sa vision des trois soldats à la tanieth.

" Ils sont spéciaux, c’est certain.

commença-t-il par confirmer avant de la mettre au courant de leur épreuve.

Je les ai testés, au Colisée. Leur esprit de coopération est remarquable, sur le champ-de-bataille ils doivent être littéralement des bêtes de guerre. J’ai décidé de les promouvoir en tant que soldats. Il fallait que j’en parle à l’empereur, mais…

à reparler de son père, il ne put s’empêcher de baisser légèrement les yeux, sans pour autant que le ton de sa voix en soit affecté.

Il semblerait que c’est moi maintenant, alors ils le sont officiellement.

pour reprendre de l'aplomb, l’actuel souverain se redressa un peu sur le tabouret et croisa les bras.

Ils sont exaspérants, mais compétents, fais en sorte de les tenir en laisse s’il le faut. "

demanda l’empereur, presque en exigeant, même s’il avait assuré techniquement aux loups qu’ils ne devaient s’en remettre qu’à lui et pas à elle.

Ceci dit, ils ont enfin pu se mettre d’accord sur les loups : Selenge cherchait à les rendre utile pour l’Empire et Nagare avait fini par leur trouver du travail, et pas n’importe quel travail il faut dire. Ce n’était pas tous les jours que l’ex-prince acceptait assez facilement des soldats dans ses rangs, rien qu’après un simple test de force. Quand il disait qu’ils étaient spéciaux, c’est qu’ils l’étaient vraiment, à ses yeux du moins, mais Nagare se savait être assez objectif dans ce cas-là. Sa parole était sacrée à présent qu’il était empereur d’Irianeth, toutes ses décisions seront très lourdes de conséquences, il espérait ne pas avoir fait un mauvais choix en acceptant des êtres de la trempe des loups dans ses rangs, sinon il risque d’en pâtir sévèrement. Ceci dit, il faisait confiance à la soldate pour ce cadeau qui ne devait pas être empoisonné.

Maintenant, Selenge en vint enfin au fait. L’empereur lui prêta une oreille bien attentive pour retenir chaque détail de son récit. Bien évidemment, tout commença de sa mission sur l’île des hommes-lézards, après tout c’était bien à ce moment-là qu’il n’avait plus aucune nouvelle de sa part. Apparemment, elle s’était faîte battre par un elfe, une race qu’elle déteste autant que Nagare déteste les humains. Elle se confessa sur le fait qu’elle était un trop sûre d’elle à ce moment-là, ce qui causa sa perte en gros. Fort heureusement, elle n’en mourut pas, elle se serait tout simplement évanouie selon elle. Honteuse, elle n’avait pas osée revenir sur Irianeth dans l’immédiat, voilà pourquoi elle était restée sur l’île en compagnie des loups. Toute cette histoire lui rappela vaguement sa mésaventure à Diamant, cela reprenait exactement le même schéma et cette défaite, pour lui, restait encore insupportable.

" On a vécu les mêmes emmerdes, on dirait. Moi aussi, à Diamant, je me suis fait "ironiquement" battre par une humaine.

révéla-t-il, en reprenant ses mots, sans remords à présent, ce n’était plus que du passé et puis il en avait tiré certains bénéfices tout de même.

Elle ne m’a pas seulement battu du point de vue de la guerre, en fait…

Nagare n’en rajouta pas plus, il ne voulait pas que sa liaison avec une humaine, de surcroît un chevalier d’Émeraude, s’ébruite pour l’instant ; c’était autant pour sa réputation que pour la sécurité de cette femme.

Dans un ultime assaut, mon dragon s’est interposé : je l’ai tué par accident et j’ai perdu connaissance dans les ruines en flammes du château, j’ai cru que ma dernière heure était arrivée.

suite à cet évènement, il s’était relevé dans les territoires inconnus grâce à sa fille, mais là encore il préférait faire taire ce détail et plutôt mentir.

Mais les tanieths de Diamant m’ont retrouvé à temps, mes soldats étaient déjà rentrés à Irianeth. Au lieu de revenir, j’ai préféré traîner un peu sur Enkidiev, pour me remettre de cette défaite, et puis j’en suis parti, et me voilà… Si j’avais appris que mon père était décédé, je serai revenu plus tôt. "

son récit à son tour terminé, il laissa le silence prendre place.

En tout cas, c’était vraiment un mois bien triste pour lui : d’abord sa cuisante défaite à Diamant, puis la mort de son dragon, maintenant de son père. Difficile de se remettre d’un tel traumatisme, mais Nagare faisait des efforts pour ne pas succomber à la déprime, ce n’était pas son genre de poser un genou à terre aussi facilement. Les enkievs pouvaient bien lui faire subir d’autres atrocités, il ne capitulera jamais, il attendra juste de rendre son dernier souffle en emportant avec lui le plus de victimes possibles. Même s’il était l’empereur à présent, il n’était pas question pour lui de rester sagement sur son trône afin de conserver sa vie, même si elle était précieuse aux yeux de beaucoup d’autres. Il allait se battre pour toutes les générations perdues et sa vengeance sera terrible ; pour cela, il avait besoin de remettre l’armée en place, de la renforcé. Vu qu’il était empereur, il n’y avait plus de dirigeant au-dessus de tous ces soldats casqués, il avait besoin de désigner son remplaçant. Plusieurs candidats sautaient à ses yeux, dont son cousin le plus proche qui serait un excellent chef d’armée, mais le nouveau souverain préféra opter pour une autre personne, quelqu’un qui avait vécu les mêmes souffrances que lui et qui pourrait ainsi supporter une telle charge. Pour lui, Selenge était toute désignée, ainsi il la regarda dans les yeux pour lui offrir ce poste.

" Laissons le passé derrière nous, tournons-nous vers l’avenir : je veux que tu sois la cheffe de mon armée, tentée ? "

c’était, certes, plutôt brusque de sa part, mais Nagare savait d’une certaine manière qu’elle n’allait pas refuser : elle attendait sa chance de se racheter et il la lui offrait sur un plateau d’argent, l’occasion était trop belle pour être ratée à ses yeux.

Recluse sur l'île déserte, la tanieth avait cru là, son dernier espoir ensevelit sous le roche de sa prison. Prison plutôt choisit par elle-même, des amis de nuls parts avaient fait apparition. Comme quoi la défaite ne comporte-elle pas toujours que des mauvaises choses. Revenu en sa patrie, la femme avait fait cadeau de ses trouvailles à son prince, maintenant Empereur. Une longue absence qu'elle avait pensé la fois bénéfique et néfaste c'était tout de même soldé par sa victoire. Depuis le début des temps, elle n’espérait qu'une seule chose, voir son prince devenir enfin ce à quoi elle aspirait, mais encore, ce à pour quoi elle le croyait fait depuis toujours. C'est avec un sourire en coin, et un sentiment de satisfaction qu'elle observait Nagare, assit au centre de son alvéole. La tristesse qu’éprouvait le prince face à la mort de son père n'affectait guère l'hybride qui voyait en cela, ses gestes enfin récompensés. Évidemment, le voir dans cette état ne pouvait faire autrement que de voir en lui son reste d'humanité. Il surmonterait tout ça, et il prendrait également la place qu'il lui revenait. En cela, la Tanieth n'avait aucun doute. De longues années d'absences pour un retour des plus fortuné et inattendu. Selenge lui offrit malgré tout des paroles sincère à son égard, non, Nagare n'était pas pathétique, il n'était pas un faible et encore moins un lâche. Faisant obstruction à leur rang respectif, elle en oublia même les modalités hiérarchiques en s'adressant à lui. Le prince n’eut pas la réaction qu'elle cru bon au départ, mais le résultat en resta le même, il l'avait écouté et comprit par dessus tout.

Un simple sourire apparu sur les lèvres de la Tanieth, suivant ses propres paroles avec fermeté et promesse : Nous les tuerons jusqu'au dernier. Elle se redressa quelque peu afin d'améliorer sa posture ainsi que de donné une touche de détermination dans ses mots. Maintenant son souhait exaucé, elle ne reculerait devant rien afin d'atteindre le sommet de ses espérances travaillés si durement depuis sa venue à Irianeth. Malgré son absence, Selenge se savait maintenant toujours soutenu par ses acolytes, d'autant plus que leur nombre avait grandit depuis sa disparition, selon les dires de Markovo. Ce que la Tanieth avait toujours vue en Nagare, avait réussit à percer les murs de silence pour ramené bon nombre de soldat à sa cause. Sur cette pensée, le regard dur et froid habituel de la femme se changea soudainement en un air presque maternel pour le jeune prince. Officiellement, il était leur chef mais officieusement,Selenge avait toujours eu le sentiment d'être son pilier de soutient. Elle en était même venue à agir à son insu pour son bien ainsi que le salut d'Irianeth. Quoique l'avenir leur réservait à présent, Nagare pouvait encore et toujours compter sur elle inconditionnellement. Mine de rien, c'était bel et bien la détermination de la femme qui l'avait mené là où elle était. Ce n'était pas tous les soldats d'Irianeth qui pouvaient se venter d'avoir un tel lien avec la famille royal de leur monde. Selenge s'était fait une place habilement dans leur rang, faisant même fit de son simple poste de soldat pour s’élever malgré elle à un échelon de respect supplémentaire, pas que du prince, mais des soldats eux-mêmes.

Ayant remarqué son changement physique en si court laps de temps, le prince ne pu faire autrement que dans interrogé sa soldate. Question qui fut habillement détourné par la venu des trois loups au sujet. Que de bons commentaires s’échappèrent de la bouche du prince, qui ne fut que le plus grand bonheur de la Tanieth. Croisant les bras sur sa maigre poitrine, un air de joie traversa ses traits durs, découvrant du même fait ses canines pointus et affilés. Ainsi dont, ils avaient fait leur preuve sans l'ombre d'un doute, bien que Selenge n’ai jamais douté de leur réussite en fait. Évidemment, le fait qu'ils soient incorrigible revint sur le tapis, quoi de plus prévisible. Un rire aiguë et amusé résonna dans la pièce, faisant écho de celui-ci.

Certes... Ils ne donnent par leurs places et leurs respects facilement, j'en conçois. Mais si je puis me permettre mon Empereur, les museler ne ferait que renchérir leur désir de liberté. Affirma-t-elle en baisant la tête humblement sur un ton nimbé de respect. Ils sont sauvages, et ils l'ont aucunes notions des civilités, pour le peu qu'on en ait à Irianeth. Je les instruirais si tel est votre désir mon seigneur, mais je ne compte pour rien au monde leur imposer ses futilités. Mieux vaut des guerriers sans manières et loyaux que des serviteurs bien éduqués et rancuniers, face à l'atteinte de ce qu'ils sont véritablement. Je souhaite qu'ils se sentent comme chez eux, leur donnant ainsi une raison de ce battre en notre nom. Ajouta-t-elle avec sincérité.

Étrangement, c'était pour le moins la première fois que Selenge ne semblait pas partager les avis de son ex-prince, mais elle jugeais que ses arguments valait à réflexion. Après tout, elle les connaissait mieux que personne et savait comme le fléau des chaînes imposés pouvaient faire rebeller le plus simple paysan en un ennemi des plus destructeur. Franchement, après les avoir côtoyé aussi longtemps, la Tanieth ne souhaitais pour rien au monde de s'en faire des ennemies.

Mais, si je ne m'abuse, ne venez-vous pas de m'en donner la responsabilité? L'interrogea-t-elle suite à sa demande.

Si tel était réellement la volonté de Nagare, Selenge s'en verrait également ravis de ce choix judicieux de sa part. Après tout, elle était sans doute la plus disposé pour faire affaire avec eux vu les circonstances actuelles. Le prince semblait vouloir lui répondre mais les mots qui s'en suivit n'étaient certes pas ceux dont la Tanieth s'y était attendu : Laissons le passé derrière nous, tournons-nous vers l’avenir : je veux que tu sois la cheffe de mon armée, tentée ? L'effet de surprise eu une réussite cuisante devant l'expression qu'arborait Nagare. La Tanieth s'était fait prendre au dépourvu et un étrange silence plana dans toute la pièce, non sans un sourire de sa part. Elle planta droitement son regard dans celui de son souverain.

Ce serait le plus grand des honneurs que de vous servir en tant que cheffe d'armée d'Irianeth mon Empereur. Affirma-t-elle flatté, sur un ton qui ne comportait aucunement d'hésitation.

Une nouvelle flamme brûlait dans les iris de la femme alors qu'elle voyait son empressement à triomphé et son dur labeur récompensé. Après tout, n'était-ce pas là la seule et unique raison de son existence depuis son arrivé en ces terres? Elle voyait enfin tous ses rêves et espérances réalisés à la suite d'années difficiles et sombres.

Dès ses premières entraînements, suite à la venu de son géniteur à Osantalt, la Tanieth s'était fixer ce but. N'ayant jamais accepté la prétendu autorité que son père tentait d’exercer sur elle, elle avait juré de le tuer et de prendre une place de choix dans cette communauté Tanieth. Des années plus tard, ce dites géniteur ayant trouvé la mort '' accidentellement '' après s'être noyé et échoué sur les galets de ces terres, la Tanieth avait enfin pu respirer sans son éternelle surveillance en son dos. C'est alors que son ascension avait débuté, sans trop savoir comment s'y prendre. Certes, certaines rumeurs avaient été colportés par les esclaves au sujet de cette mort suspect sans toute fois trouver un quelconque lien avec l'adolescente qu'elle était à l'époque. Il faut dire que ses faux airs de fille en deuil avait sans nul doute porté fruit également.

La petite fille s'était faussement éprise d'affection pour ce géniteur, gagnant ainsi sa confiance et baissant du même fait sa propre vigilance à son égard. C'était dans un élan de rage, suite à ces remontrances quotidiennes qu'elle agit enfin. Non, elle n'avait pas eu à le combattre honorablement ou une confrontation en duel devant témoin, une seule et unique poussée du haut de la falaise avait suffit à ce libéré de son emprise sur elle. Le pauvre homme s'était d’abord fracassé la tête sur le rocher avant d'être emporté par la marée des heures plus tard. L'adolescente était resté assise sur le haut de cette falaise à observer son cadavre, le sourire aux lèvres, jusqu'à ce qu'il disparaisse dans les flots. Ce n'était que des semaines passés que sa dépouille refit surface sur la plage, à moitié dévoré par les bêtes marines. Au moins eu-t-il servit de pénitence à ces pauvres crèvent faims marins, il n'aurait donc pas été totalement inutile dans cette vie. La jeune femme n'avait jamais avouée directement à quiconque que cette mort était bel et bien de son fait, excepté une seule fois, à cette sorcière du nom de Nabooru dont elle s'était fait étroitement proche.

Maintenant que ces vieux souvenirs lointain faisaient... surface, la Tanieth ne puis faire autrement que d'en éprouver une certaine fierté. Jamais elle n'aurait accomplit tout ceci avec cet homme constamment derrière elle. Reposant ses yeux froids sur son souverain, elle décroisa les bras en s'étirant doucement le cou.

Une question me taraude mon seigneur. Commença-t-elle en prenant une légère pause. Depuis mon retour, je n'ai aucune nouvelle de Nabooru, et je ne ressens pas sa présence en cette forteresse. Serait-elle resté en terre humaine?

Si une chose lui avait manqué dans son temps de recluse, c'était bien la présence de cette sorcière sans âme. Ainsi que de celle de Lerennig sa complice de toujours. D'ailleurs, ne lui avait-elle pas promit une copie de cette étrange bague empoissonné qu'elle portait?

[Désolé pour le temps que j'ai mis à te répondre.]

Maintenant qu’il y pensait, il aurait beaucoup de travail en tant qu’empereur, quelle plaie. Enfin, il s’y était attendu quand même, il y a été préparé depuis son arrivée à Irianeth et sa nomination en tant que prince noir. Le choc restait tout de même présent et l’avenir plutôt incertain, même s’il savait qu’il allait continuer l’œuvre de son prédécesseur : offrir moult victoires à sa patrie, à son peuple. Nagare savait qu’il allait s’en sortir correctement, il avait de la famille, des amis, des serviteurs, tout ce dont un véritable empereur avait besoin en somme : cet important soutien constant lui permettra de rester droit, d’aller toujours de l’avant et de ne jamais fléchir devant la moindre des erreurs ; car, malheureusement et cela le répugnait de l’avouer, l’erreur est humaine. Nemesis n’était pas parfait non plus, lui aussi avait fait des erreurs, son cher fils en avait relevé certaines mais n’avait jamais voulu intervenir puisque là n’était pas son rôle, et surtout qu’il était hiérarchiquement inférieur et peu reconnu à l’époque. L’homme aux cheveux blancs s’était tout de même montré plus direct depuis qu’il était chef de l’armée, là c’est sûr qu’il n’hésitait pas une seule seconde à balancer sans remords ce qu’il avait en tête ou ce qu’il pensait des actes d’autrui. Et puisque son père comptait beaucoup sur les dires de son fils en vu de sa succession, il lui prêtait alors une oreille attentive qui mettait en confiance le jeune prince. Cette expérience finit par porter ses fruits : Nagare allait monter sur le trône et il n’était nullement intimidé, il était même plutôt impatient d’appliquer ses propres lois et réformes, il était temps qu’Irianeth se lève d’un nouveau pied pour écraser de l’autre le continent d’Enkidiev une bonne fois pour toute.

Bien évidemment, ceux qui connaissaient bien l’ex-prince savait qu’il se concentrerait surtout sur l’armée, c’était un guerrier dans l’âme avant d’être un politicien, terme qu’il hait employer pour se qualifier d’ailleurs. Néanmoins, il savait bien qu’on devrait le considérer ainsi, vu qu’il passera le plus clair de son temps à la forteresse qu’à l’extérieur pour s’entraîner et gérer ses troupes. D’une certaine manière, Nagare croyait qu’il était en train de prendre sa retraite, ceci n’était bien sûr qu’une image pessimiste. Au moins, il n’avait pas perdu la main en ce qui concerne d’organiser son armée : les trois nouvelles recrues de choix en étaient bien une preuve. Selenge semblait approuver cette décision, par un sourire que son supérieur ne lui connaissait pas. Elle avait vraiment changé, aussi bien physiquement que mentalement, c’en était presque troublant pour le nouvel empereur. Il finira bien par s’y habituer, même s’il trouvait vraiment que ce soudain virage était presqu’impensable.

Cependant, et cela rassura étrangement Nagare, elle ne semblait pas d’accord sur le fait qu’il fallait les éduquer pour qu’ils se montrent exemplaires avec le reste de l’armée ; au contraire, Selenge souhaitait qu’ils conservent leur esprit sauvage, afin d’assurer leur loyauté d’une certaine manière. Les arguments de l’hybride étaient plutôt convaincants, cela se voyait vraiment qu’elle les connaissait mieux que quiconque, qu’elle savait exactement ce qui était bon pour eux. Après tout, Nagare ne les avait côtoyé que quelques minutes, une heure tout au plus même, cela ne valait rien face à plusieurs années. Ainsi donc, comme dit plus haut, ce devait être ça d’être empereur : prendre des décisions qu’autrui n’approuveront pas tout le temps et ces derniers finiront par offrir leur propre point de vue sur le sujet en question. C’est comme si Nagare était le Nemesis de l’époque et Selenge le Nagare de l’époque, si on excepte qu’il n’y avait aucun lien familial entre eux. Le jeune empereur savait qu’il devait s’en remettre à elle pour des affaires de ce genre, ce devait être le même sentiment qu’éprouvait son père. Pour en rajouter une couche, elle releva qu’il venait tantôt de lui laisser les laisses des loups, ce qui voulait dire qu’elle pouvait en faire ce qu’elle voulait ; décidemment, Selenge se montrait toujours aussi persuasive. Et à l’instar de son paternel, il capitula à cette réclamation, jugeant lui aussi que c’était pour le mieux.

" Soit, fais ce qui te semble juste. "

déclara l’hybride-tanieth pour en finir avec cette histoire, détournant le regard pour un petit temps, il fallait bien qu’ils finissent par boucler cette affaire une bonne fois pour toute.

Ceci fait, le nouveau souverain devrait ne plus rien à faire ici, la seule raison de sa venue ici était de prendre une décision concernant Memphiste, Cyra et László ; c’était fait, il devrait se retirer. Néanmoins, l’annonce de la mort de son père avait tout chamboulé : il devait prendre sa place et se trouve un remplaçant pour reformer l’armée. Son choix aurait dû se porter sur Exan, son cousin favoris, il est vrai qu’il aurait été un excellent choix, mais Nagare ne savait pas vraiment s’il souhaitait ce poste, il était plus proche de ses apprentis que n’importe qui ; devenir le chef de toute une armée ne ferait qu’empiéter sur ses bons moments avec eux et sur ses propres loisirs, le nouvel empereur ne pensait pas que cela lui conviendrait… Au pire, s’il voulait ce poste et que Nagare avait décidé de nominer quelqu’un à son insu, il ne le prendra pas si mal que ça : Exan savait que son cousin prenait des décisions catégoriques, qu’ils ne voyaient pas les choses de la même manière malgré qu’ils arrivent à trouver un terrain d’entente, étrangement. Au contraire, son cousin reconnaîtra bien l’ex-prince et ne lui en voudra pas, ce ne sera pas cela qui détruira leur lien quasi-fraternel. Et un poste raté ne changera pas non plus leur soif de vengeance sur Enkidiev.

Beaucoup d’autres candidats aptes à prendre de telles responsabilités sautaient aux yeux de Nagare, néanmoins il ne pourrait en garder qu’un seul ; qu’une seule pour être plus précis, il était bien décidé à nommer Selenge comme son bras droit. Elle n’avait cessé de l’aider dans l’ombre lorsqu’elle était encore sur Irianeth, il n’avait jamais rencontré une seule personne capable de supplanter tout ce qu’elle avait fait pour lui. Son cri de ralliement rameutait les plus loyaux des soldats, c’était en partie grâce à elle qu’il avait fini par gagner la confiance de toute l’armée. Bien évidemment qu’il aurait réussi à glaner cette confiance, mais cela aurait pris plus de temps, voilà tout, peut-être même qu’il ne l’aurait pas encore eu à l’heure actuelle ; et vu qu’il venait de devenir empereur, cela aurait été bien problématique d’être à la tête d’une armée qui ne souhaite pas l’avoir comme supérieur. En plus, ce mode opératoire fit attirer les faveurs des soldats à Selenge, ils leur étaient également loyaux, c’était une bonne chose. Toute désignée, et bien parce que Nagare lui en devait plus d’une, il n’hésita pas une seule seconde à lui offrir ce titre, qu’elle accepta naturellement, toujours avec ce sourire nouveau mais non dérangeant.

" Parfait. Je m’occuperai de faire savoir ta nomination auprès du gouvernement, ne me déçois pas. "

ces derniers mots n’étaient pas nécessaires, voire inutiles, il savait qu’elle ne lui ferait pas regretter ce choix, c’est juste qu’il avait eu besoin de les redire, comme auparavant, comme tant d’autres fois, mais jamais il n’aura remis la loyauté de l’elfe en question.

Eh bien voilà, on pouvait dire qu’ils en avaient terminés, c’était l’heure pour Nagare d’aller se faire bassiner par les conseillers pour tout ce qui administratif, cérémonies de couronnement, discours pompeux, etc… Les débuts seront certainement très irritants pour lui, déjà qu’ils n’aimaient pas côtoyer ces tanieths bien habillés, voilà qu’il va devoir leur parler tous les jours. Cela dit, les points positifs à être empereur finiront par faire surfaces pour l’encourager ; c’était après tout son rêve qui venait de s’accomplir, ce n’était pas le moment de voir les mauvais côtés des choses. Il fallait qu’il se reconvertisse correctement dans la politique, puisque malgré lui c’était un secteur important dans la conquête d’Enkidiev ; après tout, il fallait bien museler les régents responsables des colonies et également amadouer l’empereur lui-même avant que le pouvoir lui monte à la tête, c’était pour son bien et il le savait.

Alors qu’il pensait partir immédiatement, il remarqua que sa nouvelle cheffe d’armée laissait échapper un drôle de regard, une étrange nostalgie mêlée à de la fierté brillait dans ses yeux. Bon, il est vrai qu’il n’était pas vraiment doué dans le domaine de décryptage des émotions, après tout il n’était pas aussi sensible qu’un elfe ou une fée par exemple, mais on n’oublie pas ce genre de regard lorsqu’on vient à peine de le faire éclater plus tôt. Son nouveau titre devait faire évoquer des choses à Selenge, des choses que Nagare lui-même ne devrait pas tenter de comprendre car ils appartenaient uniquement à l’hybride-elfe. Peut-être qu’il devrait la laisser méditer sur tout cela, la présence de l’empereur pouvant la gêner ou… Finalement, il n’eut en fait pas cette occasion vu qu’elle réclama la parole, demandant ce qui était arrivé à une certaine personne.

" Nabooru… "

répéta le jeune homme, essayant tout d’abord de se rappeler qui elle était.

Ah, maintenant il s’en souvient. Pour tout dire, il n’avait jamais eu de réelles conversations avec cette sorcière : seulement quelques regards vifs et autres mondanités strictement professionnelles. Pour ainsi dire, Nagare ne la connaissait que de nom, il ne savait vraiment rien d’elle, à part que c’était une sorcière au service de l’Empire et qu’elle aurait eu un lourd passé derrière elle, certains avançant même qu’il était dangereux, voire mortel, de tenter de la séduire car une terrible malédiction s’abattrait sur les ignorants qui osent relever ce défi dont l’issue était exclusivement la mort. Toutefois, cela était du passé, car, lorsqu’il avait été nommé chef d’armée et qu’il avait reçu le rapport sur la mission de l’île des hommes-lézards, le nom de Nabooru figurait sur la liste des victimes, le prince de l’époque ne savait pas ce qui en était de son corps et même encore aujourd’hui. En tout cas, ce qui était sûr, c’est qu’elle avait périt de la main de l’Ordre d’Émeraude.

" Elle est morte, tuée par un chevalier d’Émeraude, il y a cinq ans de cela.

révéla alors l’empereur sans mâcher ses mots : une vérité écrasante était toujours mieux qu’une vérité accompagnée d’un euphémisme, selon lui.

C’est sur l’île des lézards qu’elle a été tuée, la même mission où tu avais disparu. "

rajouta enfin l’hybride aux yeux rouges sang pour apporter de plus amples précisions.

Ses mots avaient été crus, mais l’empereur était ainsi, il avait toujours été ainsi. Nagare ne savait vraiment pas quel lien partageait cette sorcière et la soldate, ce devait être assez profond pour qu’elle en demande des nouvelles à lui après avoir échoué à essayer de la retrouver grâce à ses sens. Si elles étaient alliés, alors ce devait être une allié en moins pour l’empereur justement, quel dommage. Ceci dit, ce n’étaient pas les sorciers qui manquent, même s’il fallait encore grossir ces rangs-là pour obtenir des jeteurs de sorts d’élite. Tant de choses à faire, quand aura-t-il la paix ? … Bref, ce n’était pas comme cela qu’il fera avancer les choses, bien au contraire. Il finit par se lever du tabouret et déposa sa main gantée sur l’épaule de son amie, lui lançant un regard presque compatissant.

" Nous les vengerons, tous.

assura enfin le dirigeant tanieth, il était loin d’être le seul à réclamer la tête des chevaliers d’Émeraude et de tous leurs pauvres enkievs, beaucoup de ses compatriotes sont morts pour cette guerre, il fallait en finir pour de bon ; sur ces mots, le nouvel empereur se sentit appelé, c’était le moment de passer aux choses sérieux, alors il retira sa main de Selenge.

Tu m’excuseras, mais j’ai encore beaucoup à faire à présent. Merci pour cette discussion, on reparlera plus tard. "

ainsi, il se retourna et franchit la porte de sortie, laissant la tanieth seule dans son alvéole.

Irianeth, la nouvelle, l’Empire succédant à celui d’Amecareth, accueillait maintenant son deuxième empereur. Tout comme son prédécesseur, c’était un hybride mais il restait aussi impitoyable que son père. Enkidiev avait encore de quoi trembler durant de nombreuses années, car Nagare était encore jeune et plein de vie, et surtout très déterminé à rester en vie jusqu’à ce que son continent natal finisse aux mains de sa véritable famille. Le combat ne faisait que se prolonger, une fois de plus.

Soit, fais ce qui te semble juste.

C'était là, une réponse bien large pour la Tanieth, mais soit, si elle avait réellement le champ libre, il ne le regretterait pas. D'autant plus qu'elle avait, depuis longtemps, des plans plutôt spéciales pour eux. Enfin, ne soyez pas si surprit, vous savez bien que Selenge ne fait jamais rien pour rien, non? Affichant de nouveau un sourire satisfaite, elle consentit par un signe de tête d'en prendre la total responsabilité à partir de ce moment précis. Elle avait espérer, au début, qu'ils deviennent en quelque sorte les gardes du corps personnelle de Nagare mais, puisque les plans avaient visiblement changés suite à la mort de l'Empereur, il n'en avait guère besoin à présent. C'est alors que Selenge réfléchissait déjà à leurs intégrations formels parmi le peuple d'Irianeth. Certes, leur cannibalisme pouvait poser problème, en fait, elle devrait dès à présent s'assurer qu'ils ne s'en prennent pas aux serviteurs ou même aux autres soldats de l'empire. Tout juste promue, les plans coulaient à flots dans son esprit pour améliorer le rendement de la horde. Heureusement pour elle, ses actions passés avaient fait en sorte qu'elle possédait déjà la confiance de plusieurs d'entre-eux et même leur respect. Chose qu'elle aurait tôt fait de tourner en sa faveur. Décidé, Nagare lui affirma même qu'il comptait en avertir ses gouvernements. Satisfaite, elle lui souriait simplement avant de faire quelque pas dans la pièce, l'air songeuse.

Suite à sa demande, le l'ex-prince semblait avoir du mal à se rappeler qui était cette fameuse sorcière dont elle avait fait la mention plus tôt. Soucieuse, elle se dit que ce n'était certes pas bon signe, autrement, il s'en souviendrait parfaitement. Quelques minutes passèrent avant qu'il ne lui apprenne finalement la nouvelle sans détour. C'était là, une chose qu'elle avait toujours apprécié de lui, sa franchise désarmante. Bien que déçu de ses propos, elle resta tout de même froide devant la révélation. Ainsi dont, elle avait perdu la vie aux mains de l’ennemie. Elle poussa un maigre soupire, en guise de mécontentement, que Nagare eu tôt fait de remarquer. Il se leva de sur le tabouret et il déposa une main sur son épaule. Geste qui d'ailleurs, mit quelque peu la tanieth en déroute. Non que cela était surprenant, mais plutôt parce que la femme n'avait pas pour habitude d'être touché par quiconque. Si ce n'avait été lui, elle aurait cassé les doigts de l’irréfléchi sans attendre. Pourtant, un étrange sentiment de réconfort passa à travers ses membranes alors qu'elle posa un regard hésitant sur l'ex-prince.

Renchérissant en lui disant qu'ils la vengeraient, cela n'apaisa pas pour autant la tanieth, tantôt froide et maintenant en colère. Comme s'il avait deviné qu'elle voulait être seule, il s'excusa aimablement avant de quitter la pièce. Effectivement, Selenge n'était pas sans savoir qu'il avait sûrement mieux à faire, elle aussi d'ailleurs. Elle le regarda partir dans un silence presque gênant alors qu'elle sentait encore la main chaude sur sa peau. Se secouant ensuite, par inconfort, elle s'étira le cou avant de se diriger vers son lit. De là, elle ressortit le grimoire qu'elle avait poussé plus tôt afin de le dissimuler. Le caressant du revers de la main, elle contemplait son enveloppe en silence. Et si Markovo avait raison? Et si elle jouait trop avec le feu? Ce brûler n'était pas vraiment sa peur primaire, mais la soudaine perte de son amie la mettait dans un drôle de sentiment de haine et de vengeance à la fois. Non, Selenge ne se lancerait pas dans une campagne idiote afin d'avoir ce qu'elle souhaite, au contraire. La tanieth attendrait patiemment le moment venu pour réclamer la justice qu'elle escomptait. Pas seule non plus, elle ne savait que trop bien qu'elle ne pouvait arriver sans aide. Quoiqu'il en soit, les chevaliers payeraient leur crime...

- Plus jamais, nous aurons des pertes de ce genre... Laissa tomber la femme en ouvrant la première page du livre.

Pour confirmer ce souhait, elle savait qu'elle devait être en mesure de l'exécuter. Et sa solution était là, au creux de sa mien, composé de milliers de pages. Décidant qu'il valait mieux le mettre côté pour le moment, elle le rangea soigneusement dans l'armoire à vêtement, sous son ancienne armure. Ici, personne ne porterait attention ou oserait le toucher. Après l'histoire avec Markovo, la femme ne souhaitait pas qu'il reste en colère pendant des lunes. Elle sortit donc de l'alvéole afin de partir à sa recherche. Chose qui ne fut pas très difficile, elle le retrouva près du quai de pierre, à regarder les vagues se fracasser contre les rochers. Ne sachant comment aborder le sujet, Selenge alla simplement s'asseoir à côté de lui, en l'observant du coin de l’œil. Certainement, le félin savait que sa maîtresse tentait de faire. L'ignorant pendant un temps, il poussa ensuite un gémissement plaintif avant de poser son énorme tête sur les cuisses de la femme.

* Je n'aime pas lorsque nous sommes fâchés Markovo. * Laissa tomber Selenge, soulagé.

* Moi non plus... Je m'inquiète pour toi, voilà tout. * Expliqua l'énorme tigre.

Selenge lui caressa doucement le dessus de la tête, comme pour se faire pardonner. Il avait raison, et elle le savait mais aucune autre solution ne lui venait en tête. Surtout avec sa nouvelle nomination, elle se devait d'être plus forte et plus habile que les autres. Autrement, elle se ferait destituer vite fait. Enfin, c'est ce qu'elle croyait du moins.

* Je suis maintenant la cheffe de l'armée. * Lui annonça-t-elle, le regard toujours perdu vers la mer.

Sur cette remarque, Markovo leva la tête en sa direction.

* Je suis heureux pour toi mon ange. Tu as finalement eu ce que tu méritais depuis longtemps. * Affirma le félin sans hésitation. * Maintenant que tu es importante au sein de l'armée, tu n'as plus besoin de ce grimoire n'est-ce pas? * Tenta-il.

Un simple sourire se dessina sur les lèvres de la tanieth, alors qu'elle voyait la détermination dans les yeux de son félin, à lui faire mettre de côté les écrits. Elle ne répondit pas, histoire de ne pas envenimer les choses entre-eux une seconde fois. Pour elle, c'était tout le contraire, elle en avait maintenant besoin plus que jamais.

* J'aurais toujours besoin de toi Markovo... * Souligna-t-elle enfin de le rassurer au cas.

Non, même cheffe, son félin comptait plus que tout pour elle et ce n'était sûrement pas une raison pour s'en défaire. Entre ces deux là, se serait jusqu'à la mort, pour sûr.

» A l'atention de Nagare~*
» Galerie de Nagare
» Liens de Nagare